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Les brèves

DSP Aérienne et offre Volotea : Pour "A Manca" c'est "le goût amer des conséquences de l’abandon du service public"  24/09/2023

Le communiqué
  La compagnie catalane Volotea a soumis une offre de 50 millions d'euros pour la future délégation de service public (DSP) dans le domaine de l'aérien pour la période 2024-2027. 
En cela, elle ne fait que s’inscrire pleinement dans le cadre de cette économie de marché qui préside au fonctionnement économique de l’Europe, elle -même totalement impliquée dans la globalisation néo-libérale. La globalisation est un processus économique et géopolitique orienté par la dialectique des rapports de forces dans le cadre du marché. Elle marque la suprématie du système capitaliste, suprématie fondée sur la concurrence et le profit. 
 Enfin, si la culture et les valeurs qui sous-tendent le processus de mondialisation sont le besoin et le désir d’échanges, celles de la globalisation sont essentiellement matérialistes : son code de valeurs repose sur la propriété, l’accumulation du profit et la dynamique du pouvoir, mais aussi sur l’interdépendance. 
Nous rappelons pour mémoire les trois facteurs principaux du phénomène mondialisation/globalisation. La désintermédiation, la déréglementation, le décloisonnement des activités financières. Tous les acteurs politiques et syndicaux de Corse ne peuvent ignorer ni faire semblant d’ignorer ce contexte. Pour preuve un précédent : celui du démantèlement de la SNCM et ce, dans le cadre d’une déréglementation des transports maritimes. Aujourd'hui, la libéralisation du transport aérien est effective en Europe pour les droits d'accès au marché. Tout transporteur aérien établi dans l'Union européenne a donc le droit de se positionner sur des appels d’offre. 
 Pour notre part, et ce depuis plus de vingt ans, nous avons sonné l’alarme en ce qui concerne la substitution du service public au seul profit de la notion dite de « mission de service public ». C’est ce que nous avions également souligné lors d’un conflit dans ce qui s’appelait encore la CCM (Compagnie Corse Méditerranée). Nous sommes au regret de rappeler qu’alors, le syndicat majoritaire et la direction de la compagnie avaient validé de fait la mise en concurrence de l’entreprise. L’addition a mis du temps à s’inviter à la table, elle est désormais arrivée. Il en va de même pour la majorité des partis du mouvement nationaliste qui se sont fondus sans restriction aucune, dans le cadre du néo-libéralisme. 
Il est donc indécent, pour ne pas dire parfaitement hypocrite, de voir une multitude d’affidés au capitalisme, pousser aujourd’hui des cris d’orfraie. Tous ceux qui ont cautionné pour ne pas dire favorisé l’immersion totale de notre pays dans un système économique dévastateur pour le Bien Commun, sont responsables de l’actuelle situation. 
 Là où nous aurions dû imposer notre légitimité à maîtriser nos moyens de transports en tant que service public, d’autres ont fait le choix de la légalité néo-libérale. Si mobilisation il doit y avoir, alors le seul objectif ne peut être que la création de Compagnies de transports statutairement de service public. Cette rupture avec la privatisation des moyens de transport doit s’accompagner du refus de l’économie de marché comme seul horizon. 
 Nous y sommes prêt.e.s,  conscient.e.s  que nous sommes des intérêts majeurs et prioritaires de  ce qui constitue la majorité du Peuple Corse, soit la classe populaire.