Le nouveau logo présenté par la municipalité à l'occasion de la journée du Patrimoine.
Quelques mois seulement après les élections de 2020, la nouvelle municipalité de Porto Vecchio se lançait dans un chantier visiblement prioritaire pour l’image et l’avenir de la commune : Changer le blason historique de la ville, rebaptisé « logo ».
« Ce que nous voulons, c’est un logo qui puisse raconter ce que nous sommes, un logo qui soit durable et fasse le lien entre territoire et identité » annonçait le communiqué. Une nouvelle identité visuelle qui a été dévoilée publiquement le 18 septembre, à l’occasion des journées du Patrimoine. « Un blason qui rassemble », « fruit de 8 mois de travaux autour de l’équipe municipale, nous voulions une nouvelle identité visuelle pour Portivechju qui puisse raconter la richesse patrimoniale, paysagère et humaine de notre territoire » selon le maire, Jean-Christophe Angelini.
Exit donc, pour la majorité locale, le blason qui incarnait la commune depuis des siècles.
En apparence le changement de « logo » est bénin, chacun pouvant juger du goût des auteurs et de l’allure touristique de cet ensemble confus, qui en prétendant tout représenter ne représente plus rien.
Personnellement, il m’évoque les sachets des boulangeries de l’île lorsque j’étais petit, sur lesquels figurait la forme de la Corse faite de vieilles maisons accolées, avec un campanile pour le Cap. Mais là il y avait un charme désuet et un pain au chocolat à l’intérieur…
Mais qu’en-est-il de l’histoire et de la force symbolique du véritable blason de la commune, datant du Moyen Âge et sans cesse arboré par les Corses de la région au fil des siècles, qui vient d’être effacé par la municipalité ?
Il ne figure ni les armoiries d’une famille de la commune de Porto Vecchio en particulier, ni l’un des cinq bastions de la citadelle, comme beaucoup le croient. Ni a fortiori une tour génoise. Sa symbolique remonte au Haut Moyen Âge, la tour ou château corse, initialement celui de Cinarca, siège de l’antique Stato cinarchese, caractérisant la maîtrise et la défense militaire du territoire. C’est le symbole héraldique de loin le plus courant en Corse, reflet d’incessantes guerres pour sa domination (Annali di Caffaro, vers 1150).
« Ce que nous voulons, c’est un logo qui puisse raconter ce que nous sommes, un logo qui soit durable et fasse le lien entre territoire et identité » annonçait le communiqué. Une nouvelle identité visuelle qui a été dévoilée publiquement le 18 septembre, à l’occasion des journées du Patrimoine. « Un blason qui rassemble », « fruit de 8 mois de travaux autour de l’équipe municipale, nous voulions une nouvelle identité visuelle pour Portivechju qui puisse raconter la richesse patrimoniale, paysagère et humaine de notre territoire » selon le maire, Jean-Christophe Angelini.
Exit donc, pour la majorité locale, le blason qui incarnait la commune depuis des siècles.
En apparence le changement de « logo » est bénin, chacun pouvant juger du goût des auteurs et de l’allure touristique de cet ensemble confus, qui en prétendant tout représenter ne représente plus rien.
Personnellement, il m’évoque les sachets des boulangeries de l’île lorsque j’étais petit, sur lesquels figurait la forme de la Corse faite de vieilles maisons accolées, avec un campanile pour le Cap. Mais là il y avait un charme désuet et un pain au chocolat à l’intérieur…
Mais qu’en-est-il de l’histoire et de la force symbolique du véritable blason de la commune, datant du Moyen Âge et sans cesse arboré par les Corses de la région au fil des siècles, qui vient d’être effacé par la municipalité ?
Il ne figure ni les armoiries d’une famille de la commune de Porto Vecchio en particulier, ni l’un des cinq bastions de la citadelle, comme beaucoup le croient. Ni a fortiori une tour génoise. Sa symbolique remonte au Haut Moyen Âge, la tour ou château corse, initialement celui de Cinarca, siège de l’antique Stato cinarchese, caractérisant la maîtrise et la défense militaire du territoire. C’est le symbole héraldique de loin le plus courant en Corse, reflet d’incessantes guerres pour sa domination (Annali di Caffaro, vers 1150).
La balance qui surplombe le casteddu quant-à-elle, illustre son indépendance politique et judiciaire et fait plus particulièrement référence à la descendance de Giudice da Cinarca, « le Juge », seigneur de l’île au XIIIe siècle, dont le parti fut actif dans l’île jusqu’à la victoire de l’Office de Saint Georges de Gênes à la fin du Moyen Âge.
Armes du dernier seigneur de la Rocca, Rinuccio, elles sont restées ensuite l’insigne de la population du Sud de la Corse et de son territoire, vecteur d’une forte valeur identitaire :
C’est l’emblème qu’arboraient les troupes de Sampiero Corso lorsque, conduites par Pier Giovanni d’Ornano, elles prirent la citadelle de Porto Vecchio aux Génois en 1553…
C’était celui des Naziunali de la Rocca sous Pasquale Paoli…
C’était enfin le symbole d’une population pauvre mais déterminée qui, de la citadelle aux campagnes, avait reconquis au fil des générations son territoire littoral, en faisant échouer la colonisation étrangère du préside, en contraignant Gênes à lui donner le droit de cité et à lui reconnaitre ses droits et possessions séculaires, tout en subissant les fléaux de la piraterie ‘’turque’’ et de la malaria. D’où la fierté d’y faire flotter sa bannière.
C’est le symbole du combat d’un peuple qui fit cause commune pour reconquérir son espace vital, remettre en valeur ses terroirs abandonnés et, sur les ruines et l’échec colonial des Génois, créer et développer sa propre ville.
C’est toute la force perpétuelle et rassembleuse du véritable blason de Portovecchio. C’est son identité. Chaque habitant de la commune, qu’il soit de souche ou installé sur le territoire plus récemment, devrait pouvoir s’y reconnaitre et respecter cet héritage qui garde tout son sens.
Puisque Jean-Christophe Angelini entend renouer les liens entre le territoire littoral et le territoire montagnard originel de l’Alta Rocca, jadis indissociables, pourquoi se couper d’une image qui affirmait que le Sud restait un ensemble cohérent, sans cesse revendiqué par les Corses : La Rocca ?
Derrière cette démarche municipale pressée semble transparaitre la volonté d’effacer des symboles qu’on ne comprend pas mais que néanmoins on souffre de voir, pour de mauvais motifs. Un phénomène social que l’on retrouve constamment dans l’actualité : La cancel culture… Mouvement malheureux autant que dangereux.
Pourquoi désormais ne pas remplacer la bandera corsa vieille de plus de 600 ans par un nouveau drapeau « auquel chacun puisse s’identifier » ?
Armes du dernier seigneur de la Rocca, Rinuccio, elles sont restées ensuite l’insigne de la population du Sud de la Corse et de son territoire, vecteur d’une forte valeur identitaire :
C’est l’emblème qu’arboraient les troupes de Sampiero Corso lorsque, conduites par Pier Giovanni d’Ornano, elles prirent la citadelle de Porto Vecchio aux Génois en 1553…
C’était celui des Naziunali de la Rocca sous Pasquale Paoli…
C’était enfin le symbole d’une population pauvre mais déterminée qui, de la citadelle aux campagnes, avait reconquis au fil des générations son territoire littoral, en faisant échouer la colonisation étrangère du préside, en contraignant Gênes à lui donner le droit de cité et à lui reconnaitre ses droits et possessions séculaires, tout en subissant les fléaux de la piraterie ‘’turque’’ et de la malaria. D’où la fierté d’y faire flotter sa bannière.
C’est le symbole du combat d’un peuple qui fit cause commune pour reconquérir son espace vital, remettre en valeur ses terroirs abandonnés et, sur les ruines et l’échec colonial des Génois, créer et développer sa propre ville.
C’est toute la force perpétuelle et rassembleuse du véritable blason de Portovecchio. C’est son identité. Chaque habitant de la commune, qu’il soit de souche ou installé sur le territoire plus récemment, devrait pouvoir s’y reconnaitre et respecter cet héritage qui garde tout son sens.
Puisque Jean-Christophe Angelini entend renouer les liens entre le territoire littoral et le territoire montagnard originel de l’Alta Rocca, jadis indissociables, pourquoi se couper d’une image qui affirmait que le Sud restait un ensemble cohérent, sans cesse revendiqué par les Corses : La Rocca ?
Derrière cette démarche municipale pressée semble transparaitre la volonté d’effacer des symboles qu’on ne comprend pas mais que néanmoins on souffre de voir, pour de mauvais motifs. Un phénomène social que l’on retrouve constamment dans l’actualité : La cancel culture… Mouvement malheureux autant que dangereux.
Pourquoi désormais ne pas remplacer la bandera corsa vieille de plus de 600 ans par un nouveau drapeau « auquel chacun puisse s’identifier » ?