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5-Mai 1992 : 32 ans après toujours la même émotion à Furiani


le Dimanche 5 Mai 2024 à 17:56

Le temps passe, mais le tragique souvenir de cette soirée du 5 mai 1992 est toujours présent dans la mémoire de ceux qui ont vécu les moments de ce qui devait être une grande fête et qui a finalement tourné au drame. 19 morts, 2 357 blessés : comment oublier? Ce dimanche, en milieu d'après-midi, sous le soleil qui brillait comme il y a 32 ans, blessés, familles des victimes, personnalités publiques, sportifs, parents, amis se sont rassemblés atour de la stèle pour se recueillir sur les lieux de la catastrophe avec toujours la même émotion



Ghjorghju-Maria au pied de la stèle : les plus jeunes aussi ont prié pour ceux qui ne sont plus. (@cni)
Ghjorghju-Maria au pied de la stèle : les plus jeunes aussi ont prié pour ceux qui ne sont plus. (@cni)
Ici un enfant de quelques années s'agenouille devant la plaque qui au pied de la stèle rappelle sur un bloc de marbre noir les noms des 19 victimes.
Un peu en retrait; sur son fauteuil roulant, Karine Grimaldi écrase furtivement une larme. Des pères, des pères se succèdent pour, à tour de rôle, venir déposer un bouquet de fleurs.
La cérémonie commémoration du terrible drame n'a pas encore débuté, mais pour tous qui ont été directement touchés par l'effondrement de la tribune maudite il est visiblement impossible de contenir l'émotion qui les submerge en ce dimanche après-midi...

Une émotion qui va monter crescendo et qui se lit sur les visages de tous ceux qui viennent fleurir et se recueillir quelques secondes, quand ils peuvent le faire, devant la stèle.  On a commencé avec le collectif des victimes du 5 mai. Trois mères de famille fragilisées par la douleur, mais dignes face au malheur qui a été le leur.
On a poursuivi avec l'associu Sporting 92 et le duo Antoine Di Fraya, président de l'Associu Jean-Pierre Papin. Ils étaient les capitaines désignés de ce Sporting-OM qui ne s'est jamais disputé le 5 mai 1992. Ils ont été bien plus occupés à l'époque à secourir tous ceux qui pouvaient l'être. Et tous deux n'ont rien oublié de la pelouse du stade Armand-Cesari transformé en hôpital de campagne. 
On a continué avec des représentants des clubs, de la ligue, des associations, des supporters du Sporting,les mairies de la proche agglomération bastiaise, la CAB, l'assemblée de Corse, le Conseil exécutif, les députés de Haute-Corse et de la 2e circonscription de Corse-du-Sud, le sénateur de Haute-Corse, les journalistes de sport, de RCFM, du SIS 2B, le préfet de Haute-Corse, les représentants des partis, Fà Populu, PNC, le Sporting et pour finir avec la délégation de l'Olympique de Marseille qui veut s'associer encore plus à la commémoration de la catastrophe du 5 mai.

Après la bénédiction du cardinal Bustillo et un "Diu", qui a ajouté à l'émotion ambiante, le souvenir de ceux qui ont disparu il y a 32 ans  a été une fois encore rappelé lors d'un moment d'intense partage de prières à la cathédrale Sainte-Marie.

Le mot de Josepha Guidicelli

Antoine Di Fraya (à gauche) et Jean-Pierre Papin, les deux capitaines du match Sporting-OM du 5 mai 1992 qui ne s'est jamais disputé... (@cni)
Antoine Di Fraya (à gauche) et Jean-Pierre Papin, les deux capitaines du match Sporting-OM du 5 mai 1992 qui ne s'est jamais disputé... (@cni)
Sensibiliser, raconter, témoigner, transmettre et échanger sont les  maîtres mots pour ne pas oublier, mais pas que .
Le sport doit véhiculer des valeurs fondamentales indispensables à toute société comme l'entraide, l'éthique, le partage, le respect, la solidarité, l'intégration et le respect de l'autre : des valeurs morales et humaines. Du sport en général, au football en particulier, il ne devrait ressortir que du bon.


Cette année encore, le collectif a ouvert ses commémorations en accueillant le 25 avril dernier, près de deux cents collégiens de toute la Corse qui étaient à votre place à notre place. Durant cette journée, ces élèves ont été sensibilisés à la tragédie de Furiani et aux valeurs du sport à travers leur participation à différents ateliers thématiques et sportifs.


Cette action, repose sur la préservation et la transmission de cette mémoire collective.
La jeunesse, c'est l'avenir. Il est important de pouvoir en faire le relais de l'histoire.
Il y a quelques jours, une conférence autour de la parole des soignants a été organisée. Des témoignages emplis de pudeur, de don de soi, de bienveillance et d'humanisme de la part de soignants qui n'ont pas compté leurs heures ce soir là.


Hier, il était question de sensibilisation par le sport au devoir de mémoire à travers de temps forts avec un plateau intergénérationnel organisé par l'Associu Sporting 92 rassemblant des équipes de U 11 et de vétérans et à Bravone avec le challenge Santa Grimaldi.
Chaque année, le collectif des victimes 5 mai 1992 s'attelle à faire perdurer le souvenir.
Nous avons tous une volonté commune : le respect du devoir de mémoire, le respect de son histoire, de ses valeurs.


Aujourd'hui, nous rendons hommage à dix neuf hommes, femmes, parents, amis, proches et à toutes les personnes blessées dans leur chair et dans leur esprit.



Et de citer le nom des 19 victimes de la catastrophe
Antoine Angelini, Guy Brunel, Marie-Pierre Campagne née Clément, André Casta, Alexandra Drillaud, Jean-Baptiste Dumas, Jean Ferrara, Antoine Géronimi, Thierry Giampietri, Dominique Giannoni, Santa Grimaldi, Pierre-Jean Guidicelli, Cédric Lalliat, Lucien Marsicano, Christian Mattei, Michel Mottier, Marie-Laure Ottaviani née Guerrieri,  Patrick Rao, Michel Vivarelli. 

lI y a trente deux ans à Furiani, le soleil déclinait et l'ambiance montait…


Une convention avec le @Collectif5mai92 et l’Associu Sporting Bastia 92

Cécilia Barontini, Jean-Pierre Papin, Palo Longoria et Basile Boli : l'OM n'a pas oublié (@cni)
Cécilia Barontini, Jean-Pierre Papin, Palo Longoria et Basile Boli : l'OM n'a pas oublié (@cni)