Cela est rappelé d’autant plus volontiers que le Bâtonnier du Barreau d’Ajaccio a assisté au procès dans son entier, et a pu constater, avec l’ensemble des Confrères et des Magistrats présents, que toutes les parties se sont strictement cantonnées à leur rôle sans se livrer à aucun excès de quelque nature que ce soit.
Il n’est pas tolérable, surtout pour notre Barreau qui a vécu cruellement les drames récents dont chacun se souvient, que le premier individu venu se croit autorisé à intimider ou à faire pression sur un Avocat à l’issue d’une audience.
La mission et l’honneur d’un Avocat, pénaliste de surcroît, est de défendre tous ceux qui sollicitent auprès de lui aide et assistance sans que des considérations liées à l’origine ethnique, aux opinions politiques ou religieuses du justiciable n’influent sur sa décision d’accepter ou décliner la défense d’une cause.
Il est triste de constater qu’en ce début de XXIe siècle, on puisse continuer de penser que certains ne méritent pas d’être défendus et ignorer encore ce qui constitue le cœur battant de notre profession : se dresser au soutien de celui qui est en détresse.
Bien souvent, pourtant, les premiers à stigmatiser une défense comme immorale ou indigne, au cas d’espèce la défense d’un homme d’origine maghrébine qui a porté des coups à un commerçant, sont aussi les plus prompts à tirer l’Avocat par la manche quand ils sont eux-mêmes, ou un de leurs proches, aux prises avec l’institution judiciaire pour répondre de faits plus inquiétants encore qu’une échauffourée dans un commerce pour des articles non réglés.
Il faut d’ailleurs noter qu’en ces occurrences les rassemblements populaires de soutien aux victimes se font discrets.
A tous et surtout à ceux qui cultivent l’indignation sélective, qui utilisent les réseaux sociaux aux fins d’instrumentalisation de l’opinion et de la justice, nous rappelons que l’Avocat ne doit pas être perturbé dans le cadre de l’exercice de sa mission car il en va de la sécurité judiciaire de chacun et au-delà de la pérennité des valeurs démocratiques dans notre île."
Le soutien du bâtonnier de Bastia
Il s’associe pleinement à la motion rédigée par le Conseil de l’Ordre du Barreau d’Ajaccio.
Il entend rappeler que les droits de la défense s’accompagnent d’une expression libre et forte. La libre expression de l’avocat mérite une protection d’autant plus renforcée qu’elle est le corollaire de son indépendance.
La justice démocratique est à ce prix."
La LDH Corsica dénonce
S'en prendre à un avocat est un geste particulièrement antidémocratique. Dans cette affaire, Maître Philippe Gatti était l'avocat de la défense. La LDH rappelle que ce droit est au fondement d'un procès équitable. Porter atteinte au droit de la défense ouvre la porte à l'arbitraire. Aujourd'hui, elle dénonce celles et ceux qui pratiquent la vox populi. Ce sont toujours les mêmes qui s'empressent d'attiser les haines à la moindre occasion."