Réaliser 10 millions d’euros d’économie sur les dépenses arbitrables. Joseph Castelli, le président du Conseil général de Haute-Corse n’y est pas allé par quatre chemins pour annoncer la douloureuse nouvelle aux élus. Le gel des dotations de l’Etat et le manque total de maîtrise des recettes imposent une cure d’amaigrissement au budget du département et la nécessité de définir les secteurs où il faudra dégraisser. S’il s’avère difficile de toucher aux secteurs sociaux du fait de la précarité grandissante, la perspective de coupes sombres plane sur les 72 millions € affectés notamment aux communes, au SDIS (Service départemental d’incendie et de secours), au transports scolaires, aux bâtiments et aux associations.
Un arbitrage douloureux
« Il faut se recentrer sur nos compétences, notamment le social, les routes et le soutien au monde rural. Il est nécessaire de procéder à des arbitrages », confirme Eric Calloni, président de la Commission des finances. Pour lui, le montant des subventions allouées aux associations, 4,6 millions € en 2012, n’est plus tenable. « On n’a plus les moyens d’intervenir à ce niveau-là ». Faisant le même constat au niveau du transport scolaire, des communes et du SDIS, qui pèse 11,5 millions €, le conseiller bastiais en appelle « à la maturité de tous » pour assumer ces choix politiques douloureux. « Soyons prudents. Nous avons intérêt à nous préparer, à donner un coup de vis aujourd’hui. Après le gel des dotations de l’Etat pour 2013, on risque d’avoir une baisse des dotations pour 2014 », prévient-il.
La fronde de l’opposition
Si peu d’élus contestent la réduction drastique des subventions aux associations, la plupart, dans la majorité comme dans l’opposition, s’accroche aux fondamentaux et répugne à toucher au SDIS, aux communes et aux transports scolaires.
L’opposition fait front. « La baisse des aides aux communes ne doit pas se faire au détriment du rural. Celle des transports scolaires n’est pas la mesure à prendre. Celle du SDIS peut poser problème. Nous sommes au pied du mur », déclare Jean-Louis Milani, élu bastiais.
Même son de cloche d’Ange Fraticelli, élu du canton de Moïta Verde qui demande une enveloppe pour l’entretien des routes secondaires : « Il ne faut pas toucher aux routes, ni au réseau secondaire car les villages vont finir par être coupés du monde par manque d’entretien des routes. Subventionner les transports scolaires est le choix politique que nous avons fait de transporter tout le monde ».
Malaise dans la majorité
Le malaise est palpable, même sur les bancs de la majorité départementale.
Jacques Costa, élu du canton de Castifao Morosaglia, laisse poindre son mécontentement : « Ce sont toujours les mêmes communes qui trinquent, les petites ! Les autres, les plus riches, bénéficient jusqu’en 2014 de contrats qui ne sont pas remis en cause alors qu’elles n’ont même pas besoin d’aides ».
Même alarme chez Pierre Guidoni, conseiller général du canton de Calenzana, concernant le SDIS 2B dont il assure la présidence. « Je ne suis pas capable de gérer un outil avec moins d’argent et moins d’hommes. La subvention allouée correspond au coût de fonctionnement. Il faut mieux supprimer l’aide au monde associatif que les dotations au Secours dont tout le monde peut avoir besoin ».
Ange-Pierre Vivoni, élu du canton de Sagro-di-Santa-Giulia, enfonce le clou : « Il faut avoir le courage de faire la part des choses. Si un mur tombe, il faut le reconstruire, mais d’autres choses peuvent attendre. Mettre 500 000 € ou 1 million € dans la réfection des fresques d’une église n’est pas une priorité. Dieu peut attendre ! Mais, réduire la subvention au SDIS pose un gros problème. On ne peut pas diminuer la présence des pompiers dans le rural ! »
Le SDIS sauvé
Les élus seront entendus. Joseph Castelli renoncera à ponctionner la subvention du SDIS. Mais il ne démordra pas sur le reste, réexpliquant patiemment qu’il n’y a pas d’autre solution et mettant les récalcitrants au pied du mur. « Je veux bien faire des économies ailleurs, mais il faudrait m’en indiquer le chemin parce que je ne le vois pas. Avez-vous une proposition à me faire ? Si vous me donnez la solution pour faire 10 ou 15 millions € d’économies, je suis preneur », répètera-t-il finement sans obtenir de réponse. Expliquant que le surcoût de fonctionnement est lié, en partie, à la venue du Tour de France cycliste, il conclut : « Nous n’avons pas de planche à billets ».
Une Commission ad hoc va commencer à plancher sur la question. Les arbitrages devraient être connus dans une quinzaine de jours.
N.M.
Un arbitrage douloureux
« Il faut se recentrer sur nos compétences, notamment le social, les routes et le soutien au monde rural. Il est nécessaire de procéder à des arbitrages », confirme Eric Calloni, président de la Commission des finances. Pour lui, le montant des subventions allouées aux associations, 4,6 millions € en 2012, n’est plus tenable. « On n’a plus les moyens d’intervenir à ce niveau-là ». Faisant le même constat au niveau du transport scolaire, des communes et du SDIS, qui pèse 11,5 millions €, le conseiller bastiais en appelle « à la maturité de tous » pour assumer ces choix politiques douloureux. « Soyons prudents. Nous avons intérêt à nous préparer, à donner un coup de vis aujourd’hui. Après le gel des dotations de l’Etat pour 2013, on risque d’avoir une baisse des dotations pour 2014 », prévient-il.
La fronde de l’opposition
Si peu d’élus contestent la réduction drastique des subventions aux associations, la plupart, dans la majorité comme dans l’opposition, s’accroche aux fondamentaux et répugne à toucher au SDIS, aux communes et aux transports scolaires.
L’opposition fait front. « La baisse des aides aux communes ne doit pas se faire au détriment du rural. Celle des transports scolaires n’est pas la mesure à prendre. Celle du SDIS peut poser problème. Nous sommes au pied du mur », déclare Jean-Louis Milani, élu bastiais.
Même son de cloche d’Ange Fraticelli, élu du canton de Moïta Verde qui demande une enveloppe pour l’entretien des routes secondaires : « Il ne faut pas toucher aux routes, ni au réseau secondaire car les villages vont finir par être coupés du monde par manque d’entretien des routes. Subventionner les transports scolaires est le choix politique que nous avons fait de transporter tout le monde ».
Malaise dans la majorité
Le malaise est palpable, même sur les bancs de la majorité départementale.
Jacques Costa, élu du canton de Castifao Morosaglia, laisse poindre son mécontentement : « Ce sont toujours les mêmes communes qui trinquent, les petites ! Les autres, les plus riches, bénéficient jusqu’en 2014 de contrats qui ne sont pas remis en cause alors qu’elles n’ont même pas besoin d’aides ».
Même alarme chez Pierre Guidoni, conseiller général du canton de Calenzana, concernant le SDIS 2B dont il assure la présidence. « Je ne suis pas capable de gérer un outil avec moins d’argent et moins d’hommes. La subvention allouée correspond au coût de fonctionnement. Il faut mieux supprimer l’aide au monde associatif que les dotations au Secours dont tout le monde peut avoir besoin ».
Ange-Pierre Vivoni, élu du canton de Sagro-di-Santa-Giulia, enfonce le clou : « Il faut avoir le courage de faire la part des choses. Si un mur tombe, il faut le reconstruire, mais d’autres choses peuvent attendre. Mettre 500 000 € ou 1 million € dans la réfection des fresques d’une église n’est pas une priorité. Dieu peut attendre ! Mais, réduire la subvention au SDIS pose un gros problème. On ne peut pas diminuer la présence des pompiers dans le rural ! »
Le SDIS sauvé
Les élus seront entendus. Joseph Castelli renoncera à ponctionner la subvention du SDIS. Mais il ne démordra pas sur le reste, réexpliquant patiemment qu’il n’y a pas d’autre solution et mettant les récalcitrants au pied du mur. « Je veux bien faire des économies ailleurs, mais il faudrait m’en indiquer le chemin parce que je ne le vois pas. Avez-vous une proposition à me faire ? Si vous me donnez la solution pour faire 10 ou 15 millions € d’économies, je suis preneur », répètera-t-il finement sans obtenir de réponse. Expliquant que le surcoût de fonctionnement est lié, en partie, à la venue du Tour de France cycliste, il conclut : « Nous n’avons pas de planche à billets ».
Une Commission ad hoc va commencer à plancher sur la question. Les arbitrages devraient être connus dans une quinzaine de jours.
N.M.