Jean Castex a annoncé, en début de semaine dernière à l’occasion de la 3ème conférence du dialogue social, l’instauration d’une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat défiscalisée à l’attention de tous les salariés.
Cela vous dit quelque chose ? C’est normal ! Souvenez-vous, déjà en 2019, pour apaiser la crise dite « des Gilets Jaunes », l’exécutif avait instauré une défiscalisation et une désocialisation (c’est-à-dire que l’état ne prend pas de sous, cela peut donc arriver) sur une prime spécifique qui pouvait être versée à l’initiative de l’employeur, pour ses salariés rémunérés en dessous d’un montant équivalent à 3 fois le SMIC, soit 4500€ brut. Cette prime était plafonnée à 1 000 €, voir 2 000 € si l’entreprise signait un accord d’intéressement d’ici la fin de l’année. Dans l’attente des concertations entre la ministre du travail et les partenaires sociaux, et des textes législatifs qui suivront, les volontés actuelles affichées de notre Premier ministre serait de faire bénéficier cette prime à Tous, toujours dans la limite d’un seuil de revenu, avec une priorité pour les travailleurs appelés « de deuxième ligne ». Comprenez, par ce terme, tous ceux qui à l’instar des soignants sont restés sur le pont pendant la pandémie. Ces salariés pourraient, si l’on s’en tient aux annonces, bénéficier d’une prime valorisée, sous de futures conditions qui seront prochainement évoquées.
Mais quand l’état verse t-il cet argent ? Et bien, Il n’en verse pas. C’est justement tout le sens de cette mesure. C’est l’employeur qui peut verser cette prime, et celle-ci sera alors défiscalisée d’impôt sur le revenu pour le salarié, et exonérée de cotisations sociales pour l’entreprise. Le versement de cette prime reste toutefois conditionné à la discrétion du dirigeant de la société, et cela dépend de plusieurs facteurs !
Quels sont donc ces différents facteurs ? On peut trouver cela évident, mais c’est tout d’abord la situation financière de l'entreprise. Au-delà des aspects liés aux ressources humaines et à n’en pas douter, au mérite, la prime ne peut être versée que si la société à « les reins solides », autrement dit, que votre entreprise dispose de suffisamment de trésorerie pour verser un complément à ses salariés, sans mettre en danger sa capacité à honorer ses échéances futures suite, par exemple, à une baisse du carnet de commande. Enfin, second facteur, 2020 aura été la pire année depuis longtemps pour notre économie et pour nos entreprises, grevant les capacités de nos plus petites PME à générer du cash. Pour un chef d’entreprise, en cette période, entrevoir l’avenir sur du moyen terme relève de dons prêtés habituellement aux astrologues ! C’est le brouillard total, même si nous pouvons supposer que la relance et la consommation seront difficiles à la sortie de cette crise sanitaire. Cette incertitude du lendemain pourra conduire beaucoup d’entreprises à privilégier la sécurité, et conserver de la trésorerie dans un souci de préserver les emplois. En tout état de cause, il y a fort à parier que cette prime sera versée aux auspices de jours meilleurs.
Mais pour finir, on peut s'interroger probablement « pourquoi encourager cette prime » ? L’année dernière, 25% des salariés français ont touché cette prime pendant le confinement de mars 2020, contre seulement 15% en 2019. D’ailleurs, l’INSEE révélait que près de 60% des sociétés de plus de 1 000 salariés avait versé cette prime, contre moins de 20% pour les sociétés de moins de 10 salariés, avec un montant moyen qui tournait autour de 450 €. A chacun d’en tirer sa conclusion. Dans les cours d’économie, on parle d’intervention de l’état. Ce dernier intervient par le biais de lois pour encourager la relance et donc la consommation. Il n’y a plus qu’à espérer, même si les chiffres 2020 ont dit le contraire, qu’en cas de versement de prime, certains seront heureux de se faire plaisir et de dépenser, plutôt que d’épargner !
Source complémentaire : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4994488
Sébastien RISTORI
Cela vous dit quelque chose ? C’est normal ! Souvenez-vous, déjà en 2019, pour apaiser la crise dite « des Gilets Jaunes », l’exécutif avait instauré une défiscalisation et une désocialisation (c’est-à-dire que l’état ne prend pas de sous, cela peut donc arriver) sur une prime spécifique qui pouvait être versée à l’initiative de l’employeur, pour ses salariés rémunérés en dessous d’un montant équivalent à 3 fois le SMIC, soit 4500€ brut. Cette prime était plafonnée à 1 000 €, voir 2 000 € si l’entreprise signait un accord d’intéressement d’ici la fin de l’année. Dans l’attente des concertations entre la ministre du travail et les partenaires sociaux, et des textes législatifs qui suivront, les volontés actuelles affichées de notre Premier ministre serait de faire bénéficier cette prime à Tous, toujours dans la limite d’un seuil de revenu, avec une priorité pour les travailleurs appelés « de deuxième ligne ». Comprenez, par ce terme, tous ceux qui à l’instar des soignants sont restés sur le pont pendant la pandémie. Ces salariés pourraient, si l’on s’en tient aux annonces, bénéficier d’une prime valorisée, sous de futures conditions qui seront prochainement évoquées.
Mais quand l’état verse t-il cet argent ? Et bien, Il n’en verse pas. C’est justement tout le sens de cette mesure. C’est l’employeur qui peut verser cette prime, et celle-ci sera alors défiscalisée d’impôt sur le revenu pour le salarié, et exonérée de cotisations sociales pour l’entreprise. Le versement de cette prime reste toutefois conditionné à la discrétion du dirigeant de la société, et cela dépend de plusieurs facteurs !
Quels sont donc ces différents facteurs ? On peut trouver cela évident, mais c’est tout d’abord la situation financière de l'entreprise. Au-delà des aspects liés aux ressources humaines et à n’en pas douter, au mérite, la prime ne peut être versée que si la société à « les reins solides », autrement dit, que votre entreprise dispose de suffisamment de trésorerie pour verser un complément à ses salariés, sans mettre en danger sa capacité à honorer ses échéances futures suite, par exemple, à une baisse du carnet de commande. Enfin, second facteur, 2020 aura été la pire année depuis longtemps pour notre économie et pour nos entreprises, grevant les capacités de nos plus petites PME à générer du cash. Pour un chef d’entreprise, en cette période, entrevoir l’avenir sur du moyen terme relève de dons prêtés habituellement aux astrologues ! C’est le brouillard total, même si nous pouvons supposer que la relance et la consommation seront difficiles à la sortie de cette crise sanitaire. Cette incertitude du lendemain pourra conduire beaucoup d’entreprises à privilégier la sécurité, et conserver de la trésorerie dans un souci de préserver les emplois. En tout état de cause, il y a fort à parier que cette prime sera versée aux auspices de jours meilleurs.
Mais pour finir, on peut s'interroger probablement « pourquoi encourager cette prime » ? L’année dernière, 25% des salariés français ont touché cette prime pendant le confinement de mars 2020, contre seulement 15% en 2019. D’ailleurs, l’INSEE révélait que près de 60% des sociétés de plus de 1 000 salariés avait versé cette prime, contre moins de 20% pour les sociétés de moins de 10 salariés, avec un montant moyen qui tournait autour de 450 €. A chacun d’en tirer sa conclusion. Dans les cours d’économie, on parle d’intervention de l’état. Ce dernier intervient par le biais de lois pour encourager la relance et donc la consommation. Il n’y a plus qu’à espérer, même si les chiffres 2020 ont dit le contraire, qu’en cas de versement de prime, certains seront heureux de se faire plaisir et de dépenser, plutôt que d’épargner !
Source complémentaire : https://www.insee.fr/fr/statistiques/4994488
Sébastien RISTORI