- Vous venez de remettre en état la piste de Castellu, dans quel but ?
- Cette piste, située sur la commune de Currà, qui relie sur 4 360 mètres le village à l’ex-RD 753 sur la rive gauche du Taravu, a une vocation DFCI, c’est-à-dire de Défense des forêts contre les incendies. Elle est stratégique dans le cadre de la lutte contre les incendies pour la protection des personnes et plus globalement de nos forêts. Elle relie deux communes dans une vocation multiusages et permet aux véhicules de lutte contre les incendies d’intervenir rapidement. Elle est également empruntée par des agriculteurs et des promeneurs puisqu’il y a un sentier du PTIR (Plan territorial des itinéraires de randonnée). Elle dessert un lieu important qui est la Forêt enchantée sur la commune de Currà, et qui accueille des scolaires durant la saison estivale. Ce lieu a été aménagé par la collectivité de Corse (CdC) en partenariat avec la commune. Il y avait donc des enjeux de sécurité concernant l’usage de cette piste qui était très détériorée.
- C’est-à-dire ?
- La piste franchit le Taravu en empruntant un pont patrimonial, ancien, en pierre, construit au début des années 1900, formé de deux arches de 16 mètres d’ouverture et s'élevant à plus de 11 mètres de hauteur sur une longueur de 60 mètres. Il a fait l’objet d’une sécurisation totale : auto-rambarde, consolidation du pont avec des tirants qui le traversent de part et d’autre et réfection de la chaussée parce qu’il n’y avait pas de revêtement sur la partie carrossable et que l’eau pénétrait à l’intérieur. Les travaux, qui ont débuté en juin 2024, se sont terminés en novembre 2024. Ils ont été réalisés par des entreprises privées dans le cadre d’un cahier des charges très précis, avec, en plus du pont, une reprise de l’assise de la plateforme, des ouvrages d’art et de fossés afin d’optimiser la gestion des eaux de ruissellement et de faciliter la circulation de véhicules de lutte contre les feux de forêt ou d’entretien, dont le poids pourra atteindre 19 tonnes. Donc, réfection de la piste, réfection d’un pont patrimonial, et un usage de cette piste pour les agriculteurs, les scolaires, les promeneurs et aussi désenclavement d’un village. Le maire me disait que cela permettait de rejoindre l’autre village de manière plus rapide que la route classique.
- Quel est le coût de cette opération ?
- C’est une opération d’ampleur d’un montant de 800 000 €, qui entre dans le cadre de la politique en faveur des communes de l’intérieur et de la montagne. Elle a fait l’objet d’un co-financement avec un soutien important, notamment du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), et de l’Etat dans le cadre du programme zonal méditerranéen « Défense de la forêt contre les incendies » du Conservatoire de la Forêt Méditerranéenne (CFM). Le reste à charge pour la CdC est d’environ 250 000 €. Cela n’a rien coûté à la commune qui ne disposait pas des ressources financières suffisantes. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus globale de réfection des pistes de DFCI avec l’idée que ces pistes servent à d’autres usages, notamment à l’exploitation forestière pour l’accès à la ressource bois dans le cadre du Plan territorial pour la forêt et le bois de Corse. Deux documents stratégiques ont été adoptés récemment : le Plan territorial pour la forêt et le bois de Corse, et le Plan territorial pour la prévention du risque incendie. Nous essayons de coordonner nos investissements pour répondre à ces deux problématiques-là.
- Cette piste, située sur la commune de Currà, qui relie sur 4 360 mètres le village à l’ex-RD 753 sur la rive gauche du Taravu, a une vocation DFCI, c’est-à-dire de Défense des forêts contre les incendies. Elle est stratégique dans le cadre de la lutte contre les incendies pour la protection des personnes et plus globalement de nos forêts. Elle relie deux communes dans une vocation multiusages et permet aux véhicules de lutte contre les incendies d’intervenir rapidement. Elle est également empruntée par des agriculteurs et des promeneurs puisqu’il y a un sentier du PTIR (Plan territorial des itinéraires de randonnée). Elle dessert un lieu important qui est la Forêt enchantée sur la commune de Currà, et qui accueille des scolaires durant la saison estivale. Ce lieu a été aménagé par la collectivité de Corse (CdC) en partenariat avec la commune. Il y avait donc des enjeux de sécurité concernant l’usage de cette piste qui était très détériorée.
- C’est-à-dire ?
- La piste franchit le Taravu en empruntant un pont patrimonial, ancien, en pierre, construit au début des années 1900, formé de deux arches de 16 mètres d’ouverture et s'élevant à plus de 11 mètres de hauteur sur une longueur de 60 mètres. Il a fait l’objet d’une sécurisation totale : auto-rambarde, consolidation du pont avec des tirants qui le traversent de part et d’autre et réfection de la chaussée parce qu’il n’y avait pas de revêtement sur la partie carrossable et que l’eau pénétrait à l’intérieur. Les travaux, qui ont débuté en juin 2024, se sont terminés en novembre 2024. Ils ont été réalisés par des entreprises privées dans le cadre d’un cahier des charges très précis, avec, en plus du pont, une reprise de l’assise de la plateforme, des ouvrages d’art et de fossés afin d’optimiser la gestion des eaux de ruissellement et de faciliter la circulation de véhicules de lutte contre les feux de forêt ou d’entretien, dont le poids pourra atteindre 19 tonnes. Donc, réfection de la piste, réfection d’un pont patrimonial, et un usage de cette piste pour les agriculteurs, les scolaires, les promeneurs et aussi désenclavement d’un village. Le maire me disait que cela permettait de rejoindre l’autre village de manière plus rapide que la route classique.
- Quel est le coût de cette opération ?
- C’est une opération d’ampleur d’un montant de 800 000 €, qui entre dans le cadre de la politique en faveur des communes de l’intérieur et de la montagne. Elle a fait l’objet d’un co-financement avec un soutien important, notamment du Fonds européen agricole pour le développement rural (FEADER), et de l’Etat dans le cadre du programme zonal méditerranéen « Défense de la forêt contre les incendies » du Conservatoire de la Forêt Méditerranéenne (CFM). Le reste à charge pour la CdC est d’environ 250 000 €. Cela n’a rien coûté à la commune qui ne disposait pas des ressources financières suffisantes. Cette opération s’inscrit dans une stratégie plus globale de réfection des pistes de DFCI avec l’idée que ces pistes servent à d’autres usages, notamment à l’exploitation forestière pour l’accès à la ressource bois dans le cadre du Plan territorial pour la forêt et le bois de Corse. Deux documents stratégiques ont été adoptés récemment : le Plan territorial pour la forêt et le bois de Corse, et le Plan territorial pour la prévention du risque incendie. Nous essayons de coordonner nos investissements pour répondre à ces deux problématiques-là.
- D’autres pistes ont-elles déjà été remises en état ?
- Récemment, nous avons inauguré une piste sur la commune de Noceta qui a permis à la commune de vendre une coupe de 20 000 €. Le maire nous disait que c’était important pour les ressources de la commune qui ne parvenait pas seule à entretenir cette piste. Donc, la CdC, dans le cadre d’une convention de servitude, a fait ces travaux en régie. C’est un exemple des politiques publiques que nous avons mises en place pour un usage multifactoriel de la forêt.
- Quelles sont les nouvelles pistes en chantier ?
- Il y a toute une série de pistes et d’ouvrages essentiels pour la lutte contre les incendies, notamment les zones d’appuis à la lutte (ZAL) et l’ensemble des pistes DFCI. Cela fait l’objet d’un programme de travaux des forestiers-sapeurs et des sylviculteurs qui est présenté annuellement à l’assemblée de Corse avec le bilan de la mise en œuvre du programme précédent. Le programme Travaux 2025 des forestiers-sapeurs sera en principe examiné à la session du mois de mars et par la Chambre des territoires. Par ailleurs, nous avons aujourd’hui une dizaine de conventions avec les communes forestières pour intervenir sur leur territoire, c’est-à-dire que la collectivité de Corse se substitue à la commune pour réaliser les travaux sur la piste qui dessert le territoire communal, à condition que cette piste donne accès à une forêt territoriale, sinon on n’a pas le droit d’intervenir. Si la piste, qui traverse la commune, donne accès à une forêt territoriale, on peut intervenir par le biais d’une convention, soit en régie, soit dans le cadre de marchés publics, pour améliorer l’état de la piste, que ce soit pour la prévention incendie ou pour l’accès à la ressource bois. Nous avons aussi des conventions avec ce type de communes pour ouvrir des milieux et permettre à des agriculteurs de s’installer. C’est un nouveau dispositif qui date du début 2024. Une dizaine de convention ont été signées, certaines ont déjà été réalisés, comme par exemple Noceta.
- Vous parlez d’un bilan. Quel est-il pour 2024 ?
- Malgré les contraintes liées aux ressources humaines et matérielles, les 160 forestiers-sapeurs - 79 en Pumonte et 81 en Cismonte - ont réalisés en Cismonte, 1070 hectares sur les 1620 ha prévus, 61 km de pistes DFCI sur 84 km prévus, soit un taux de réalisation de respectivement 66 % et 72%, ainsi que 346 hectares en brûlage dirigé. En Pumonte, 662 hectares ont été réalisés sur 831 hectares prévus et 192 km de pistes sur 282 km prévus, soit un taux de réalisation de respectivement 79 % et 68%, ainsi que 99 hectares en brûlage dirigé. Malgré des conditions météorologiques capricieuses, l’organisation opérationnelle a permis de dépasser les prévisions en termes de superficie en Cismonte et de consolider l’activité brûlage en Pumonte. Un effort sans précédent de modernisation du matériel a été poursuivi en 2024 en adéquation avec les moyens alloués par la Direction des Moyens Roulants. Un investissement de 5 millions d’€ a été consacré au renouvellement des engins de travaux grâce à des co-financements de 50 à 80% du CFM, du FEADER et autres programmes européens.
- Quels sont les projets pour cette année 2025 ?
- La Collectivité de Corse est propriétaire de 36 forêts territoriales pour une surface de 53 522 hectares. L’ONF a rédigé pour chaque forêt des plans d’aménagements et de gestion durable présentant des objectifs et les modalités de leur mise en œuvre. Ils sont validés par l’Assemblée de Corse et périodiquement révisés. Les travaux principaux des forestiers-sapeurs, prévus pour 2025, concernent l’entretien de pistes DFCI et de leurs bandes débroussaillées de sécurité (BDS) : 167 pistes dans le Cismonte et 258 pistes dans Pumonte. Egalement, l’entretien des ZAL : 66 ouvrages pour 3246 ha sur le Cismonte et 82 ouvrages pour 2100 ha sur le Pumonte. Enfin, le débroussaillement systématique autour des points d’eau et des zones de posé hélico (DZ), et l’entretien de coupures de combustible passives, de zones d’auto-résistance, de zones de regroupement et de layons débroussaillés. Pour 2025, les interventions des forestiers-sapeurs porteront sur 32 ouvrages dans le Cismonte et 38 dans le Pumonte, ainsi que sur diverses zones stratégiques (gestion des combustibles, coupures passives, pistes DFCI, points d’eau…). Les priorités d’intervention et le plan de charge ont été discutés et validés au sein des Groupes techniques départementaux interservices le 10 décembre 2024 en Cismonte et le 22 janvier 2025 en Pumonte, puis au sein des sous-commissions départementales pour la sécurité contre les risques d'incendies de forêts.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Récemment, nous avons inauguré une piste sur la commune de Noceta qui a permis à la commune de vendre une coupe de 20 000 €. Le maire nous disait que c’était important pour les ressources de la commune qui ne parvenait pas seule à entretenir cette piste. Donc, la CdC, dans le cadre d’une convention de servitude, a fait ces travaux en régie. C’est un exemple des politiques publiques que nous avons mises en place pour un usage multifactoriel de la forêt.
- Quelles sont les nouvelles pistes en chantier ?
- Il y a toute une série de pistes et d’ouvrages essentiels pour la lutte contre les incendies, notamment les zones d’appuis à la lutte (ZAL) et l’ensemble des pistes DFCI. Cela fait l’objet d’un programme de travaux des forestiers-sapeurs et des sylviculteurs qui est présenté annuellement à l’assemblée de Corse avec le bilan de la mise en œuvre du programme précédent. Le programme Travaux 2025 des forestiers-sapeurs sera en principe examiné à la session du mois de mars et par la Chambre des territoires. Par ailleurs, nous avons aujourd’hui une dizaine de conventions avec les communes forestières pour intervenir sur leur territoire, c’est-à-dire que la collectivité de Corse se substitue à la commune pour réaliser les travaux sur la piste qui dessert le territoire communal, à condition que cette piste donne accès à une forêt territoriale, sinon on n’a pas le droit d’intervenir. Si la piste, qui traverse la commune, donne accès à une forêt territoriale, on peut intervenir par le biais d’une convention, soit en régie, soit dans le cadre de marchés publics, pour améliorer l’état de la piste, que ce soit pour la prévention incendie ou pour l’accès à la ressource bois. Nous avons aussi des conventions avec ce type de communes pour ouvrir des milieux et permettre à des agriculteurs de s’installer. C’est un nouveau dispositif qui date du début 2024. Une dizaine de convention ont été signées, certaines ont déjà été réalisés, comme par exemple Noceta.
- Vous parlez d’un bilan. Quel est-il pour 2024 ?
- Malgré les contraintes liées aux ressources humaines et matérielles, les 160 forestiers-sapeurs - 79 en Pumonte et 81 en Cismonte - ont réalisés en Cismonte, 1070 hectares sur les 1620 ha prévus, 61 km de pistes DFCI sur 84 km prévus, soit un taux de réalisation de respectivement 66 % et 72%, ainsi que 346 hectares en brûlage dirigé. En Pumonte, 662 hectares ont été réalisés sur 831 hectares prévus et 192 km de pistes sur 282 km prévus, soit un taux de réalisation de respectivement 79 % et 68%, ainsi que 99 hectares en brûlage dirigé. Malgré des conditions météorologiques capricieuses, l’organisation opérationnelle a permis de dépasser les prévisions en termes de superficie en Cismonte et de consolider l’activité brûlage en Pumonte. Un effort sans précédent de modernisation du matériel a été poursuivi en 2024 en adéquation avec les moyens alloués par la Direction des Moyens Roulants. Un investissement de 5 millions d’€ a été consacré au renouvellement des engins de travaux grâce à des co-financements de 50 à 80% du CFM, du FEADER et autres programmes européens.
- Quels sont les projets pour cette année 2025 ?
- La Collectivité de Corse est propriétaire de 36 forêts territoriales pour une surface de 53 522 hectares. L’ONF a rédigé pour chaque forêt des plans d’aménagements et de gestion durable présentant des objectifs et les modalités de leur mise en œuvre. Ils sont validés par l’Assemblée de Corse et périodiquement révisés. Les travaux principaux des forestiers-sapeurs, prévus pour 2025, concernent l’entretien de pistes DFCI et de leurs bandes débroussaillées de sécurité (BDS) : 167 pistes dans le Cismonte et 258 pistes dans Pumonte. Egalement, l’entretien des ZAL : 66 ouvrages pour 3246 ha sur le Cismonte et 82 ouvrages pour 2100 ha sur le Pumonte. Enfin, le débroussaillement systématique autour des points d’eau et des zones de posé hélico (DZ), et l’entretien de coupures de combustible passives, de zones d’auto-résistance, de zones de regroupement et de layons débroussaillés. Pour 2025, les interventions des forestiers-sapeurs porteront sur 32 ouvrages dans le Cismonte et 38 dans le Pumonte, ainsi que sur diverses zones stratégiques (gestion des combustibles, coupures passives, pistes DFCI, points d’eau…). Les priorités d’intervention et le plan de charge ont été discutés et validés au sein des Groupes techniques départementaux interservices le 10 décembre 2024 en Cismonte et le 22 janvier 2025 en Pumonte, puis au sein des sous-commissions départementales pour la sécurité contre les risques d'incendies de forêts.
Propos recueillis par Nicole MARI.