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Les brèves

Michel Stefani : "En 2023, s’opposer au libéralisme et construire à gauche la perspective du progrès humain, social et écologique."  30/12/2022

Le communiqué 
 

2022 s'est achevée dans un contexte marqué par la poursuite angoissante de la guerre en Ukraine, du dérèglement climatique, une inflation forte qui aggrave la précarité et la pauvreté, les pénuries et une reprise épidémique fragilisant un peu plus un système hospitalier à bout de souffle, une affaire de corruption impliquant plusieurs personnalités du Parlement européen et la monarchie qatarie.

Dans la continuité, 2023 débutera sous la menace des coupures d'électricité, de l’envolée des factures et des prix. En Corse comme dans le reste du pays nos concitoyens sont inquiets mais lors de la dernière session de l’Assemblée de Corse ces préoccupations n’ont fait l’objet d’aucun débat, d’aucune prise de position, ni de mesures susceptibles de préserver le pouvoir d’achat des ménages insulaires. L’INSEE, pourtant, venait de montrer dans sa dernière étude de conjoncture, quelqques jours auparavant, qu’ils ont été particulièrement touchés par l’inflation sachant qu’ici les salaires sont plus bas que sur le continent et la vie plus chère malgré les dispositifs fiscaux censés faire baisser les prix.

L’inflation a déjà de graves conséquences pour de nombreuses personnes qui n’ont plus les moyens de se chauffer et de se nourrir. Néanmoins, les élus nationalistes notamment à Bastia ont choisi, en catimini, d’augmenter le prix du mètre cube d’eau de 80 centimes soit 19% renouvelables en 2024. L’an dernier c’était 50% de TEOM. En bon libéraux, ces élus usent et abusent des leviers, fiscal et tarifaire. Sans gaité de cœur disent-ils, ils font payer au prix fort à la population leurs choix politiques peu pertinents. L’échec social de leur politique est soigneusement masqué par un débat focalisé sur les évolutions institutionnelles avec des arguments incriminant l’Etat, quand ce n’est plus le clan, les agents et fonctionnaires quand ce n’est plus l’héritage des gestions antérieures. Derrière cet écran de fumée, la désunion nationaliste s’approfondie alors que les attentats se multiplient. C’est l’impasse politique dans une surenchère qui ravive de sombres moments. 

Si une majorité des électeurs, qui ne se sont pas abstenus, a voté nationaliste on peut aussi, désormais, mesurer l’élargissement de la déception au-delà de l’abstention de plus en plus massive notamment dans les quartiers populaires où les associations alertent d’une explosion du recours à l’aide alimentaire. La question sociale reste primordiale, mais à l’Assemblée nationale et au Sénat les parlementaires nationalistes laissent passer les politiques antisociales du gouvernement Macron Borne. Ils n’ont voté aucune des motions de censure de la gauche et se sont abstenus sur les lois de finances y compris de la sécurité sociale. Sans doute, feront-ils valoir qu’ils ont obtenu une rallonge de 30 millions pour la dotation de continuité territoriale, le maintien du crédit d’impôt pour les entreprises hôtelières… mais fondamentalement ils auront fait le choix de ne pas s’opposer à la politique de casse du gouvernement qu’il s’agisse des services publics en général, de la santé, de la protection sociale ou des retraites en particulier.

La justice sociale et la justice fiscale comme la démocratie à la sauce Macron, c’est la concertation sous le sigle usurpé du CNR, et le passage en force du gouvernement, avec cette politique pour les riches et le MEDEF, à coups de 49.3. C’est bien l’instrument majeur de ce président de la République dont l’autorité politique est d’autant plus affaiblie que sa base sociale s’est réduite. Avec le développement de la crise du capital, comme de la crise de régime dans notre pays, alors que le pouvoir s’acharne à faire payer la note au peuple, les mois qui s’annoncent vont secouer. Et c’est bien dans le rassemblement contre cette politique ultralibérale en Corse et dans tout le pays que la mobilisation populaire trouvera le chemin d’une alternative. Les communistes sont disponibles pour construire à gauche, avec celles et ceux qui s’opposent au libéralisme, cette perspective en faveur du progrès humain, social et écologique.