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Taravo-Ornano : Christiane Pasqua et Laurent Chiocca en campagne contre l’injustice sociale


le Jeudi 19 Mars 2015 à 21:45

Luttes contre la politique d’austérité et contre la suppression des départements. Deux grands axes de campagne qui unissent Christiane Pasqua et Laurent Chiocca, binôme du Front de Gauche en lice pour les élections départementales dans le canton du Taravo-Ornano. Face à eux, 3 autres équipes tenteront de rassembler le maximum de suffrages dans les urnes dimanche : l’autre binôme de gauche, représenté par Vanina Pieri et Jean-Baptiste Luccioni ; le duo de droite, porté par Valérie Bozzi et Marcel Francisci ; et enfin le binôme constitué par le nationaliste Paul-Jo Caitucoli et sa co-équipière Muriel Secondy



Taravo-Ornano : Christiane Pasqua et Laurent Chiocca en campagne contre l’injustice sociale
- Quel est le sens de votre candidature ?
- Christiane Pasqua : L'enjeu de cette élection, c'est de présenter deux thèmes de campagne majeurs pour le canton : Primo, la lutte contre la politique d'austérité menée par le gouvernement, en opposition avec les promesses électorales, et secondo contre la suppression des départements au profit d'une collectivité unique et ce, sans référendum.
 
- Comment s’est opéré le choix de votre binôme et de vos remplaçants ?
- C.P. : Le choix de notre binôme et de nos remplaçants est représentatif du canton et de la société insulaire, puisque je vis et ai travaillé dans une commune du littoral (Cauro) et que Laurent Chiocca vit et travaille dans une commune rurale (Tasso). Il en est de même pour nos remplaçants qui sont d’Albitreccia et Serra di Ferro. Nous sommes quatre citoyens militants et sans mandat électif, engagés depuis toujours contre l'injustice sociale et c'est ce qui nous réunit. Nous sommes représentatifs de la société insulaire, petit entrepreneur forestier, postier, employée de la CTC et cadre de l'Education nationale.
 
- Sur quels thèmes faites-vous campagne ?
- C.P. : Comme je l'ai dit, nous faisons campagne sur deux thèmes majeurs.
Premièrement la lutte contre la politique d'austérité conduite par le gouvernement et dictée par les directives européennes. Le gouvernement baisse de 50 milliards d'euros la dépense publique, et dans le même temps accorde 40 milliards d'euros aux grandes entreprises pour relancer l'emploi. Cette baisse de la dépense publique impacte directement les finances des collectivités régionales. En Corse, le budget de la CTC sera imputé de 41 millions d'euros sur trois ans, et moins d'argent au niveau régional, c'est moins d'argent au niveau des départements et des communes alors que les besoins sont importants. 70 millions d'euros ont été accordés aux grandes entreprises en Corse pour relancer l'emploi et le taux de chômage est en augmentation, sans oublier les 400 à 500 employés de la SNCM qui vont perdre leur emploi.
Le deuxième thème est notre opposition à la suppression des départements.
 
- Justement, vous êtes donc opposés à l’avènement de la collectivité unique ?
- C.P. : L'argument avancé par les tenants de la collectivité unique, c'est de lutter contre le clientélisme. La collectivité unique, qui va regrouper dans un moins grand nombre de mains davantage de pouvoirs avec moins d'argent, loin d'éradiquer le clientélisme, va au contraire l'exacerber. De plus, nous pensons que la démocratie a besoin de contre pouvoirs.
En 2003, la Corse s'est exprimée par référendum sur la suppression des départements, et elle a dit majoritairement "non". Lui imposer la collectivité unique sans consultation populaire est un déni de démocratie.
Le deuxième argument relève de la nécessité de faire des économies et de supprimer " le millefeuille " administratif. En quoi un élu siégeant à Bastia ou à Corte coûterait il moins cher en se déplaçant dans le Taravo Ornano, dans le Valinco ou dans le Grand Sud ? Nous pensons qu'au contraire, il coûterait plus cher.
Nos concitoyens, les maires et les forces vives des cantons ont besoin d'élus de proximité, et c'est le rôle du conseiller départemental.
 
- Comment faites-vous tout de même campagne pour une institution en voie de disparition ?
- C.P. : C'est précisément pour que le département et le conseil départemental ne disparaissent pas que nous faisons campagne ! En revanche nous nous étonnons des candidatures qui les souhaitent !
Le conseil départemental est un bouclier social contre la précarité puisque 70% de son budget est consacré à l'aide sociale : allocations aux personnes âgées, aux personnes handicapées, aux personnes en insertion professionnelle, aides aux logements sociaux, aux transports scolaires, protection maternelle et infantile, l'aide sociale à l'enfance...
Sans oublier les services de sécurité civile, l'entretien et la rénovation des routes départementales, l'aide aux agriculteurs, aux associations...
Le conseil départemental est garant de la solidarité des personnes et des territoires dans le département.
 
- Quels sont les besoins prioritaires de votre canton ?
- C.P. : Le canton du Taravo Ornano compte 34 communes, dont 5 littorales et 29 rurales. Les moyens sont très inégalement répartis en matière de santé (7 médecins sur le littoral, 5 pour 29 communes rurales, 17 infirmiers ou cabinets d'infirmiers dont seulement 3 en zone rurale ); en matière d'éducation ( 15 écoles primaires pour 34 communes essentiellement situées sur le littoral ou à la périphérie du canton ); en service public ( fermeture des bureaux de poste remplacés dans le meilleur des cas par une agence postale financée en partie par la commune ).
Dans le même temps, notre canton compte un grand nombre de personnes âgées et isolées dans les communes rurales et contraintes à de longs trajets pour voir un médecin ou passer des examens. D'où notre volonté d'y créer un centre de santé.
Il compte également un grand nombre de personnes en situation précaire, en recherche d'emploi et de logement, d'où la nécessité de créer des logements sociaux et de l'emploi par le développement du tourisme rural, de l'agriculture, de l'exploitation de la forêt dans le respect de la biodiversité,...
Nous voulons réduire les inégalités entre les communes du littoral et les communes rurales, et restaurer la solidarité entre les personnes et les territoires en les traitant toutes et tous avec équité.
 
- Etes-vous confiants à l’approche du 1er tour ?
- CP. : Nous espérons obtenir le meilleur score possible ! Ce sera aux électeurs de juger. 
Au niveau national, nous sommes la quatrième force politique et nous sommes présents dans 80% des cantons mais les médias ne parlent pas de nous. Comme si la partie était déjà jouée entre le PS, l'UMP et le FN.
Nous appelons nos concitoyens à se joindre à nous pour lutter contre la politique d'austérité et pour le maintien des départements, et quel que soit le résultat, nous continuerons à nous battre parce que notre combat est juste.
Propos recueillis par Manon PERELLI