Marie, en situation de handicap, se renseigne sur les perspectives d'emploi dans son secteur d'activité.
Marie est handicapée. Au premier regard, impossible de le deviner. Et sur le marché du travail, la Bastiaise, en recherche d'emploi dans l'administration, voit bien la différence de perception : "Il y a beaucoup plus de difficultés que de facilités. J'ai subi beaucoup de discriminations et de harcèlements dès qu'on a su que j'étais titulaire d'une RQTH. Que ce soit les employeurs ou les collègues."
La RQTH, c'est la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, un statut qui est censé favoriser l'insertion de ces personnes sur le marché du travail. Mais comme pour Marie, cela produit parfois l'effet inverse. "C'est toujours compliqué, oui", constate Michèle Bellerini, conseillère chez A2I, l'agence d'emploi pour l'intérim d'insertion et l'inclusion, dont le métier est justement de favoriser l'embauche de travailleurs handicapés. Lesquels "ont besoin d'une remobilisation sociale. L'idée ici, c'est de créer un premier contact entre les employeurs et les demandeurs d'emploi. Ca permet aussi de mettre un visage sur un handicap."
La loi oblige, en théorie, les employeurs à embaucher 6 % de travailleurs handicapés. Les 6 % ? "Un faux débat", selon Michel Prosic, le préfet de Haute-Corse, qui estime que "le vrai sujet, c'est la compétence et l'envie. Et vient ensuite, si nécessaire, l'adaptation". Mais poser un cadre légal permet "à tous d'avoir la chance d'atteindre la ligne d'arrivée au même moment", estime le préfet.
Deux fois plus de jours de chômage pour ces personnes
En Corse, entre 2020 et 2021, le nombre de demandeurs d'emploi a chuté de 5,5 %. Mais parmi ces demandeurs d'emploi, 8,2 % étaient des bénéficiaires de l'obligation d'emploi (un statut qui favorise l'embauche des personnes reconnues handicapées, invalides ou en situation d'incapacité). Et pour ces personnes, l'évolution n'a été que de 0,6 % à la baisse entre 2020 et 2021. Elles restent notamment inscrites au chômage 602 jours en moyenne, contre 360 jours pour des demandeurs d'emploi tout public. Ces données proviennent de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées (Agefiph).
Stéréotypes
Signe que les mentalités ont toujours du mal à changer, une journée entière est consacrée mercredi à la sensibilisation au management des personnes en situation de handicap. Cela ne veut pas dire que celles-ci doivent être managées différemment des autres, fait remarquer Isabel De Moura, la directrice régionale de l'Economie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) : "Non, ce sont les stéréotypes des employeurs qu'il faut lever."
Et de la société : "Une personne en fauteuil roulant, c'est comme cela que tout le monde voit les handicapés, regrette Isabel De Moura. Alors qu'elles ne représentent qu'un pourcent des personnes handicapées en France." Or, rien n'est insurmontable, que le handicap soit visible ou non : "Dans 90 % des cas, on n'a pas besoin d'adapter un poste pour une personne handicapée", atteste Valérie Bercegol-Doncarli, conseillère en insertion professionnelle chez Cap Emploi. "J'ai rencontré un monsieur cet après-midi qui veut devenir magasinier, mais il ne peut pas porter de charges lourdes", rapporte Naomi Olivieri, chargée de recrutement pour Eureka, une structure d'intérim et d'insertion. "Je l'ai mis en relation avec un potentiel employeur qui est conscient d'avoir à tenir compte de cet aménagement. Ils sont en discussion."*
Vis ma vie de préfet ?
Jeudi, c'est le "Duoday", autrement dit permettre à une personne en situation de handicap de découvrir, le temps d'une journée, le quotidien d'un professionnel. Concrètement, des demandeurs d'emploi vont pouvoir passer une journée complète auprès d'un professionnel du nettoyage, en immersion dans un magasin de bricolage ou au sein de la gendarmerie de Corte. France 3 Via Stella ouvrira aussi ses portes pour faire découvrir le métier de monteur-son. Et le préfet Michel Prosic s'est engagé "pour l'année prochaine" à créer les conditions d'un "Vis ma vie" de préfet. "Avec plaisir. Et sans faute, a-t-il promis quand l'idée s'est mise à germer chez les conseillers de Cap Emploi, qu'il était venu saluer. Mais ce jeudi, ce ne sera pas possible, car c'est quelque chose qui se prépare." Futur(e)s, préfèt(e)s de Haute-Corse, à vos CV !
27e Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées à Bastia : le programme complet est en ligne ici.
La RQTH, c'est la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, un statut qui est censé favoriser l'insertion de ces personnes sur le marché du travail. Mais comme pour Marie, cela produit parfois l'effet inverse. "C'est toujours compliqué, oui", constate Michèle Bellerini, conseillère chez A2I, l'agence d'emploi pour l'intérim d'insertion et l'inclusion, dont le métier est justement de favoriser l'embauche de travailleurs handicapés. Lesquels "ont besoin d'une remobilisation sociale. L'idée ici, c'est de créer un premier contact entre les employeurs et les demandeurs d'emploi. Ca permet aussi de mettre un visage sur un handicap."
La loi oblige, en théorie, les employeurs à embaucher 6 % de travailleurs handicapés. Les 6 % ? "Un faux débat", selon Michel Prosic, le préfet de Haute-Corse, qui estime que "le vrai sujet, c'est la compétence et l'envie. Et vient ensuite, si nécessaire, l'adaptation". Mais poser un cadre légal permet "à tous d'avoir la chance d'atteindre la ligne d'arrivée au même moment", estime le préfet.
Deux fois plus de jours de chômage pour ces personnes
En Corse, entre 2020 et 2021, le nombre de demandeurs d'emploi a chuté de 5,5 %. Mais parmi ces demandeurs d'emploi, 8,2 % étaient des bénéficiaires de l'obligation d'emploi (un statut qui favorise l'embauche des personnes reconnues handicapées, invalides ou en situation d'incapacité). Et pour ces personnes, l'évolution n'a été que de 0,6 % à la baisse entre 2020 et 2021. Elles restent notamment inscrites au chômage 602 jours en moyenne, contre 360 jours pour des demandeurs d'emploi tout public. Ces données proviennent de l'Association de gestion du fonds pour l'insertion des personnes handicapées (Agefiph).
Stéréotypes
Signe que les mentalités ont toujours du mal à changer, une journée entière est consacrée mercredi à la sensibilisation au management des personnes en situation de handicap. Cela ne veut pas dire que celles-ci doivent être managées différemment des autres, fait remarquer Isabel De Moura, la directrice régionale de l'Economie, de l'emploi, du travail et des solidarités (DREETS) : "Non, ce sont les stéréotypes des employeurs qu'il faut lever."
Et de la société : "Une personne en fauteuil roulant, c'est comme cela que tout le monde voit les handicapés, regrette Isabel De Moura. Alors qu'elles ne représentent qu'un pourcent des personnes handicapées en France." Or, rien n'est insurmontable, que le handicap soit visible ou non : "Dans 90 % des cas, on n'a pas besoin d'adapter un poste pour une personne handicapée", atteste Valérie Bercegol-Doncarli, conseillère en insertion professionnelle chez Cap Emploi. "J'ai rencontré un monsieur cet après-midi qui veut devenir magasinier, mais il ne peut pas porter de charges lourdes", rapporte Naomi Olivieri, chargée de recrutement pour Eureka, une structure d'intérim et d'insertion. "Je l'ai mis en relation avec un potentiel employeur qui est conscient d'avoir à tenir compte de cet aménagement. Ils sont en discussion."*
Vis ma vie de préfet ?
Jeudi, c'est le "Duoday", autrement dit permettre à une personne en situation de handicap de découvrir, le temps d'une journée, le quotidien d'un professionnel. Concrètement, des demandeurs d'emploi vont pouvoir passer une journée complète auprès d'un professionnel du nettoyage, en immersion dans un magasin de bricolage ou au sein de la gendarmerie de Corte. France 3 Via Stella ouvrira aussi ses portes pour faire découvrir le métier de monteur-son. Et le préfet Michel Prosic s'est engagé "pour l'année prochaine" à créer les conditions d'un "Vis ma vie" de préfet. "Avec plaisir. Et sans faute, a-t-il promis quand l'idée s'est mise à germer chez les conseillers de Cap Emploi, qu'il était venu saluer. Mais ce jeudi, ce ne sera pas possible, car c'est quelque chose qui se prépare." Futur(e)s, préfèt(e)s de Haute-Corse, à vos CV !
27e Semaine européenne pour l'emploi des personnes handicapées à Bastia : le programme complet est en ligne ici.