Moins d’un an avant les prochaines élections municipales, le paysage politique bastiais voit émerger une nouvelle initiative citoyenne : Via Citadina. Un collectif citoyen qui entend “bâtir un projet démocratique, social et écologique” en vue des prochaines élections municipales. Bien que se revendiquant de gauche, ce collectif a pour but de réunir des personnalités de tous horizons, autour de projets communs. “Via Citadina est ancré à gauche avec des personnalités qui le sont”, explique Sacha Bastelica, leader du collectif. “Néanmoins, il a vocation à poser les bases d'un programme, mais qui n'est pas seulement idéologique, puisque vous n'avez pas besoin d'être de gauche pour le rejoindre. Ce sont des élections municipales et on peut dépasser ce cadre-là.”
Mais si ce collectif a été créé, c’est aussi pour que la gauche puisse être représentée lors des prochaines élections municipales. “On a voulu créer ce collectif à la suite des élections législatives, parce qu’une dynamique s'est créée et on a pu rencontrer des écologistes, des communistes, des personnes de la gauche locale, qui nous ont rejoints petit à petit”, indique Carla Vinciguerra, membre du collectif. “On voulait qu’une gauche existe aux élections municipales de Bastia, que nos idées soient entendues, parce qu'on a l'impression qu'à l'heure actuelle, tous les programmes se ressemblent à Bastia. Ce sont des programmes de droite, d'extrême droite ou nationalistes qui sont assez décevants pour la plupart, et qui ne répondent pas aux attentes des citoyens. C’est pour ça qu’on a voulu créer ce collectif avec des valeurs communes, où chaque personne qui se sent concernée, attachée à ces valeurs, peut nous rejoindre. Ce qu'on cherche, c’est se faire entendre, sans parti, sans nom particulièrement, tout simplement avec des idées qui nous sont chères.”
Un candidat aux élections municipales ?
Le collectif Via Citadina a d’ores et déjà identifié plusieurs axes forts pour transformer la ville. Son programme s’appuie sur une volonté de répondre à des besoins concrets, dans une logique de justice sociale, de transition écologique et de revitalisation démocratique. “La ville, ce n'est pas que des personnalités politiques”, précise Sacha Bastelica. “C'est aussi des idées, c’est pourquoi je propose aux citoyens de participer à l'élaboration de ce programme. La ville de demain, on la voit avec une participation citoyenne plus importante, avec les conseils de quartiers auxquels il faut redonner un pouvoir plus important, avec la lutte contre la mafia qui, aujourd'hui prend une importance énorme. Il ne s'agit pas de dire qu'on va faire de la politique comme certains essaient de le faire dans le centre-ville en délaissant tout le reste.”
Carla Vinciguerra, quant à elle, insiste sur l’importance de lutter contre la précarité. “L’une de nos valeurs, ce serait de rendre les cantines gratuites. C’est aussi très compliqué, pour les mères isolées, de trouver des places dans les crèches, c’est pourquoi il faudrait les aider. Il y a aussi beaucoup de questions qui se posent par rapport à l'écologie, du fait de la bétonisation, de la pollution, des constructions. Ce sont des sujets assez vastes et compliqués qu'on doit s'accaparer pour répondre à ces questions.”
Si le collectif se présente d’abord comme un espace de réflexion et de construction collective, la question d’une participation aux élections municipales de 2026 est bien présente. “Quand nous nous engageons dans les élections municipales, nous nous opposerons quand il s'agira de s'opposer, et nous soutiendrons quand il s'agira de soutenir”, précise Sacha Bastelica. “Bien sûr, je ne cache pas moi-même que je poserai ma candidature, si elle est nécessaire pour pouvoir faire évoluer ce collectif, mais sous certaines conditions.” Carla Vinciguerra conclut : “On va sortir de tout ce qu'on a connu jusqu'à maintenant, on va faire de la politique autrement sans nom, sans prétention, mais simplement en ayant des idées.”