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Sylvie Jouart-Fernandez, candidate du RN aux législatives : « La France est une et indivisible »


le Jeudi 20 Juin 2024 à 14:59

Sylvie Jouart-Fernandez a reçu l’investiture du Rassemblement national dans la 2e circonscription de Haute-Corse, bien qu’elle vive à Ajaccio, exerçant le métier de commerçante. Âgée de 58 ans, elle se lance en politique « pour remettre la France debout ».



Sylvie Jouart-Fernandez se lance pour sa première campagne électorale, sous la bannière du Rassemblement national.
Sylvie Jouart-Fernandez se lance pour sa première campagne électorale, sous la bannière du Rassemblement national.
- Vous faites vos débuts en politique. Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer ?
- Je me suis intéressée de manière active à la politique ces dernières années et aujourd'hui, j’ai envie de m’investir et d’agir. Quand on m’a proposé cette investiture, la réponse a été oui tout de suite. Une occasion comme celle-là, quand vous êtes accroché aux valeurs de vos pays et que vous voyez l’état dans lequel il est, avec la pauvreté, l’insécurité, une immigration non contrôlée, la vie trop chère… Le Rassemblement national me donne l’occasion d’être le porte-voix de toutes ces personnes que l’on n’entend pas. 

- Pourquoi êtes-vous investie sur la deuxième circonscription de la Haute-Corse, alors que vous vivez à Ajaccio ?
- On a eu des propositions d’investiture et moi j’ai pris celle-ci. Etre investie sur la deuxième circonscription de la Haute-Corse ne veut pas dire que je vais me cantonner à celle-ci. Je vais assister à tous les débats, je vais me pencher sur tous les sujets, je vais étudier toutes les problématiques et spécificités liées à l’insularité. Si je suis élue, je serais une députée corse, qui fera remonter tout ce qu’il y aura à remonter à Paris. 

- Le 9 juin, le Rassemblement national est arrivé en tête des élections européennes en France, mais aussi en Corse. Comment analysez-vous le vote des électeurs sur l’île ?
- La coupe est pleine, ça déborde et ça exprime clairement un rejet de la politique qui est appliquée depuis des années. Les Français ont exprimé leur volonté de changement. 

- Mais dès lors qu’il se voit opposé à des candidats issus de la mouvance autonomiste ou indépendantiste (comme ce sera le cas lors de ces législatives), le Rassemblement national a toujours peiné à récolter les suffrages de l’électorat en Corse. Comment allez-vous vous y prendre pour transformer le tir après ces élections européennes ?
-  Je ne suis pas avec les électeurs dans l’isoloir. Mais j’ai une question : l’autonomie corse, ça fait neuf ans qu’ils (les nationalistes à l’Assemblée de Corse, NDLR) ont été élus, où est-ce qu’on en est ? Est-ce que ça a changé la vie des Corses ? Est-ce que ça leur a amené du pouvoir d’achat ? Les gens répondent tous la même chose : l’autonomie n’a rien changé. Il ne s’est rien passé. 

- Le processus d’autonomie a commencé en 2022 et il n’est pas terminé à ce jour...
- La question, c’est de savoir : est-ce que cette autonomie remplit le frigo des gens ? Est-ce que ça remplit leur réservoir de carburant pour aller travailler ? Si le processus aboutit, ça va juste créer des inégalités entre Français. La France est une et indivisible. Si vous décidez des lois pour une région, mais que les mêmes lois ne sont pas appliquées ailleurs, on est où ? 

- Votre parti, le Rassemblement national, veut faire baisser l’insécurité en France. Quel état des lieux faites-vous de la situation en Corse ?
- l faut plus de sécurité, et contrôler les flux migratoires. On n’a pas dit qu’on était contre l’immigration, mais on veut de l’immigration contrôlée. En Corse, certains quartiers ont été largement modifiés, il suffit de se promener et vous voyez que le paysage n’est plus le même. Il y a vingt ans, je pouvais me promener, rentrer tard la nuit. Aujourd’hui, je fais un peu plus attention. Je n’ai pas envie que le taux de criminalité explose en Corse, comme sur le Continent. Il y a des quartiers qui sont malfamés. La drogue, elle circule beaucoup en Corse. J’ai une fille de 21 ans, j’ai peur pour elle. On vit dans un monde complètement insécurisé. 

- Et que voulez-vous faire pour le sécuriser ?
- Tolérance zéro. On remet les peines planchers, il faut que la peur change de camp. 

- Quelles mesures préconisez-vous pour rendre du pouvoir d’achat aux populations les moins aisées ?
- On va s’attaquer aux taxes qui nous plombent largement. On va prendre tout ce qui est énergie et carburant. De 20 %, on va passer la TVA à 5,5 %. 

- Si les professionnels ne répercutent pas cette baisse de la TVA, ne craignez-vous pas que cette mesure se révèle inefficace ?
-  Non, ils vont jouer le jeu, car c’est gagnant-gagnant. En répercutant cette baisse, ils auront plus de clients. 

- Concernant les dérives mafieuses en Corse, à quel niveau de priorité placez-vous la lutte contre le grand banditisme ?
- Alors ça, c’est un sacré sujet. La Corse a cette réputation. D’accord. Et donc on ne bouge pas car il y a des intérêts des uns et des autres, ou des menaces ? Mais non en fait ! Les Corses en ont marre de ça aussi, des petits compromis et des petits arrangements. Ils ont envie d’avoir une autre vie que celle du chantage. Ces gens, qui font partie de ce milieu mafieux, qu’ils se débrouillent entre eux. Leurs intérêts ne sont pas ceux du commun des mortels. 

- Donc pour lutter contre les dérives mafieuses en Corse, la mainmise sur l’économie locale, les règlements de compte…vous préconisez quoi ?
- On en revient à l’autonomie et au monopole. La mainmise, elle y est déjà sur la Corse. 

- Les députés sortants ont soutenu la confiscation des avoirs criminels des mafieux. C’est un exemple de mesures qu’un député peut porter au niveau législatif. Avez-vous une proposition de ce type ?
- Si les autres députés font de bonnes choses, on ira avec eux dans ce sens, il n’y a pas de soucis.