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Favoritisme : prison avec sursis requis contre la maire de Grossetto-Prugna


CNI avec AFP le Mercredi 12 Mars 2025 à 20:53

Deux ans de prison avec sursis et cinq ans d'inéligibilité ont été requis mercredi à Bastia contre Valérie Bozzi, maire de Grosseto-Prugna soupçonnée de favoritisme pour la passation du marché public de la vidéosurveillance sur sa commune. Le procureur a aussi demandé à ce que la peine avec sursis probatoire soit soumise à l'obligation de payer une amende de 50.000 euros au trésor public par Valérie Bozzi, également accusée de prise illégale d'intérêt. Le jugement a été mis en délibéré au 14 mai.



Photo d'illustration
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Un marché public de 330.000 euros, passé entre 2019 et 2020 par la municipalité, pour l'installation de 70 caméras de vidéosurveillance à Porticcio, est visé par l'accusation. Il est reproché à Valérie Bozzi d'avoir attribué ce marché à l'entreprise de Farid Zouari, alors qu'il avait, notamment, déjà connaissance du diagnostic sécurité. Un document censé être confidentiel.
Le parquet a requis six mois de prison avec sursis et 5.000 euros d'amende pour recel de favoritisme contre Farid Zouari.

La conseillère territoriale est aussi poursuivie pour avoir validé, dans le cadre de ce marché, l'installation d'une caméra destinée à surveiller la route qui mène à l'établissement de plage de Sylvestre Ceccaldi, son compagnon. Au moment des faits, sa paillote, l'Alta Rocca, avait fait l'objet d'un incendie criminel.
L'accusation a demandé un an de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende contre Sylvestre Ceccaldi, pour recel de prise illégale d'intérêt.

Pour sa défense, Valérie Bozzi évoque un marché visant à "assurer la sécurité. Si je ne peux pas attribuer un marché parce que je connais la personne, je ne peux plus attribuer aucun marché en Corse".Avocate de profession, Valérie Bozzi indique aussi que la commune n'a "pas payé la facture" pour la caméra en lien avec son compagnon. "Malheureusement, le conflit d'intérêt et la proximité ont lieu tous les jours en Corse. On n'est pas là pour truquer les marchés", s'est aussi défendu Sylvestre Ceccaldi.
Le procureur a pointé "une proximité marquée par une réunion d'intérêts anciens" et "des relations douteuses".
Les avocats des trois prévenus ont plaidé la relaxe de leur client.

Dans une autre affaire de prise illégale d'intérêt, la cour de Cassation a maintenu la culpabilité de Valérie Bozzi et Sylvestre Ceccaldi, condamnés en appel à Bastia fin 2022, mais a annulé leurs peines et ordonné qu'ils soient rejugés. Ce nouveau procès est prévu le 31 mars devant la cour d'appel d'Aix-en-Provence.