Per 2024, "Forti saremu si saremu uniti" contru u racismu, per a pace, u prugressu suciale è ecologicu.
2023 a commencé par la scandaleuse loi de report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans. Elle s’est conclue par l’odieuse loi immigration. Cette évolution est d’autant plus pesante qu’elle se greffe au contexte international de guerres dans le monde et de dérèglement climatique.
Moins de deux ans après sa réélection à la présidence de la République, Emmanuel Macron a trahi les électrices et électeurs qui ont voté au second tour pensant, avec lui, faire barrage à l’extrême droite. « Ce vote m’oblige » avait-il dit le 24 avril 2022. Ce 19 décembre 2023, sans scrupule, ni moralité politique, il s’est fait l’obligé de la droite extrême et de l’extrême droite, pour abîmer un peu plus la République, en offrant à Marine Le Pen une « victoire idéologique » contraire à notre devise : Liberté Égalité Fraternité. Ce petit monde politique a fait litière des principes et des valeurs de 1789 pour plonger la France des lumières dans l’obscurité de la « préférence nationale » terreau du racisme et de la xénophobie. Sont en cause le droit du sol et les droits fondamentaux affirmés par le préambule de la Constitution émanant du Conseil National de la Résistance.
L’histoire bégaye donc et nous le devons ainsi aux héritiers de cette bourgeoisie qui, capitularde, préférait Hitler au Front populaire. Aujourd’hui asservie au capital financier, elle gouverne pour garantir sa cupidité boulimique. Bafouant le peuple et le Parlement, elle manipule pour diviser et opposer entre elles les victimes de sa politique antisociale. Elle fait de l’étranger le responsable des difficultés quotidiennes des ménages populaires alors que sa politique en est la cause. Cette propagande infecte, entretenant la peur, est battue en brèche par la réalité. La France accueille 4% des immigrés non européens et représente 16% de la population de l’Europe. Un tiers des Français ont un grand parent immigré. Ce ne sont pas les étrangers qui désindustrialisent le pays, cassent les services publics, détruisent la protection sociale, l’hôpital public, l’Education nationale, la formation et la culture. Ce ne sont pas les étrangers qui organisent la pénurie de logements sociaux, la fraude fiscale vers les paradis fiscaux. Ce ne sont pas les étrangers qui font la cherté de la vie, l’inflation et les bas salaires.
La droite extrême, sous la houlette d’Éric Ciotti, a repris le programme lepeniste pour « durcir » la loi avec la suppression de l’Aide médicale d’Etat ; l’attribution conditionnée des allocations familiales, aux étrangers en situation régulière, par cinq années d’attente ; l’instauration de quotas et d’une caution de retour pour les étudiants étrangers et des droits d’inscription majorés pour les non-ressortissants de l’Union européenne. C’est sans précédent et on saluera les présidents d’universités, parmi lesquels celui de l’université de Corse, qui se sont dressés contre. Inversement, le vote « pragmatique », des députés nationalistes, pour préserver le ministre de l’Intérieur d’un échec politique et les discussions sur l’autonomie de la Corse, est de ce point de vue particulièrement décevant pour les progressistes. Face à des choix à contresens des valeurs humanistes et de la solidarité, l’abstention interroge. Quels choix de société peuvent ressortir d’un processus, déjà peu transparent et démocratique, dans ces conditions où la conception même de la République est si peu considérée ?
De même, il est difficile de croire que le seul statut d’autonomie préservera la Corse des assauts de l’ultralibéralisme, dans sa fuite en avant autoritaire et austéritaire marquante en Europe. Le tour de vis budgétaire annoncé par la Commission européenne prépare à plus de concurrence, de dumping social et fiscal. Nous voyons ce qu’il en est notamment avec la continuité territoriale. Toucher aux principes de la solidarité nationale, en visant l’autodétermination, ne peut qu’isoler la Corse qui ne dispose pas de capacités, comparables à celles des grandes régions, pour affronter cette compétition favorable aux plus riches. De plus, il n’est pas besoin d’attendre la fin d’un processus, forcément long, pour agir sur la flambée des prix, les bas salaires, le manque de logements sociaux, la spéculation et les dérives affairistes et mafieuses. Il suffit pour cela d’une volonté politique partagée entre la Collectivité de Corse et le gouvernement pour renforcer les moyens de la police et de la justice, établir un contrôle des prix, mettre fin au détournement des réfactions de TVA et au monopole du Consortium des patrons corses en partie responsable de la cherté de la vie.
La Corse a besoin d’un véritable projet de gauche qui mette à l’ordre du jour le progrès social, la démocratie, la justice fiscale, l’anéantissement des groupes de pression affairistes et mafieux, l’investissement dans l’emploi industriel, l’agriculture et la pèche, le logement social, la réduction de la dépendance à la mono activité du tourisme. Ce projet est celui d’une Corse épanouie, non pas en rupture avec la France, mais dans le cadre de la communauté politique nationale et d’un pacte républicain nouveau donnant la primauté au progrès social et écologique.
Les communistes proposent aux citoyennes et citoyens, aux formations politiques, aux organisations syndicales et associations de construire ensemble ce projet pour la Corse.
Allora, per 2024 "Forti saremu si saremu uniti" contru u racismu, per a pace, u prugressu suciale è ecologicu.
Bon annu a tutti.
Pace e salute.
Michel Stefani