Dans le cadre de la Journée internationale des droits des femmes, l’association universitaire Aiutu Studientinu et son président Jean-Dominique Bugnani ont répondu à l’initiative d’Universit’Arte, l’association des étudiants de la filière Arts de l’Université de Corse, pour organiser une exposition sur les violences faites aux femmes. "Nous avons immédiatement accepté de nous associer à ce projet, car nous sommes également engagés sur ces questions à travers notre réseau de partenaires", explique Jean-Dominique Bugnani. Aiutu Studientinu a ainsi mis son local à disposition pour accueillir les œuvres des étudiants. L’exposition s’adresse directement aux jeunes qui fréquentent l’association pour s’approvisionner en produits alimentaires les mardis et jeudis. "En venant chez nous, ils peuvent découvrir l’expo, échanger avec nous et débattre autour des violences faites aux femmes."
Pour marquer l’événement, un vernissage a été organisé vendredi soir, avec un buffet convivial qui a attiré de nombreux étudiants, dont certains ont découvert à cette occasion les actions menées par Aiutu Studientinu. Les artistes étaient présents pour expliquer leur démarche et le message qu’ils souhaitent transmettre à travers leurs œuvres.
Un espace de dialogue et d’orientation
L’exposition restera visible encore une semaine dans les locaux d’Aiutu Studientinu avant d’être transférée à la Casa Studientina, au Crous. Mais au-delà de l’événement culturel, cette initiative a surtout ouvert un espace de dialogue. "Ce projet a suscité des débats et des questionnements. Certaines étudiantes nous ont même demandé quoi faire si elles étaient victimes de violences", confie Jean-Dominique Bugnani. "Nous les avons orientées vers nos partenaires, car c’était aussi l’objectif de ce moment de partage : permettre aux étudiants d’échanger sur un sujet malheureusement de plus en plus présent dans leur quotidien."
Précarité et violences : un lien préoccupant
Pour le président d’Aiutu Studientinu, il est aujourd’hui impossible de dissocier précarité et violences. "Malheureusement, ces deux réalités sont souvent liées. Et en ce moment, la santé mentale des étudiants est mise à rude épreuve."
L’association est régulièrement confrontée à ces situations. "Nous avons déjà accompagné une étudiante victime de violences de la part de son conjoint. Il arrive fréquemment que des étudiants nous interrogent sur ces questions. C’est pourquoi nous travaillons en réseau avec la Collectivité de Corse et des associations spécialisées comme Donne di Corsica."