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Transports en commun dans le Pays Ajaccien : la CAPA veut assurer la pérennité de la SPL Muvitarra


le Lundi 22 Juillet 2024 à 15:23

La situation de la société publique en charge des transports en commun dans le Pays Ajaccien était à l'ordre du jour du dernier conseil communautaire. À cette occasion, les élus se sont exprimés en faveur du paiement de lignes, permettant d'assurer la stabilité de la SPL jusqu'au 31 décembre. Mais les négociations qui doivent s'ouvrir durant le dernier trimestre de l'année pour préparer le futur COSP augurent déjà une remise en cause des accords et usages d'entreprise pour pouvoir redresser la barre.



En proie à de grandes difficultés financières depuis plusieurs mois, la Société Publique Locale (SPL) Muvitarra pourra-t-elle être sauvée ? C’est en tout cas l’objectif politique affiché par son actionnaire majoritaire, la Communauté d’Agglomération du Pays Ajaccien. La situation de la SPL qui gère les transports en commun dans le Pays Ajaccien était d’ailleurs à l’ordre du jour du conseil communautaire de vendredi soir. Afin d’aider à redresser les comptes de la société publique, qui accuse actuellement un déficit de plus d’un million d’euros, suite à un avis juridique favorable, les élus ont voté le paiement de la ligne Bodiccione et le renforcement du service de la ligne 4 Stiletto-Place de Gaulle jusqu’au 31 décembre. De quoi, selon la CAPA, assurer une stabilité financière à la SPL. Du moins jusqu’à la fin de l’année. « C’est notre responsabilité de s’assurer que l’opérateur à qui nous avons confié cette compétence de mobilité dispose bien des moyens financiers et humains pour pouvoir porter cette mission », a souligné le président de la CAPA, Stéphane Sbraggia, à l’issue du conseil communautaire. 
 
Afin d’assurer la pérennité de l’entreprise, reste toutefois également à construire le nouveau Contrat d’Obligations de Service Public (COSP) qui entrera en vigueur à partir du 1er janvier 2025. Pour ce faire la SPL Muvitarra doit ouvrir des négociations avec les organisations syndicales sur la résolution des problèmes structurels de la société durant le dernier trimestre. « Nous faisons le constat d’un déficit structurel au niveau de cette entreprise et nous cherchons les voies et moyens pour revenir à l’équilibre », explique Jean-Paul Bonardi, conseiller communautaire et administrateur en charge de la SPL en pointant avant tout les accords collectifs et usages d’entreprise qui « font que cette entreprise a un coût de fonctionnement très élevé ». « C’est un sujet primordial. Nous avons obligation de travailler tous ensemble. Nous viendrons aider la SPL, mais il faut que tout le monde fasse un effort. L’actionnaire seul ne pourra pas régler le problème », abonde-t-il. S’il convient qu’il ne peut être préjugé des négociations à venir, l’administrateur de la SPL affirme dans ce droit fil que les audits ont mis en évidence qu’il convient notamment de travailler sur la productivité de l’entreprise ou sur des aspects financiers. De quoi augurer une large remise en cause de accords et usages d’entreprise. « Il y a beaucoup de sujets à mettre sur la table mais nous pensons qu’une grosse partie de ces accords pourront rester en vigueur à l’avenir et être toujours opérationnels », tempère Jean-Paul Bonardi, « Toute la difficulté des discussions avec les partenaires sociaux et les salariés est de trouver une solution pour maîtriser les coûts de cette entreprise ». 
 
Très inquiète face à la situation de la SPL, il y quelques semaines, la CGT Muvitarra avait occupé les locaux de la CAPA durant plusieurs jours. Présent au conseil communautaire, son secrétaire général, Patrice Bossard, n’a pas caché son mécontentement face à ces annonces.  « La délibération qui a été prise ce soir ne règle rien à la situation économique. L’apport qui va être fait va partir du 1er août, or ces lignes sont en service depuis plusieurs années et n’ont pas été payées par l’autorité organisatrice du transport urbain », a-t-il déploré en s’interrogeant : « Y a-t-il vraiment une volonté de sauver cette entreprise et ses 160 emplois ? ». « Les choses sont dites très publiquement : la CAPA a bien annoncé une dénonciation de l’ensemble des acquis des usages et des accords d’entreprise à très court terme », s’est par ailleurs indigné le syndicaliste, « Ils veulent revenir sur les repos compensateurs liés au travail du dimanche, sur les primes d’astreinte, sur tout ce qui touche aux salaires complémentaires liés à la pénibilité du travail, sur tout ce qui touche à la difficulté liée au public ». Les négociations s’annoncent houleuses.