- Dans quel cadre s’inscrit votre visite en Corse ?
- Je mène une mission depuis le 12 juin dernier auprès de la Première ministre Elisabeth Borne et de son gouvernement sur l’attractivité de la France. Les entreprises reconnaissent qu’il y a eu beaucoup de projets engagés sous les quinquennats de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, comme, par exemple, la baisse des impôts. Mais il faut aller plus loin : ce que nous disent les élus locaux, c’est qu’il faut les accompagner à accélérer l’implantation des entreprises.
C’est un enjeu d’indépendance : à travers le plan "France 2030", nous allons investir 54 milliards d’euros dans des technologies innovantes comme le nucléaire ou les énergies renouvelables.
Le deuxième objectif, c’est l’équilibre entre les régions : certaines ont été volontairement abandonnées. Il faut reconstruire ce que l’on a cassé partout sur le territoire français, et donc en Corse.
La Corse est l’un des territoires les plus attractifs de France. Nous avons beaucoup à en apprendre en matière d’attractivité touristique : sa croissance économique est plus importante que sur le continent depuis près de 30 ans. J’ai échangé avec le président de l’ADEC (Agence Développement Economique de la Corse) ainsi que Laurent Marcangeli. J’ai également pris rendez-vous avec la présidence de l’Assemblée et le Maire d’Ajaccio. Je veux avoir un point de vue complet de l’ensemble des acteurs politiques et économiques.
- Quels sont les secteurs à développer ?
- En préambule, je tiens à dire que l’on a trop tendance à imaginer que tout doit être arbitré depuis Paris. Je suis convaincu que la loi ne peut pas s’appliquer dans le même détail à Dunkerque, Mulhouse ou à Ajaccio. Notre rôle de parlementaire c’est de relever les initiatives locales prises par les maires et les chefs d’entreprise.
Par exemple, le président de l’ADEC m’a expliqué que grâce à l’entreprise "Corse Composite", il existait un pôle d’excellence en aéronautique et qu’il fallait soutenir cette industrie. Le Recteur de Corse m’a quant à lui informé que le pôle universitaire était en plein développement, qu’il y avait des écoles d’ingénieurs qui s’ouvraient et qu’il fallait renforcer la formation technique.
Mon rôle, c’est de porter ces sujets au niveau national pour les soutenir en accordant, par exemple, plus de moyens financiers. Le rôle du parlementaire, c’est de faire le relais avec les institutions nationales.
Moi, je vois plusieurs secteurs en Corse à développer. Le tourisme, l’industrie agroalimentaire, la filière en arboriculture, la viticulture, mais aussi l’élevage des chèvres et des brebis, la production de fromage, l'aquaculture, la construction navale sur le littoral et l’aéronautique.
Je constate que l'ensemble des acteurs locaux - les chefs d’entreprises, les présidents, les salariés et les maires - sont d’accord pour dire que ces industries sont prioritaires. Ils en savent plus que moi. Je vais les accompagner ensuite au niveau national.
- Alors, selon les élus locaux, comment renforcer au mieux ces industries ?
- Il y a trois ingrédients : d’abord, la volonté locale. Il faut des chefs d’entreprises et des salariés de qualité qui ont une volonté de créer de l’emploi. À ce sujet, je n’ai aucune inquiétude au vu du dynamisme observé.
Deuxièmement, la volonté politique. Ce que j’observe, c’est que les discussions entre les pouvoirs locaux et le pouvoir politique national avancent dans le bon sens.
Troisièmement, la question du financement. Quand on se lance dans une activité, il faut se faire accompagner. Le rôle de l’État, ce n’est pas de financer à 100%, mais l’argent public doit servir de levier. Il faut s’assurer que l’État mette l’argent sur la table pour investir dans l’industrie corse. Le ministre de l’Industrie se rend début octobre sur l'île, je lui ferai un retour détaillé sur mon passage.
- Quels sont les enjeux poursuivis ?
- L’enjeu, c’est que les secteurs sont en pleine mutation. Prenons l'exemple du tourisme, avec l’émergence d’Airbnb. Cette application ouvre des perspectives en permettant d'accueillir de nouveaux touristes, mais, en même temps, pénalise l’industrie hôtelière et fait augmenter le prix du foncier.
Il faut également définir un équilibre entre les régions et encourager leur attractivité. Le nerf de la guerre, c’est le financement.
On note trois sources : l’argent public, c’est ce qu’on fait avec le projet "France 2030".
L’investissement privé français, comme les banques ou les chefs d’entreprise qui prennent des risques.
Enfin, les investisseurs étrangers qui croient en notre pays. Deux questions se posent alors : servent-ils nos intérêts nationaux ? Est-ce que notre politique est équilibrée entre les régions ? Je pense que l’on peut faire mieux. L’une des premières choses que je porterai en revenant de Corse c’est qu’il faut accélérer les investissements étrangers vers l’île de beauté.
- Comment attirer ces investissements étrangers et sont-ils souhaitables auprès de l'ensemble des élus ?
- La Corse a une identité extrêmement forte, ce n’est pas le cas de toutes les régions. Il faut s'en servir pour la vendre et en bénéficier. Un investisseur va d'abord chercher un lieu intéressant fiscalement, avec un terrain disponible, un marché, des talents…
L’avantage de la Corse, c’est qu’il y a des ports et des liens avec l’ensemble du bassin méditerranéen. La difficulté, c’est que le territoire est montagneux et qu’il y a moins de fonciers qu’ailleurs.En revanche, il y a des potentialités énormes, à nous de les mettre plus en avant quand un investisseur vient taper à la porte.
On pourrait également exploiter la culture génoise les valeurs familiales. Comment transformer ce patrimoine en business ? La Corse a des opportunités et pour aller plus loin et plus vite, il faut renforcer le lien entre les élus locaux et les institutions nationales.
Je porterai la décision des élus, eux-mêmes portent la voix des Corses. Pour l'instant, tous les interlocuteurs que j’ai rencontrés - quelles que soient leurs couleurs politique - étaient d’accord avec moi. Je m’entretiendrai prochainement avec le Maire d’Ajaccio et la présidence de l’Assemblée de Corse.
- Je mène une mission depuis le 12 juin dernier auprès de la Première ministre Elisabeth Borne et de son gouvernement sur l’attractivité de la France. Les entreprises reconnaissent qu’il y a eu beaucoup de projets engagés sous les quinquennats de Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron, comme, par exemple, la baisse des impôts. Mais il faut aller plus loin : ce que nous disent les élus locaux, c’est qu’il faut les accompagner à accélérer l’implantation des entreprises.
C’est un enjeu d’indépendance : à travers le plan "France 2030", nous allons investir 54 milliards d’euros dans des technologies innovantes comme le nucléaire ou les énergies renouvelables.
Le deuxième objectif, c’est l’équilibre entre les régions : certaines ont été volontairement abandonnées. Il faut reconstruire ce que l’on a cassé partout sur le territoire français, et donc en Corse.
La Corse est l’un des territoires les plus attractifs de France. Nous avons beaucoup à en apprendre en matière d’attractivité touristique : sa croissance économique est plus importante que sur le continent depuis près de 30 ans. J’ai échangé avec le président de l’ADEC (Agence Développement Economique de la Corse) ainsi que Laurent Marcangeli. J’ai également pris rendez-vous avec la présidence de l’Assemblée et le Maire d’Ajaccio. Je veux avoir un point de vue complet de l’ensemble des acteurs politiques et économiques.
- Quels sont les secteurs à développer ?
- En préambule, je tiens à dire que l’on a trop tendance à imaginer que tout doit être arbitré depuis Paris. Je suis convaincu que la loi ne peut pas s’appliquer dans le même détail à Dunkerque, Mulhouse ou à Ajaccio. Notre rôle de parlementaire c’est de relever les initiatives locales prises par les maires et les chefs d’entreprise.
Par exemple, le président de l’ADEC m’a expliqué que grâce à l’entreprise "Corse Composite", il existait un pôle d’excellence en aéronautique et qu’il fallait soutenir cette industrie. Le Recteur de Corse m’a quant à lui informé que le pôle universitaire était en plein développement, qu’il y avait des écoles d’ingénieurs qui s’ouvraient et qu’il fallait renforcer la formation technique.
Mon rôle, c’est de porter ces sujets au niveau national pour les soutenir en accordant, par exemple, plus de moyens financiers. Le rôle du parlementaire, c’est de faire le relais avec les institutions nationales.
Moi, je vois plusieurs secteurs en Corse à développer. Le tourisme, l’industrie agroalimentaire, la filière en arboriculture, la viticulture, mais aussi l’élevage des chèvres et des brebis, la production de fromage, l'aquaculture, la construction navale sur le littoral et l’aéronautique.
Je constate que l'ensemble des acteurs locaux - les chefs d’entreprises, les présidents, les salariés et les maires - sont d’accord pour dire que ces industries sont prioritaires. Ils en savent plus que moi. Je vais les accompagner ensuite au niveau national.
- Alors, selon les élus locaux, comment renforcer au mieux ces industries ?
- Il y a trois ingrédients : d’abord, la volonté locale. Il faut des chefs d’entreprises et des salariés de qualité qui ont une volonté de créer de l’emploi. À ce sujet, je n’ai aucune inquiétude au vu du dynamisme observé.
Deuxièmement, la volonté politique. Ce que j’observe, c’est que les discussions entre les pouvoirs locaux et le pouvoir politique national avancent dans le bon sens.
Troisièmement, la question du financement. Quand on se lance dans une activité, il faut se faire accompagner. Le rôle de l’État, ce n’est pas de financer à 100%, mais l’argent public doit servir de levier. Il faut s’assurer que l’État mette l’argent sur la table pour investir dans l’industrie corse. Le ministre de l’Industrie se rend début octobre sur l'île, je lui ferai un retour détaillé sur mon passage.
- Quels sont les enjeux poursuivis ?
- L’enjeu, c’est que les secteurs sont en pleine mutation. Prenons l'exemple du tourisme, avec l’émergence d’Airbnb. Cette application ouvre des perspectives en permettant d'accueillir de nouveaux touristes, mais, en même temps, pénalise l’industrie hôtelière et fait augmenter le prix du foncier.
Il faut également définir un équilibre entre les régions et encourager leur attractivité. Le nerf de la guerre, c’est le financement.
On note trois sources : l’argent public, c’est ce qu’on fait avec le projet "France 2030".
L’investissement privé français, comme les banques ou les chefs d’entreprise qui prennent des risques.
Enfin, les investisseurs étrangers qui croient en notre pays. Deux questions se posent alors : servent-ils nos intérêts nationaux ? Est-ce que notre politique est équilibrée entre les régions ? Je pense que l’on peut faire mieux. L’une des premières choses que je porterai en revenant de Corse c’est qu’il faut accélérer les investissements étrangers vers l’île de beauté.
- Comment attirer ces investissements étrangers et sont-ils souhaitables auprès de l'ensemble des élus ?
- La Corse a une identité extrêmement forte, ce n’est pas le cas de toutes les régions. Il faut s'en servir pour la vendre et en bénéficier. Un investisseur va d'abord chercher un lieu intéressant fiscalement, avec un terrain disponible, un marché, des talents…
L’avantage de la Corse, c’est qu’il y a des ports et des liens avec l’ensemble du bassin méditerranéen. La difficulté, c’est que le territoire est montagneux et qu’il y a moins de fonciers qu’ailleurs.En revanche, il y a des potentialités énormes, à nous de les mettre plus en avant quand un investisseur vient taper à la porte.
On pourrait également exploiter la culture génoise les valeurs familiales. Comment transformer ce patrimoine en business ? La Corse a des opportunités et pour aller plus loin et plus vite, il faut renforcer le lien entre les élus locaux et les institutions nationales.
Je porterai la décision des élus, eux-mêmes portent la voix des Corses. Pour l'instant, tous les interlocuteurs que j’ai rencontrés - quelles que soient leurs couleurs politique - étaient d’accord avec moi. Je m’entretiendrai prochainement avec le Maire d’Ajaccio et la présidence de l’Assemblée de Corse.