“On arrive à la concrétisation d’actions pour préserver cet herbier qui est petit à petit grignoté et en danger. Nous sommes dans un “hotspot” de la biodiversité et c’est de notre responsabilité collective de travailler à le préserver”. C’est avec ce constat que la présidente de l’Office de l’environnement, Agnès Simonpietri, a ouvert la séance de ce 3ème Comité de Pilotage du grand herbier de la Côte Orientale.
Un “trésor national” qui fait fonction de puit de carbone et d’oxygène en lien direct avec la régulation climatique ainsi que de barrière contre l’érosion causée par la houle. A ces deux aspects essentiels s’ajoute le fait que de nombreuses espèces protégées viennent y frayer comme les tortues ou les cétacés.
L’Office de l’Environnement avait pour ambition, depuis de nombreuses années, de sortir de la phase d’évaluation pour aller vers l’action et la préservation. C’est aujourd’hui chose faite avec l’adoption de ce document d’objectifs d’évaluation (DOCOB) présentant des “fiches action” discutées avec les collectivités, les pêcheurs et tous les acteurs de la zone. Les mesures prises doivent ainsi permettre de parvenir à concilier les exigences économiques avec la préservation de ce biotope.
Dix zones de protection ainsi que le classement de deux zones de récifs seront mises en place afin de prévenir les accidents de mer, enjeu majeur de la liberté de navigation qui sera soumise à un encadrement très strict. L’adjoint au préfet maritime de la Méditerranée, Thierry Duchesne, a insisté sur le travail de coordination de l’Etat pour assurer la présence d’une police des espaces maritimes en charge de la surveillance avec des vols d’avion afin de constater les anomalies et l’établissement de sémaphores “Quand on est marin, on aime la mer et sa protection est indispensable”.
Une protection de l’herbier qui s’inscrit dans une démarche globale avec une réglementation qui redéfinit les zones de mouillage le long du littoral grâce à des règles incitatives à destination des yachts et des navires de plus de 80 mètres ainsi qu’à l’installations de coffres.
Ces mesures prises collégialement se déclinent en vingt-quatres dispositifs. Parmi eux, la définition des zones de clapages pour la port de Taverna, la récupération de déchets en mer par les pêcheurs professionnels ou l’installation de plots pour limiter la circulation de véhicules motorisés sur les plages.