Aborder les problématiques qui concernent les jeunes. C’est le but du podcast Emiciclu, dont la troisième saison vient tout juste d’être lancée sur les plateformes de streaming. À l’origine de ce projet, créé en 2023 : Lucia Arrio et Léa Ferrandi, deux étudiantes, à l’époque membres de l’Assemblea di a Giuventù, qui souhaitaient rendre la politique accessible aux plus jeunes. “Notre travail au sein de l’Assemblée était intéressant, mais on avait l’impression qu’il n’était pas assez mis en valeur auprès de la jeunesse”, explique Léa Ferrandi. “On a donc créé un podcast, destiné aux jeunes, pour vulgariser le fonctionnement de l’Assemblée et parler de nos travaux. C’était un moyen de donner de la visibilité à cet organe destiné aux jeunes corses, au sein duquel résonnent les thématiques de notre société, et du monde.” Pendant un an, elles abordent des thèmes variés, comme le rôle de vice-président au sein de l’Assemblea di a Giuventù, les commissions, la constitution de l’Assemblée, mais aussi des thèmes plus généraux, et des questionnements, comme l’avenir de la Corse ou encore la place de l’île en Europe.
Un changement de cap l’année dernière
Après un an à parler de politique, les deux jeunes femmes font évoluer leur podcast l’année dernière. “On ne savait pas si on allait être reconduites au sein de l’Assemblea di a Giuventù”, déclare Léa Ferrandi. “Je pense qu’on avait aussi envie de parler d’autre chose. On avait fait le tour des questions concernant l’Assemblée, et rester dans ces sujets nous bloquait lorsque l’on avait l’idée de parler d’autre chose, ou de faire intervenir certaines personnes que l’on trouvait intéressantes. On a alors pensé à parler de la jeunesse et de ce qui l’intéresse. L’idée, c’était d’aborder des sujets dans lesquels les jeunes s’engagent d’une manière ou d’une autre, comme le féminisme ou la protection de l’environnement, avec un large panel d’intervenants. On voulait que ce soit un concept élargi, pour couvrir plus de terrain, et traiter plus largement des enjeux d’actualité, de politique et de société qui nous touchent tous.” Léa Ferrandi précise que “par exemple, pour l’environnement, on a eu à la fois une chercheuse en biologie, mais également des personnes qui militent pour la protection de l’environnement. C’est toute cette diversité de personnalités qui nous a plu."
Parler d’art, de technologie ou de football
Cette année, Emiciclu revient pour une troisième saison, toujours avec des sujets ayant “une résonance et une originalité sur notre territoire”. Le premier épisode, consacré à l’art en Corse, est déjà disponible, et d’autres thématiques comme l’innovation technologique, le football ou la langue corse vont être abordées. Pour Lucia Arrio et Léa Ferrandi, l’objectif reste de trouver des intervenants passionnés. “On aborde des thèmes assez généraux. Par exemple, l’épisode sur l’art s’appelle en réalité “créer en Corse”. Cela nous permet de rencontrer des personnes qui font du cinéma, de la musique ou encore des arts plastiques. C’est ce que l’on recherche pour tous les sujets.”
À l’occasion du tricentenaire de la naissance de Pascal Paoli, un épisode spécial va voir le jour à la fin du mois d’avril. Les étudiantes indiquent que “dans cet épisode spécial dédié au babbu di a patria, nous nous pencherons sur sa vie, sur l’influence qu’il avait en son temps et sur celle qu’il a aujourd’hui.” Cet épisode, en partenariat avec la Collectivité de Corse, a obtenu le label Paoli 2025, et s’inscrit ainsi dans une année consacrée à la commémoration de ce personnage de l’histoire corse. Pour raconter au mieux la vie de Pascal Paoli, Lucia Arrio et Léa Ferrandi seront accompagnées de plusieurs invités, dont “un membre du Paoli Battlefield Preservation Fund et de plusieurs organisations historiques en Pennsylvanie, où le nom de Paoli a particulièrement résonné durant la guerre d’indépendance, mais aussi d’un commissaire d’exposition pour le musée de Morosaglia, et de la directrice du musée de Morosaglia.”
Les étudiantes espèrent toucher le plus grand nombre, malgré une contrainte : “Les épisodes durent entre 45 minutes et une heure, parce qu’il faut qu’ils restent agréables à écouter. C’est pourquoi on se limite à trois ou quatre intervenants par épisode, même si on aimerait parfois en avoir plus. Cette année, on aimerait que ce podcast soit écouté par de nombreuses personnes. On l’a pensé pour qu’il puisse être écouté en voiture, ou bien en allant en cours ou au travail.”