Ancien patron de la sécurité en Corse et ex-patron du renseignement intérieur, Bernard Squarcini était ce jeudi devant le tribunal. Il est soupçonné d'avoir usé de ses réseaux policiers pour obtenir informations confidentielles et privilèges au profit en particulier du groupe de luxe LVMH. L'accusation a requis jeudi soir 5 ans d’interdiction professionnelle avec exécution provisoire et 5 ans d’interdiction de toute fonction publique pour ce « haut fonctionnaire émérite, poursuivi devant vous pour des faits extrêmement graves », a estimé le procureur Hervé Tétier Une amende de 300 000 euros a également été demandée.
Le représentant du ministère public a notamment requis la condamnation de Bernard Squarcini et de quatre de ses coprévenus pour avoir réalisé une rocambolesque opération de surveillance de François Ruffin et du journal Fakir, entre 2013 et 2016, pour le compte de LVMH. À l’époque, celui qui était alors journaliste tournait le film « Merci patron ! » et prévoyait d’interpeller Bernard Arnault lors des assemblées générales du groupe de luxe. Bernard Squarcini venait de passer dans le privé.
« Je suis frappé par l’amnésie générale qui semble avoir atteint un grand nombre des prévenus » dans ce volet, a déclaré le procureur, pour qui il existe des « éléments objectifs » - interceptions de conversations téléphoniques, SMS, mails, rapports, trombinoscopes - qui établissent une « surveillance » et une « infiltration » de Fakir par deux personnes, avec une « collecte frauduleuse de données personnelles ».
Affaire à tiroirs
Plus largement, le magistrat a estimé que Bernard Squarcini devait être reconnu coupable d’une dizaine d’infractions. Car pour le parquetier, il a bien indûment missionné des agents de la DCRI en 2008 afin de débusquer un homme qui voulait faire chanter Bernard Arnault ; mais aussi obtenu des informations couvertes par le secret auprès de policiers, notamment sur l’affaire Cahuzac, sur une plainte d’Hermès contre Vuitton et sur l’assassinat de l’avocat corse Antoine Sollacaro ; ou encore appuyé frauduleusement l’octroi de documents administratifs et facilité des procédures de passeports et visas… « Il apparaît clairement » que le contrat de 2,2 millions d’euros liant sa société baptisée Kyrnos et LVMH « était prévu pour rémunérer autre chose que les compétences de Bernard Squarcini en termes de renseignement, le autre chose étant le trafic d’influence », a appuyé le procureur.
Dans cette affaire à tiroirs, Hervé Tétier a réclamé contre neuf autres hommes des peines allant de quatre mois à deux ans de prison avec sursis, assorties selon les cas d’amendes allant jusqu’à 100 000 euros et d’interdictions professionnelles.
La défense doit plaider vendredi. La décision sera mise en délibéré à plusieurs semaines.
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Le représentant du ministère public a notamment requis la condamnation de Bernard Squarcini et de quatre de ses coprévenus pour avoir réalisé une rocambolesque opération de surveillance de François Ruffin et du journal Fakir, entre 2013 et 2016, pour le compte de LVMH. À l’époque, celui qui était alors journaliste tournait le film « Merci patron ! » et prévoyait d’interpeller Bernard Arnault lors des assemblées générales du groupe de luxe. Bernard Squarcini venait de passer dans le privé.
« Je suis frappé par l’amnésie générale qui semble avoir atteint un grand nombre des prévenus » dans ce volet, a déclaré le procureur, pour qui il existe des « éléments objectifs » - interceptions de conversations téléphoniques, SMS, mails, rapports, trombinoscopes - qui établissent une « surveillance » et une « infiltration » de Fakir par deux personnes, avec une « collecte frauduleuse de données personnelles ».
Affaire à tiroirs
Plus largement, le magistrat a estimé que Bernard Squarcini devait être reconnu coupable d’une dizaine d’infractions. Car pour le parquetier, il a bien indûment missionné des agents de la DCRI en 2008 afin de débusquer un homme qui voulait faire chanter Bernard Arnault ; mais aussi obtenu des informations couvertes par le secret auprès de policiers, notamment sur l’affaire Cahuzac, sur une plainte d’Hermès contre Vuitton et sur l’assassinat de l’avocat corse Antoine Sollacaro ; ou encore appuyé frauduleusement l’octroi de documents administratifs et facilité des procédures de passeports et visas… « Il apparaît clairement » que le contrat de 2,2 millions d’euros liant sa société baptisée Kyrnos et LVMH « était prévu pour rémunérer autre chose que les compétences de Bernard Squarcini en termes de renseignement, le autre chose étant le trafic d’influence », a appuyé le procureur.
Dans cette affaire à tiroirs, Hervé Tétier a réclamé contre neuf autres hommes des peines allant de quatre mois à deux ans de prison avec sursis, assorties selon les cas d’amendes allant jusqu’à 100 000 euros et d’interdictions professionnelles.
La défense doit plaider vendredi. La décision sera mise en délibéré à plusieurs semaines.
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