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À Ajaccio, un rassemblement pour la libération de Julian Assange


Cécile Orsoni le Mercredi 3 Juillet 2024 à 20:09

Un rassemblement en soutien à Julian Assange a eu lieu ce mercredi 3 juillet à Ajaccio. Le collectif Per a Pace défend le droit à une information pluraliste alors même que le lanceur d’alerte australien vient d’être libéré de prison. Un événement à mettre en perspective avec le score historique du RN aux élections législatives du 30 juin dernier, puisque le parti souhaite notamment privatiser l’audiovisuel public.



Plusieurs dizaines de personnes y ont participé
Plusieurs dizaines de personnes y ont participé
Alors que ce mercredi 3 juillet marque la célébration des 53 ans de Julian Assange, le collectif Per a Pace a organisé un rassemblement pour fêter la libération de ce lanceur d’alerte australien. Fondateur de l’organisation Wikileaks, il était incarcéré dans une prison londonienne depuis cinq ans. Cette remise en liberté intervient après avoir conclu un accord de plaider-coupable avec la justice américaine. Une quarantaine de personnes a répondu à l’appel du collectif. Plusieurs élus de gauche, comme Marc Antoine Leroy (PC) et Thomas Santoni (Inseme a Manca), étaient notamment présents.

Pour rappel, Julian Assange était poursuivi par les autorités américaines pour avoir divulgué des centaines de milliers de documents confidentiels, dont une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de Reuters, tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en 2007. Il devrait plaider coupable de « complot pour obtenir et divulguer des informations relevant de la défense nationale ». En échange de cet accord avec le ministère de la Justice américain, il n’est pas extradé vers les États-Unis et les procureurs ne réclament « qu’une peine de 62 mois ». Pour Pascale Larenaudie, membre de l’association Per a Pace, « C’est important de défendre Julian Assange et nous avons besoin des lanceurs d’alerte. Il a dénoncé des crimes de guerre et pour cela il a été privé de libertés pendant 14 ans et il a subi des tortures psychologiques. Il s’est engagé pour la liberté de s’informer de manière juste et pluraliste et le droit de savoir. C’est une victoire de la démocratie. » se réjouit-elle.

Une remise en liberté qui trouve un écho particulier dans le contexte politique actuel, alors que le rassemblement national a enregistré un score record tant à l’échelle locale que nationale lors du premier tour des élections législatives du 30 juin dernier. Jordan Bardella, tête de liste du RN, ne cache pas ses intentions au sujet de la presse. Il souhaite notamment privatiser l’audiovisuel public pour faire « des économies. » Pour Marc Antoine Leroy (PCF), Julian Assange représente la presse libre et le RN une menace très sérieuse : « Dans ce marasme actuel, sa libération est une lueur d’espoir. Pour moi, l’audiovisuel public permet une forme de neutralité. Quand on voit que la plupart des grands journaux sont détenus par les grands groupes, il y a de quoi s’inquiéter. J’ai toujours défendu la presse indépendante. Le RN souhaite mettre fin aux subventions pour la presse, ce qui menace la pérennité des journaux comme L’Humanité ou La Croix, qui ne vivent essentiellement que de cela et de leurs ventes. » prévient-il.

Depuis la veille du premier tour des élections législatives, plusieurs organisations s'alarment d'une potentielle accession du RN au pouvoir. Reporters sans frontières a diffusé une vidéo qui dénonce, à partir des propos de Marine Le Pen sur la Hongrie, la volonté du RN de réglementer le journalisme. Afin de contrer cette menace, l’organisation appelle les citoyens à se mobiliser et à signer la pétition « Face au RN, défendons un journalisme indépendant et pluraliste ! », affirmant ainsi leur engagement pour une information honnête et fiable. Thomas Santoni (Inseme a Manca), ancien suppléant de Marc-Antoine Leroy, conclut : « Nous devons nous battre pour les Julian Assange à venir. »