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Bastia : mobilisation contre l'expulsion de Sam Assima, l'étudiant togolais qui veut rester en Corse


Rose Casado le Mercredi 14 Août 2024 à 09:24

Devant la préfecture de Bastia, lundi 12 août, une quarantaine de personnes se sont réunies avant que les délégués du comité de soutien ne soient reçus par le secrétaire général de la préfecture, dans l'espoir de trouver une issue favorable à l'obligation de quitter le territoire visant Sam Assima, jeune Togolais arrivé en France en 2015 de façon régulière.



Une quarantaine de personnes s'est rassemblée devant la préfecture lundi 12 août 2024.
Une quarantaine de personnes s'est rassemblée devant la préfecture lundi 12 août 2024.

Lundi 12 août, à 10 heures, une quarantaine de personnes s'est réunie, banderole à la main, devant la Préfecture de Bastia. Avec tous le même objectif initié par un comité de soutien : celui de soutenir Sam Assima, visé par une obligation de quitter le territoire. Arrivé légalement dans l'hexagone en 2015 pour poursuivre ses études – qui le conduiront jusqu'à la validation d'un master –, le jeune Togolais actuellement logé dans le foyer Saint-Joseph doit faire l'objet d'une expulsion le 24 août prochain. Une situation jugée à son sens comme étant « particulièrement violente » : « Cette OQTF, je la vie mal, c'est une mise à mort. Économiquement, ça me met à mal, je ne peux pas travailler. Je ne suis pas à la recherche de prestations sociales, je veux participer au fonctionnement de la société, comme mes amis qui mènent une vie stable… Je me sens considéré comme un malpropre. »

 

 
À l'issue d'une rencontre avec le secrétaire général de la préfecture de Bastia quelques minutes après le début de la manifestation, la délégation du comité de soutien souligne l'écoute observée durant les échanges et tente de rester optimiste quant à l'avenir de Sam Assima. Sans pour autant réussir à cacher son inquiétude. « Sam serait en danger s'il devait retourner au Togo, qu'il a quitté en 2015. Nous faisons notre maximum pour faire évoluer son dossier dans le bon sens, et la préfecture a assurée qu'elle réexaminerait le nouveau dossier que nous sommes entrain de monter. Mais malheureusement, pour l'heure, il ne rentre pas dans les critères les plus favorables à une régularisation, comme le regroupement familial », confie Marianne Acquaviva, membre du bureau de Bastia de la Ligue des droits de l'homme. 


« Le mot le plus épouvantable de la langue est : 'dehors' »

Sam Assima est arrivé de façon régulière en France en 2015.
Sam Assima est arrivé de façon régulière en France en 2015.
Face à la situation, l'association entend poursuivre ses efforts : « On a peu de jours devant nous, mais nous allons essayer d'inscrire Sam Assima à la faculté de Corte. Cela lui permettrait de disposer d'un statut étudiant. Et nous voulons concrétiser la promesse d'embauche qu'une entreprise lui a offerte, en mettant en place un contrat de travail », poursuit-elle. Une priorité absolue, puisque le point faible du dossier de Sam Assima, est qu'il n'a pas officiellement travaillé depuis six ans. « C'est le serpent qui se mord la queue. On lui reproche de ne pas travailler, mais comment voulez-vous qu'il travaille avec un contrat de travail déclaré sans papiers ? », s'interroge Marianne Acquaviva, devant le regard approbateur de Jean-Charles Dionisi, membre du comité, qui en appelle simplement à l'humanité des autorités, pour « un jeune talent au comportement exemplaire » que présente Sam Assima. « Le mot le plus épouvantable de la langue est : 'dehors', disait Antoine Ciosi. »