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En ballotage pour le second tour, Michel Castellani estime que la Corse est "face à un choix de société"


Rose Casado le Dimanche 30 Juin 2024 à 23:43

Arrivé en tête du premier tour des élections législatives anticipées dimanche 30 juin dans la première circonscription de Haute-Corse, avec 31,74 % des voix, Michel Castellani poursuit sa course pour le second scrutin, face à Jean-Michel Marchal, candidat du Rassemblement national. À l'issue du dépouillement à la mairie de la place du Marché, le député sortant appelle "tous les démocrates à se réunir".



Michel Castellani, député sortant dans la première circonscription de Haute-Corse, en tête du premier tour des élections législatives dimanche 30 juin 2024.
Michel Castellani, député sortant dans la première circonscription de Haute-Corse, en tête du premier tour des élections législatives dimanche 30 juin 2024.
- Contre toute attente, vous vous retrouvez au second tour face au candidat du RN, Jean-Michel Marchal. Vous avez évoqué deux conceptions de la société et de la défense des intérêts corses. Comment comptez-vous convaincre les électeurs de votre vision ?
Nous avons défendu les intérêts corses avec dévouement et un souci constant du bien public. Face aux messages concurrents, nous devons rappeler qu'il n'y a pas de solutions magiques. Nous observons un vote de protestation et des conditions sociales précaires, demandant une taxation de l'économie spéculative pour soutenir les plus vulnérables. Notre politique sociale a été ignorée jusqu'ici, et nous en voyons maintenant les conséquences. Ce choix est crucial pour l'avenir de Bastia, ma ville natale que je chéris profondément.


- Les résultats à Borgo et Lucciana montrent que Jean-Michel Marchal a une forte avance. Comment analysez-vous cette réalité électorale ?
- Il y a un choix de société très fort. C'est un vote de protestation dont il faut tenir compte. C'est un rejet de la vie en société telle qu'elle est aujourd'hui. La réalité est là. Il faut une politique plus juste. En ce qui nous concerne en Corse, il faut une politique qui raconte ce que nous sommes. On ne peut pas gommer notre langue, notre passé. Ce que je porterai la semaine prochaine, c'est de se réunir autour de ma candidature.

- Comment allez-vous aborder la semaine avant le second tour ? Envisagez-vous de former une coalition ?
- Il est évident que les gens, quelle que soit l'étiquette qu'ils défendaient aujourd'hui, auront des choix à faire. Ce choix est clair. Je ne me positionne pas par rapport à un des huit autres candidats, mais tout le monde choisira son camp. C'est un choix qui est loin d'être neutre. C'est un choix de société d'une extrême importance en Corse et sur l'ensemble du territoire français.

- On pourrait considérer ce résultat comme une désapprobation du projet que vous défendez avec Femu a Corsica. Quelle est votre réaction ?
- Je me bats au quotidien pour mon île, pour la démocratie, pour le vivre-ensemble, pour l'humanisme… Je respecte les électeurs. S'ils estiment que je ne suis pas bon, je m'inclinerai. J'ai le sentiment d'avoir fait mon travail honnêtement, au quotidien.

- Le Front de gauche appelle à voter pour vous. Comment accueillez-vous leur soutien ?
- Naturellement. J'appelle tous les démocrates à se réunir. Le choix me semble clair. Si je respecte Jean-Michel Marchal en tant qu'homme, en tant que candidat, j'émets des doutes.