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Bande du "Petit Bar" d'Ajaccio : 24 personnes jugées à Marseille jusqu'au 16 mai


La rédaction avec l'AFP le Dimanche 23 Février 2025 à 19:27

Connue pour trafic de drogue, extorsions et assassinats, la bande criminelle du "Petit Bar" est accusée d'avoir lavé son argent sale via Hong Kong, Singapour, le Luxembourg ou la Suisse. Un réseau de blanchiment international pour lequel 24 personnes vont être jugées à partir de ce lundi à Marseille.



AGALI COHEN Hans LucasHans Lucas via AFP
AGALI COHEN Hans LucasHans Lucas via AFP
Prévu jusqu'au 16 mai, devant le tribunal correctionnel de Marseille, ce procès est l'aboutissement d'une vaste enquête portant notamment sur des investissements immobiliers à Courchevel (Savoie) et l'achat de montres de luxe, pour plusieurs dizaines de millions d'euros.
Plusieurs membres de cette bande ont déjà été condamnés en 2010 pour un trafic international de stupéfiants dont le bénéfice, évalué à "au moins 30 millions d'euros", n'a jamais été retrouvé, rappellent les juges.
Sur le banc des prévenus apparaîtront les principales figures du "Petit Bar", à commencer par Jacques Santoni, alias "Tahiti", le chef présumé du clan, tétraplégique depuis un accident de moto en 2003. Il est poursuivi pour "blanchiment aggravé, complicité d'extorsion, tentative d'extorsion et participation à une association de malfaiteurs, le tout en état de récidive."
Il est accusé d'avoir dirigé une "organisation structurée et hiérarchisée" mise en place entre janvier 2018 et janvier 2021 en Corse-du-Sud, en Ile-de-France "et par lien d'indivisibilité à Hong Kong, Singapour, en Suisse et au Luxembourg", peut-on lire dans l'ordonnance de renvoi devant le tribunal, longue de 934 pages.


Parmi les 23 autres prévenus figurent ses bras droits, Michael Ettori, Pascal Porri et André Bacchiolelli, qui contestent tous les faits, à l'image de leur chef. Ettori, comme trois autres prévenus dans ce dossier tentaculaire, est en fuite et objet d'un mandat d'arrêt.
A leurs côtés figureront Sonia Susini-Santoni, présentée comme la "pierre angulaire du système clanique dirigé par son époux" Jacques Santoni, et son frère Jean-Laurent Susini. Ils sont soupçonnés d'avoir aidé le chef du "Petit Bar" à blanchir deux millions d'euros grâce à un véritable gain de quatre millions d'euros au loto.
D'autres femmes seront également jugées, dont Saveria Lucchini, la compagne de Michael Ettori, et Valérie Mouren, celle de Pascal Porri.


"Système mafieux"

Mais "ce système mafieux" n'aurait pu "exister et prospérer sans l'intervention d'individus du monde économique", qui ont "accepté de mettre à disposition leurs surface financière et réseaux", selon les juges d'instruction.
Ainsi, l'homme d'affaire multimillionnaire Jean-Pierre Valentini, présenté comme "parfaitement intégré dans la sphère du Petit Bar", est poursuivi pour blanchiment aggravé et association de malfaiteurs.
Antony Perrino, poids lourd de l'immobilier en Corse et "ami d'enfance" de plusieurs membres du Petit Bar, avec qui il est accusé d'avoir "des comptes communs occultes", est lui soupçonné d'avoir un rôle "central" dans les investissements du clan, "notamment immobiliers", ce qu'il nie. Il est notamment poursuivi pour blanchiment aggravé et association de malfaiteurs.
Egalement sur le banc des accusés se trouvera Stéphane Francisci, cousin de Jacques Santoni aux "nombreux contacts dans le monde des jeux mais également dans le milieu économique".
Autre figure économique, François-Xavier Susini, "bien en place à Courchevel", sera lui jugé pour blanchiment aggravé et association de malfaiteurs, aux côtés d'Alain Mourot, présenté comme "l'homme ressource sur la place parisienne pour les personnes soucieuses de blanchir leurs fonds".
Deux "membres de la communauté chinoise d'Aubervilliers" sont eux soupçonnés d'avoir remis "d'importantes sommes d'argent issues du blanchiment international de fonds via des sociétés chinoises".
Présenté "à la fois comme victime et acteur", un autre riche homme d'affaires, Jean-Marc Peretti, en fuite à l'étranger, est poursuivi pour blanchiment en bande organisée et association de malfaiteurs. Sa fille, Angélique Peretti, avocate de profession, sera également jugée car accusée d'être "la courroie de transmission" entre Michael Ettori et son père, selon les enquêteurs.
Trois autres prévenus ont déjà été condamnés dans ce dossier, dans des procédures de plaider coupable, entre décembre et février