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Grève dans la fonction publique : quelques centaines de personnes dans les rues de Bastia


Philippe Jammes le Jeudi 5 Décembre 2024 à 14:43

350 manifestants selon la police...le double selon les syndicats qui ont salué la mobilisation des salariés ce jeudi à Bastia.
CNI a suivi le cortège.



plus de 400 manifestants dans les rues à Bastia.
plus de 400 manifestants dans les rues à Bastia.
Après le traditionnel rendez-vous devant le Palais de justice de la ville le cortège de l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, FSU, STC, UNSA) a tranquillement descendu le boulevard Paoli, drapeaux, slogans et sono à l’appui, pour gagner la préfecture. Au chapitre des revendications, des mesures qui ne passent pas. Notamment le projet visant à instaurer trois jours de carence non rémunérés en cas d’arrêt maladie, ainsi qu’une réduction des indemnités à 90 % du salaire pour les arrêts prolongés au-delà de ces trois jours. Les syndicats réclament aussi des créations d’emplois, l’augmentation du point d’indice, une refonte des grilles indiciaires, l’abandon du projet de loi Guerini.  

Grève sur fond de crise politique
Une journée d’action qui s’inscrivait dans un contexte politique bien particulier avec le vote des députés mercredi d’une motion de censure entrainant la démission du gouvernement. «Un premier ministre part, un autre va arriver mais si le pari politique est toujours identique, c'est-à-dire si on continue à faire de cette société une société capitaliste, sans barrière nous allons vers le mur » déclare Charles Casabianca secrétaire de l’UD CGT de la Corse-Corse. « Ce que demandent les fonctionnaires aujourd’hui c’est d'être respectés, que leur travail soit récompensé, d'être traités comme il se doit. Quel que soit le gouvernement qui va être mis en place, nous serons dans la rue si des mesures antisociales sont prises, s’il y a un recul social, si nos acquis sont remis en cause. Nous sommes là pour défendre les salariés, nous sommes là pour défendre ceux qui n'ont rien, ceux qui souffrent de cette précarité, ces jeunes qui recherchent des emplois ».

A côté du rouge de la CGT, le bleu de l’UNSA et son secrétaire départemental François Giudicelli : « Cette grève et cette manifestation s'imposaient pour montrer que dans toute la Corse, dans tout le pays, les agents de la fonction publique sont là et se battent pour leur acquis, pour leurs emplois, pour des lois justes. Cette histoire de jours de carence on en a discuté et on n’en veut absolument pas. Nous ne sommes pas responsables d'être malade. Le prochain gouvernement devra tenir compte de nos revendications légitimes. Nos services publics sont une richesse collective et leur dégradation est une attaque contre tous, contre tous les citoyens surtout contre les plus fragiles. Nous sommes dans la rue pour réclamer ce qui nous est dû : dignité, justice, respect de nos métiers et de nos missions».

Stéphane Pergola, enseignant, membre de la CFDT, témoigne aussi : « Bien sûr on espère fortement du changement du gouvernement. Le problème de base est la répartition des richesses. On ne peut pas astreindre un employé, on ne peut pas dire à un employé si vous manquez cinq jours, vous ne serez pas payés pour 3 de ces jours manqués. Trois jours de carence, c'est quand même entre 200 et 300 € de moins sur le salaire. Les agents publics ne peuvent pas être pénalisés lorsqu’ils tombent malades. Cette mesure est injuste et inefficace. Aujourd’hui on ne peut effacer les acquis sociaux des 40 dernières années ».

Restons dans l’enseignement avec le ressenti de Fabien Mineo de la FSU : « Avec la démission du gouvernement, la donne change évidemment. Il y a beaucoup de choses qui tombent et c’est tant mieux. Au niveau du budget, on se satisfait vraiment que ce budget qui prévoyait 4000 fermetures de poste ne soit plus au programme aujourd'hui, mais on reste quand même très inquiets, vigilants sur ce qui va se passer derrière ».

Enfin pour Christophe Bertin, secrétaire de l’UD FO Haute-Corse « on a aucune confiance en le prochain gouvernement et on restera mobilisés. De toutes façons, nous serons toujours les premières victimes des réductions budgétaires, même si c'est un gouvernement de gauche. Ça ralentira toutes ces réformes et toutes ces modifications au niveau de nos conditions de travail, mais il faudra rester vigilants, maintenir la pression. »