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C’est un rapport qui fait débat. Trente préconisations pour limiter les accidents liés à la chasse ont été rédigées par le Sénat qui les a publiées mercredi dernier. Un texte qui fait suite à une pétition signée de 120.000 mains, réclamant un encadrement plus strict de la pratique après la mort accidentelle d’un homme de 25 ans en décembre 2020.
La mission sénatoriale lancée en novembre 2021 a accouché de ces propositions dont certaines font particulièrement réagir, notamment au sein des 16.000 chasseurs corses. Spécifiquement, la douzième, qui évoque une interdiction de « l’alcool et l’usage de stupéfiants lors de la chasse » et d’« aligner le taux d'alcoolémie retenu, l'interdiction des stupéfiants ainsi que leurs sanctions respectives sur les règles en vigueur en matière de Code de la route. »
Quelques lignes qui suscitent l’incompréhension chez Ange-Dominique Manenti, président de la Fédération des chasseurs de Corse. « Stigmatiser la chasse au travers du taux d’alcoolémie, je ne suis pas convaincu de l’idée, ironise-t-il. Aller chasser tôt le matin en étant déjà bourré, je ne pense pas qu’on soit dans la réalité de la Corse ou d’ailleurs… Et concernant l’usage de stupéfiants, j’y crois encore moins. » Les réactions pointent souvent du doigt le manque de réalisme de ce paragraphe. « Qu’on me dise que les chasseurs boivent 2 ou 3 bières pendant le repas qui suit, je veux bien le croire, affirme le président. Mais dans tous les cas, c’est après la chasse et si quelqu’un prend le volant, il sera soumis aux mêmes contrôles routiers qu’un conducteur lambda. »
D’autres mesures « déjà appliquées »
Pour le représentant de l’instance insulaire, ils se posent aussi des questions pratiques. « Qui va se charger d’effectuer des contrôles ? Les gardes forestiers ? Les louvetiers ? Les gardes du littoral ? Ce n’est concrètement pas applicable, ce n’est pas comme un contrôle routier où les policiers se placent à un endroit et contrôlent les usagers de la route. »
D’après le Sénat, les agents de l'Office français de la biodiversité seraient chargés de contrôler les chasseurs et de prévenir les policiers et gendarmes. Alors le rapport est-il vraiment si éloigné de la réalité ?
La question peut se poser, mais au cas par cas. Car parmi les trente propositions, « certaines sont déjà appliquées comme le port de la chasuble, par exemple, assure Ange-Dominique Manenti. Il y a aussi l’utilisation de postes en hauteur, mais en Corse, on fournit déjà des miradors à tous ceux qui en font la demande. » Ouvert à la réflexion, le président de la Fédération insulaire va dans le sens d’une amélioration des conditions sécuritaires liées à la pratique de la chasse, mais ne veut pas céder à la stigmatisation. « En Corse, on a peu d’accidents de chasse, rappelle-t-il. Et quand il y en a, c’est une question d’imprudence ou de négligence sur la sécurité, mais aucunement de drogue ou d’alcool. »
Si la législation venait à être modifiée, les pratiquants pourraient s’exposer à une saisie des armes, une suspension de 3 ans du permis de chasser et 135€ d’amende en cas de contrôle positif aux stupéfiants ou d’un taux d’alcoolémie supérieur à 0,5 gramme par litre de sang.
La mission sénatoriale lancée en novembre 2021 a accouché de ces propositions dont certaines font particulièrement réagir, notamment au sein des 16.000 chasseurs corses. Spécifiquement, la douzième, qui évoque une interdiction de « l’alcool et l’usage de stupéfiants lors de la chasse » et d’« aligner le taux d'alcoolémie retenu, l'interdiction des stupéfiants ainsi que leurs sanctions respectives sur les règles en vigueur en matière de Code de la route. »
Quelques lignes qui suscitent l’incompréhension chez Ange-Dominique Manenti, président de la Fédération des chasseurs de Corse. « Stigmatiser la chasse au travers du taux d’alcoolémie, je ne suis pas convaincu de l’idée, ironise-t-il. Aller chasser tôt le matin en étant déjà bourré, je ne pense pas qu’on soit dans la réalité de la Corse ou d’ailleurs… Et concernant l’usage de stupéfiants, j’y crois encore moins. » Les réactions pointent souvent du doigt le manque de réalisme de ce paragraphe. « Qu’on me dise que les chasseurs boivent 2 ou 3 bières pendant le repas qui suit, je veux bien le croire, affirme le président. Mais dans tous les cas, c’est après la chasse et si quelqu’un prend le volant, il sera soumis aux mêmes contrôles routiers qu’un conducteur lambda. »
D’autres mesures « déjà appliquées »
Pour le représentant de l’instance insulaire, ils se posent aussi des questions pratiques. « Qui va se charger d’effectuer des contrôles ? Les gardes forestiers ? Les louvetiers ? Les gardes du littoral ? Ce n’est concrètement pas applicable, ce n’est pas comme un contrôle routier où les policiers se placent à un endroit et contrôlent les usagers de la route. »
D’après le Sénat, les agents de l'Office français de la biodiversité seraient chargés de contrôler les chasseurs et de prévenir les policiers et gendarmes. Alors le rapport est-il vraiment si éloigné de la réalité ?
La question peut se poser, mais au cas par cas. Car parmi les trente propositions, « certaines sont déjà appliquées comme le port de la chasuble, par exemple, assure Ange-Dominique Manenti. Il y a aussi l’utilisation de postes en hauteur, mais en Corse, on fournit déjà des miradors à tous ceux qui en font la demande. » Ouvert à la réflexion, le président de la Fédération insulaire va dans le sens d’une amélioration des conditions sécuritaires liées à la pratique de la chasse, mais ne veut pas céder à la stigmatisation. « En Corse, on a peu d’accidents de chasse, rappelle-t-il. Et quand il y en a, c’est une question d’imprudence ou de négligence sur la sécurité, mais aucunement de drogue ou d’alcool. »
Si la législation venait à être modifiée, les pratiquants pourraient s’exposer à une saisie des armes, une suspension de 3 ans du permis de chasser et 135€ d’amende en cas de contrôle positif aux stupéfiants ou d’un taux d’alcoolémie supérieur à 0,5 gramme par litre de sang.