
Jeudi, cet équipage 100 % féminin a quitté Bastia pour Marseille, à bord d'un voilier chargé de pomelos et de vin corses.
Ils sont environ quatre-vingt, vivent sur le pourtour du bassin méditerranéen, ont des métiers divers et sur leur temps libre, ils transportent des marchandises… en voilier ! Un bateau qui - pas besoin de vous faire un dessin - est sensiblement moins polluant qu’un cargo. « Le transport maritime, ça représente l’empreinte carbone d’un pays comme l’Allemagne, donc il y a des choses à faire », confirme Nicolas Rousson, cofondateur de Bourlingue & Pacotille. Concrètement, lors d’un transport, l’équipage passe « 90 % du temps à la voile et 10 % au moteur, donc ça fait 90 % d’économie de CO2 ».
Des voiliers que Bourlingue & Pacotille se font prêter : « Aujourd’hui en France, les voiliers sont quasiment inutilisés. Ils naviguent onze heures par an en moyenne. Or, il y a un million de bateaux immatriculés pour seulement 250 000 places de port. Alors nous, on va voir les propriétaires en leur disant : confiez-nous votre bateau, il va être utile, et avec l’argent des ventes, on vous le remettra en état. »
"Ca a du sens"
L’initiative est saluée des deux mains par Paul Coursimault. Le directeur de l’entreprise de conseil en environnement, Innoveol, est à l’origine du programme Corse Maritime Bas Carbone. « Bourlingue & Pacotille propose un transport de marchandises qui est totalement décarboné. Ca a du sens de le faire en voilier car la Corse n’est pas très loin du Continent. Et ça permet d’exporter des produits qu’on ne trouve pas forcément ailleurs qu’en Corse. » Comme des noisettes de Cervione ou du miel de châtaignier.
Depuis que la coopérative sillonne la Méditerranée en voilier, la Corse est un passage incontournable : « On y passe à chaque fois quand on remonte de Sicile ou de Sardaigne », souligne Nicolas Rousson, à raison d’un voyage par trimestre en moyenne. Sur place, les bénévoles de Bourlingue & Pacotille vont à la rencontre des producteurs corses : « On passe du temps avec eux, on leur explique notre démarche. L’idée est de mettre en valeur les produits des personnes qui mènent une agriculture raisonnée en Corse. » Pour l’heure, Nicolas Rousson transporte le labeur d’une « douzaine d’agriculteurs corses ». Jeudi, un équipage 100 % féminin est reparti à Marseille avec des pomelos de la coopérative Alimeria, basée à Linguizzetta et avec du vin du domaine Nicolas-Mariotti-Bindi, d’Oletta.
Un projet de voilier-cargo
La quantité transportée n’excède jamais la tonne : « Par rapport aux containers qui peuvent transporter 20 tonnes, c’est très symbolique », convient Nicolas Rousson. Conscient de ses limites, Bourlingue & Pacotille a un projet de rénovation d’un voilier-cargo qui pourrait transporter jusqu’à 25 tonnes de marchandise. « On travaille sur le financement, c’est un projet à 600 000 euros ».
A destination, une vente est systématiquement organisée, « au cul du voilier », après avoir été annoncée sur le site internet de la coopérative. « On a aussi fait des marchés, comme à Calvi, où on a vendu des produits qu’on avait récupéré en Sicile ou en Sardaigne. Généralement, c’est du vin, de l’huile d’olive, des céréales... » Bourlingue & Pacotille achemine aussi, de l’Allier, la farine d’un boulanger de Bonifacio, qui a choisi ce mode de transport alternatif par conviction environnemental, en dépit des coûts de transport plus onéreux qu’il représente.
Il reste désormais à changer d’échelle : « On échange avec la collectivité de Corse pour proposer ce service décarboné, on a rencontré Flora Matteï (la conseillère exécutive en charge du transport), rapporte Nicolas Rousson. Il y a un grand intérêt de leur part, mais ce n’est pas simple, car il y a une délégation de service public. »
En voilier, « on met généralement 48 heures pour faire Marseille – Bonifacio, poursuit le cofondateur de la coopérative. Mais ça peut varier, car en Méditerranée, les conditions de navigation sont toujours compliquées. Soit il y a beaucoup de vent, soit il n’y en a pas assez. » A l’heure où les élus corses réfléchissent à intensifier les coopérations transfrontalières, Bourlingue & Pacotille leur offre, dans le fret, une voie toute tracée : « On est dans un bassin méditerranéen qui manque de liens entre toutes ses îles. Ce transport à la voile permet d’en faire. »
Des voiliers que Bourlingue & Pacotille se font prêter : « Aujourd’hui en France, les voiliers sont quasiment inutilisés. Ils naviguent onze heures par an en moyenne. Or, il y a un million de bateaux immatriculés pour seulement 250 000 places de port. Alors nous, on va voir les propriétaires en leur disant : confiez-nous votre bateau, il va être utile, et avec l’argent des ventes, on vous le remettra en état. »
"Ca a du sens"
L’initiative est saluée des deux mains par Paul Coursimault. Le directeur de l’entreprise de conseil en environnement, Innoveol, est à l’origine du programme Corse Maritime Bas Carbone. « Bourlingue & Pacotille propose un transport de marchandises qui est totalement décarboné. Ca a du sens de le faire en voilier car la Corse n’est pas très loin du Continent. Et ça permet d’exporter des produits qu’on ne trouve pas forcément ailleurs qu’en Corse. » Comme des noisettes de Cervione ou du miel de châtaignier.
Depuis que la coopérative sillonne la Méditerranée en voilier, la Corse est un passage incontournable : « On y passe à chaque fois quand on remonte de Sicile ou de Sardaigne », souligne Nicolas Rousson, à raison d’un voyage par trimestre en moyenne. Sur place, les bénévoles de Bourlingue & Pacotille vont à la rencontre des producteurs corses : « On passe du temps avec eux, on leur explique notre démarche. L’idée est de mettre en valeur les produits des personnes qui mènent une agriculture raisonnée en Corse. » Pour l’heure, Nicolas Rousson transporte le labeur d’une « douzaine d’agriculteurs corses ». Jeudi, un équipage 100 % féminin est reparti à Marseille avec des pomelos de la coopérative Alimeria, basée à Linguizzetta et avec du vin du domaine Nicolas-Mariotti-Bindi, d’Oletta.
Un projet de voilier-cargo
La quantité transportée n’excède jamais la tonne : « Par rapport aux containers qui peuvent transporter 20 tonnes, c’est très symbolique », convient Nicolas Rousson. Conscient de ses limites, Bourlingue & Pacotille a un projet de rénovation d’un voilier-cargo qui pourrait transporter jusqu’à 25 tonnes de marchandise. « On travaille sur le financement, c’est un projet à 600 000 euros ».
A destination, une vente est systématiquement organisée, « au cul du voilier », après avoir été annoncée sur le site internet de la coopérative. « On a aussi fait des marchés, comme à Calvi, où on a vendu des produits qu’on avait récupéré en Sicile ou en Sardaigne. Généralement, c’est du vin, de l’huile d’olive, des céréales... » Bourlingue & Pacotille achemine aussi, de l’Allier, la farine d’un boulanger de Bonifacio, qui a choisi ce mode de transport alternatif par conviction environnemental, en dépit des coûts de transport plus onéreux qu’il représente.
Il reste désormais à changer d’échelle : « On échange avec la collectivité de Corse pour proposer ce service décarboné, on a rencontré Flora Matteï (la conseillère exécutive en charge du transport), rapporte Nicolas Rousson. Il y a un grand intérêt de leur part, mais ce n’est pas simple, car il y a une délégation de service public. »
En voilier, « on met généralement 48 heures pour faire Marseille – Bonifacio, poursuit le cofondateur de la coopérative. Mais ça peut varier, car en Méditerranée, les conditions de navigation sont toujours compliquées. Soit il y a beaucoup de vent, soit il n’y en a pas assez. » A l’heure où les élus corses réfléchissent à intensifier les coopérations transfrontalières, Bourlingue & Pacotille leur offre, dans le fret, une voie toute tracée : « On est dans un bassin méditerranéen qui manque de liens entre toutes ses îles. Ce transport à la voile permet d’en faire. »