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Tourisme : La Corse expose ses atouts et sa destination nature au salon IFTM-Top Résa


Nicole Mari le Mercredi 2 Octobre 2019 à 08:29

La Corse est présente au salon Top Resa, le rendez-vous incontournable des professionnels du tourisme qui se tient à Paris du 1er au 4 octobre. Sur le stand de l’agence du tourisme (ATC), 14 acteurs insulaires du secteur, tours operator, office du tourisme, chambre de commerce et transporteurs. L’objectif est de vendre la destination Corse et ses atouts. L’occasion aussi de promouvoir l’île en tant que destination Vélo avec le GT20, la nouvelle traversée cycliste dévoilée en août dernier. L’occasion aussi pour Nanette Maupertuis, conseillère exécutive et présidente de l’ATC, de faire le point sur les actions en cours.



Nanette Maupertuis, conseillère exécutive et présidente de l’Agence du tourisme de la Corse.
Nanette Maupertuis, conseillère exécutive et présidente de l’Agence du tourisme de la Corse.
- Quel est l’intérêt pour la Corse d’être présente à ce salon ?
- C’est l’un des salons les plus importants à l’échelle nationale et européenne, voire internationale. Il accueille des centaines d’exposants de tous pays et de toutes régions. Il est crucial que nous y soyons, non seulement pour prendre la température de la concurrence directe plus ou moins proche, mais aussi pour préparer la prochaine saison. C’est un salon réservé aux professionnels. Les offreurs sont des acteurs du tourisme qui proposent des produits touristiques, des lignes aériennes ou maritimes, des hébergements, du contenu culturel… Les demandeurs sont aussi des opérateurs du tourisme, par exemple des tours operator qui cherchent à faire rencontrer l’offre et la demande. Ce salon est, donc, un grand marché qui, je l’espère, sera très fructueux pour les partenaires corses qui nous ont accompagnés.
 
- Qui sont-ils ?
- Ils sont au nombre d’une quinzaine. Il y a des compagnies maritimes, des tours operator, Air Corsica, des réceptifs c’est-à-dire des gens qui organisent notamment la venue de groupes, qui coordonnent les différentes dimensions d’un produit touristique et mettent en valeur la destination. Sont également présents les offices du tourisme et les chambres de commerce. Nous sommes vraiment contents parce que cette année encore, l’ATC montre sa capacité à rassembler, à coordonner plusieurs acteurs du tourisme corse, que ce soit les transporteurs, les hébergeurs ou les producteurs de contenu, tout cela pour mettre en valeur la destination. Ce salon ne sert pas uniquement à décrocher des marchés, même si nous sommes là pour signer des contrats, mais aussi à faire connaître notre île et à mettre en valeur notre spécificité.
 
- N’est-ce pas aussi une stratégie de la concurrence ?
- Oui ! Il y a énormément de destinations concurrentes. Le stand corse est situé en face du stand grec, c’est dire ! L’idée est, donc, de montrer que nous sommes en capacité, d’abord, de transporter les gens. Le tourisme commence par un acte de transport. Puis d’héberger, d’accueillir, de faire visiter… pour que l’expérience du touriste soit maximale et que les retombées sur le territoire le soient également. C’est pourquoi il est important que les operateurs corses soient présents avec nous sur le stand corse.
 
- Vous avez mis à l’honneur le GT20. Tablez-vous beaucoup sur ce nouveau produit ?
- Oui, mais c’est bien plus qu’un produit. C’est, d’abord, une stratégie. J’ai pu remarquer en 4 ans de présidence à l’ATC que les choses ont évolué. Aujourd’hui les destinations préservées, les écolabels, les destinations vertes, - ce que nous voulons être -, ont beaucoup plus de chance de générer un tourisme plus respectueux de l’environnement et où la dépense quotidienne est plus importante. Nous nous inscrivons dans une stratégie de croissance verte et non de croissance tout court. C’est le premier point. L’exemple de la grande traversée à vélo, a Traversà maio, est un produit touristique nouveau qui consiste en un parcours de plus de 600 kilomètres à travers la Corse de l’intérieur. Il permet de découvrir des endroits que l’on ne voit jamais si on reste sur le littoral ou sur les grands axes, en même temps il favorise les rencontres entre des touristes qui ont choisi une mobilité douce et des habitants, des hébergeurs, des gens qui les accueillent. Le GT20 répond, donc, à une logique de mobilité douce, d’hospitalité et de découvertes.
 
- Le GT20 a été lancé avant l’été. A-t-il marché ?
- Oui. Il remporte déjà un certain succès. Indiscutablement, la demande a été très forte. L’attente est aussi très forte en termes de signalétique et de labellisation « Accueil Vélo », ce que nous sommes en train de réaliser pour la saison prochaine. Ce salon a confirmé la très bonne réceptivité par rapport à ce type de produits. C’est très important, non seulement pour le monde du tourisme, mais aussi pour les territoires de l’intérieur. C’est une façon différente de faire du tourisme, d’attirer une clientèle différente et de générer des retombées économiques différentes. Nous avons fait au salon une nouvelle présentation de la traversée en 3 D qui rencontre une appétence des professionnels du tourisme, qui sont très performants ici, et permet de se distinguer par rapport à d’autres destinations méditerranéennes.

- Avez-vous engagé des pistes de réflexion sur des produits nouveaux ?
- Oui. Il y a deux pistes importantes que nous avons déjà développées. Le tourisme d’affaires où nous avons, d’ailleurs, remporté un prix de l’innovation. Comme je l’avais annoncé, ce secteur est en croissance. La Corse est très bien positionnée. Le tourisme d’affaires ne concerne pas les mois de juillet ou d’août, mais l’avant et l’après saison. Il exige un minimum d’infrastructures puisque c’est un tourisme de réunion, de symposium, de congrès, de comités d’entreprises… Une fois que les réunions sont terminées, le touriste d’affaires va dans les villes, dépense, veut faire des découvertes nature, souvent des activités de pleine nature encadrées par des socioprofessionnels. C’est un tourisme qui génère de l’activité avec des effets induits : la dépense moyenne par touriste est nettement plus élevée que celle d’un touriste lambda. C’est important ! Ce salon montre que le tourisme d’affaires a le vent en poupe.
 
- Comment la Corse tire-t-elle son épingle du jeu ?
- En général, le tourisme d’affaires ne s’éloigne pas trop des capitales, là où sont les sièges des grandes entreprises. Un comité d’entreprise ne fait pas 20 heures d’avion pour assister à un symposium à l’autre bout du monde ! La Corse est bien placée, elle est assez proche du continent européen, pas loin des sièges sociaux, tout en étant au cœur de la Méditerranée, avec un climat clément, tout ce dont on a besoin est à proximité. C’est très positif pour nous. Nous sommes sur une niche très intéressante. Nous avons reçu, il y a une dizaine de jours, plusieurs grandes marques françaises et internationales dans la région d’Aiacciu, notamment Hermès, Estée Lauder, les Galeries Lafayette …, sont venus voir dans quelle mesure ils pourraient envoyer leurs cadres ou leurs personnels en séminaire en Corse. Là, il faut être très réactifs : il faut proposer l’hôtel, le réceptif, le matériel pour faire des réunions, des visioconférences, des connexions…, mais aussi des moments de loisirs, la découverte d’un musée, une ballade en mer ou en montagne… et, en plus, quelque chose d’original.
 
- Quelle est la seconde piste ?
- La deuxième niche stratégique sur laquelle nous nous apercevons que nous avons été pionniers, ce sont évidemment les activités de pleine nature. Maintenant nous devons faire face à la concurrence, c’est pourquoi nous devons être très bons. L’activité de pleine nature, cela ne veut pas dire que les gens arrivent en Corse et partent dans la nature sur un terrain de jeu complètement ouvert. Cela veut dire des filières structurées, des sites préservés, de la régulation de flux, des équipements et des conditions de sécurité pour certaines activités comme le canyoning, le parapente… avec des professionnels formés, licenciés et encadrés. Je suis heureuse de voir que les filières se structurent. Avec l’Office de l’environnement, nous avons lancé des opérations de protection des sites naturels et de suivi des sites. Incontestablement, la Corse, de ce point de vue-là, est une destination qui attire beaucoup.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.



GT 20 : L’itinéraire vélo balisé dès cet automne

Marie Folacci, chef de projets à l’ATC – service promotion.
 

Le salon IFTM-Top Résa en chiffres

Tourisme : La Corse expose ses atouts et sa destination nature au salon IFTM-Top Résa
The International French Travel Market, qui tient sa 41ème édition pendant 4 jours, Porte de Versailles à Paris, est le grand rendez-vous de l’industrie du tourisme. Chaque année, il fait se rencontrer des milliers d’agents de voyages, acheteurs Tour Operator, organisateurs d’évènements en entreprise, agences évènementiels fonctions achats en entreprise, Corporate Travel Managers, producteurs de groupes (voyage évènementiel) autocaristes… Tous visitent le salon pour améliorer leur expertise et se spécialiser.
En 2018, plus de 34 000 professionnels y ont participé, dont 82% de Français et 18% d’Internationaux. 1700 marques exposantes se sont partagées 33000 m² et ont proposé 181 destinations. 81% des visiteurs sont français, le reste sont internationaux.