Président national de l’U2P depuis janvier 2024, Michel Picon est venu à la rencontre de ses adhérents, mais aussi des TPE-PME insulaires afin de s’imprégner du tissu économique local : « Il était normal qu’un président national d’une organisation qui regroupe l’ensemble des petites entreprises (moins de 10 salariés) aille à la rencontre de ses adhérents et de nos équipes à l’échelon régional. »
L’ancien président de l’UNAPL (Union des professions libérales) s’est ainsi déplacé en centre-ville d’Ajaccio pour y rencontrer des chefs d’entreprise dans des domaines aussi divers que variés, et a ainsi pu mesurer les difficultés inhérentes à l’insularité : « J’ai rencontré un fleuriste et un pâtissier ce matin, notamment à Ajaccio, et j’ai pu me rendre compte des spécificités insulaires et des difficultés supplémentaires que ces entreprises peuvent avoir dans leurs secteurs. Au-delà de la DSP qui favorise les produits alimentaires, on voit bien que dans d’autres secteurs, c’est plus difficile et compliqué. C’est important de connaître toutes ces problématiques dans nos territoires. Au niveau de l’apprentissage, c’est aussi plus compliqué ici en Corse, car il n’y a pas toutes les formations possibles et disponibles. Quand on est sur place, on s’imprègne davantage de la réalité. Il y a aussi des difficultés de recrutement, notamment dans le BTP. »
A quelques jours du lever de rideau sur le budget 2025, le Président de l’U2P a également voulu aborder la situation économique des TPE-PME, qu’ils comptent défendre avec force : « Il ne faut pas penser à vouloir faire les poches des petites entreprises, car elles sont vides ! Beaucoup de nos entreprises payent leurs charges, leurs collaborateurs, leurs matières premières et prennent ce qui reste et ce n’est pas toujours à l’image de ce que beaucoup de gens pensent. Près de 30% de nos petites entreprises ont un revenu au niveau et même inférieur du SMIC. On ne peut pas imaginer des taxations supplémentaires pour nos TPE/PME. Ce tissu économique est vital pour notre société. C’est 4 millions de salariés dans notre pays. Ce sont des entreprises qui irriguent le tissu économique local et qui permettent de vivre au pays. On voit bien l’importance de ces activités. 80% du tissu économique français sont des entreprises du secteur de l’artisanat ».
À ses côtés, Patrick Mias, le président régional de l’U2P Corse, en rajoute une couche : « En Corse, l’U2P représente 30 000 entreprises, 28 000 salariés et 1280 apprentis par an. Nous sommes là pour faire comprendre nos difficultés. Sans venir sur place, c’est difficile d’en parler. Je dis souvent qu’il faudrait décerner une médaille d’or à tous les entrepreneurs en Corse. Quand on arrive à gérer une entreprise ici, on peut aller après partout dans le monde ! On passe notre temps à régler des problèmes à cause de l’insularité et des coûts. En ce moment, on réduit tous nos marges. C’est un combat de tous les jours ». Pour rappel, en Corse, les défaillances de TPE/PME ont bondi de 39% au premier semestre 2024 par rapport à 2023.