- Quelles sont vos craintes ?
- Notre patientèle est composée de personnes âgées, très vulnérables donc et particulièrement sensibles au virus. Notre SSR accueille, en effet, des personnes âgées - moyenne d ‘âge 80 ans - en transition entre l’hôpital et le retour, soit en EHPAD, soit à domicile.
Pour l'heure, et grâce aux dispositions qui ont été prises par notre établissement bien avant les décisions gouvernementales, nous avons réussi à les préserver.
Mais inutile de vous dire que si le COVID-19 entre chez nous, ce n’est pas 20 % de cas graves qu’il faudra recenser…
- Comment vous êtes-vous organisés ?
- Avec toutes les autres cliniques privées de la région, nous nous sommes redistribué nos patients ou en avons évacué une partie vers le domicile ou l'EHPAD pour proposer des lits au centre hospitalier de Bastia en cas de surcharge au moment du pic de l’épidémie comme nous le demandait l’ARS.
Nous ne tournons plus à plein régime mais tous nos personnels font des heures supplémentaires pour la sécurité de nos patients : nous avons installé deux zones de confinement et leur fonctionnement requièrent plus d’employés qu’habituellement.
- Parvenez-vous à faire face
- La grande majorité de nos soignants, IDE - infirmiers et infirmières, aides -soignantes et aides-soignants- et des autres personnels font preuve de beaucoup de courage mais ils commencent à fatiguer. La plupart de nos patients présentent des troubles cognitifs et ne comprennent pas les consignes de sécurité : vous pouvez imaginer nos difficultés lorsque ces patients sont valides, mobiles, peuvent déambuler à leur gré dans l’établissement et ainsi potentiellement contaminer les autres.
Chez la personne âgée le Covid-19 développe des formes avec symptomatologie digestive, état confusionnel, initialement non fébriles, bien avant les symptômes respiratoires. Or, ces symptômes sont courants chez nos patients. La moindre diarrhée et état de confusion nous met en alerte.
Le stress est permanent...
Un de nos médecin a peur : à 62 ans, il nous a annoncé qu’il ne souhaitait pas revenir pour sa prochaine période de vacation. Il estime que vu son âge, il est dans la zone à risque… Donc nous n’avons plus médecin sur lequel nous pouvons compter pour l’instant.
- De quoi avez-vous besoin dans l'immédiat ?
- De blouses, de sur-chaussures, de charlottes... et de médecins. Mais aussi d'infirmiers et d'aide-soignants. Nous avons besoin de gens sérieux, qui doivent avoir conscience des dangers auxquels sont exposés nos patients.
Il faut que l'on sache aussi, alors que nous accueillons depuis toujours des personnes âgées, nous n’avons jamais eu la mention gériatrie avec pour conséquence un prix de journée réduit, et, déjà, trop peu de personnel en temps normal.
- Notre patientèle est composée de personnes âgées, très vulnérables donc et particulièrement sensibles au virus. Notre SSR accueille, en effet, des personnes âgées - moyenne d ‘âge 80 ans - en transition entre l’hôpital et le retour, soit en EHPAD, soit à domicile.
Pour l'heure, et grâce aux dispositions qui ont été prises par notre établissement bien avant les décisions gouvernementales, nous avons réussi à les préserver.
Mais inutile de vous dire que si le COVID-19 entre chez nous, ce n’est pas 20 % de cas graves qu’il faudra recenser…
- Comment vous êtes-vous organisés ?
- Avec toutes les autres cliniques privées de la région, nous nous sommes redistribué nos patients ou en avons évacué une partie vers le domicile ou l'EHPAD pour proposer des lits au centre hospitalier de Bastia en cas de surcharge au moment du pic de l’épidémie comme nous le demandait l’ARS.
Nous ne tournons plus à plein régime mais tous nos personnels font des heures supplémentaires pour la sécurité de nos patients : nous avons installé deux zones de confinement et leur fonctionnement requièrent plus d’employés qu’habituellement.
- Parvenez-vous à faire face
- La grande majorité de nos soignants, IDE - infirmiers et infirmières, aides -soignantes et aides-soignants- et des autres personnels font preuve de beaucoup de courage mais ils commencent à fatiguer. La plupart de nos patients présentent des troubles cognitifs et ne comprennent pas les consignes de sécurité : vous pouvez imaginer nos difficultés lorsque ces patients sont valides, mobiles, peuvent déambuler à leur gré dans l’établissement et ainsi potentiellement contaminer les autres.
Chez la personne âgée le Covid-19 développe des formes avec symptomatologie digestive, état confusionnel, initialement non fébriles, bien avant les symptômes respiratoires. Or, ces symptômes sont courants chez nos patients. La moindre diarrhée et état de confusion nous met en alerte.
Le stress est permanent...
Un de nos médecin a peur : à 62 ans, il nous a annoncé qu’il ne souhaitait pas revenir pour sa prochaine période de vacation. Il estime que vu son âge, il est dans la zone à risque… Donc nous n’avons plus médecin sur lequel nous pouvons compter pour l’instant.
- De quoi avez-vous besoin dans l'immédiat ?
- De blouses, de sur-chaussures, de charlottes... et de médecins. Mais aussi d'infirmiers et d'aide-soignants. Nous avons besoin de gens sérieux, qui doivent avoir conscience des dangers auxquels sont exposés nos patients.
Il faut que l'on sache aussi, alors que nous accueillons depuis toujours des personnes âgées, nous n’avons jamais eu la mention gériatrie avec pour conséquence un prix de journée réduit, et, déjà, trop peu de personnel en temps normal.