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L'Atlas et L'Atlas Insertion, les bons exemples du 8 mars


Marilyne SANTI le Lundi 11 Mars 2013 à 16:03

A Ajaccio, plusieurs rendez-vous avaient été organisés en fin de semaine autour du 8 mars, date de la Journée Internationale des Droits de la Femme. Une journée d’échange et de réflexion a été menée au Centre sportif de la jeunesse, en partenariat avec l’ARACT, sur le thème de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes au sein de l’entreprise ; Nathalie Carlotti, présidente de la CCI avait organisé un déjeuner avec l’ensemble de ses collaboratrices et la semaine prochaine la chambre de métiers et de l’artisanat de Corse-du-Sud, lors d’un déjeuner avec le préfet de Corse, et en présence de son président, mettra à l’honneur les femmes conjointes d’artisans. Mais le 8 mars, c’est à l’Atlas Insertion que Patrick Strzoda, préfet de Corse-du-Sud, a reçu les témoignages de femmes ayant bénéficié d’un soutien de l’Etat pour la réussite de leur projet professionnel. Leurs parcours ont été évoqués autour d’un repas oriental, préparé par l’atelier cuisine de l’association.



Photo Marilyne SANTI
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C’est dans les années 70, que le MLF s’est emparé de la date du 8 mars pour la mettre au service du combat des femmes, prônant la libération des mœurs et l’acquisition de droits sexuels. En France, douze années plus tard, en 1982, le gouvernement, avec Yvette Roudy au Ministère chargé des droits des femmes, a décidé de célébrer officiellement la journée internationale des femmes, le huit mars de chaque année.
Madame Najat Vallaud-Belkacem, Ministre des droits des femmes et porte parole du gouvernement, a souhaité cette année, que l’égalité soit un travail de tous les instants, et non celui d’une journée tous les ans.
Une « Convention Egalité 2013 », le  jeudi 7 mars, s’est conclue par la présentation d’un calendrier de l’année de l’égalité, présentant 365 initiatives qui seront mises en œuvre jusqu’au 8 mars 2014, pour promouvoir les droits des femmes. Première édition sous le signe de la jeunesse, où ont été évoquées ces inégalités, présentent partout (éducation, sport, culture, médias, réseaux sociaux), et les outils de l’égalité qui devront être tout aussi présents.
 

20 ans de travail

Photo Marilyne SANTI
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L’Atlas et l’Atlas Insertion, représentent 20 ans de travail. Parti d’un simple projet, celui-ci est devenu aujourd’hui un véritable outil de travail, d’insertion et de cohésion sociale, grâce à la ténacité des personnes salariées et bénévoles, qui l’ont porté et développées.
Créée en 1991, à l’issu d’un stage d’alphabétisation organisé par le CIDFF de Corse du Sud, l’Association Atlas a pour but d’aider à l’insertion sociale et professionnelle des femmes en difficultés. En juin 1995, elle a reçu l’agrément d’Entreprise d’Insertion et en 2001 deux entités furent créées afin de dissocier les activités économiques des activités socioculturelles.
L’Atlas, permet les échanges de savoirs, pour des femmes de tous âges et de toutes origines socio culturelles. Son secteur de médiation sociale intervient auprès de personnes vulnérables, pour les aider et les accompagner dans leurs démarches administratives ; les ateliers de savoirs sociolinguistiques permettent aux femmes étrangères  d’apprendre le français pour une meilleure intégration ; le café associatif équitable est un espace d’entraide et d’échange. A cela s’ajoute des actions de solidarité ponctuelles.
L’Atlas Insertion, gère les activités économiques, et comporte depuis 1995 un atelier traiteur oriental qui emploie actuellement 7 personnes, dont 4 en CDI et 3 en CDD sur des postes d’insertion.
Ces deux structures indépendantes, occupent les mêmes locaux pour une surface de 170 m². Les subventions accordées depuis sa création, ont permis de poursuivre les actions entreprises et de développer sans interruption les activités. 

L'insertion avant toute chose

Photo Marilyne SANTI
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Femmes, pour la majorité d’origine étrangère, elles se heurtent aux difficultés que peuvent représenter l’insertion professionnelle. Les causes sont multiples, et parfois se cumulent, absence de qualification ou de formation, non maîtrise de la langue française, démotivation après une longue période de chômage…
Depuis 1995, environ 60 femmes ont bénéficié d’un poste d’insertion au sein de l’entreprise, et pour certaines il s’agissait d’une première expérience professionnelle. D’autres voulait reprendre une activité, ou acquérir, voire développer des compétences ou tout simplement participer à un projet associatif.
Atlas Insertion, a en tout cas été pour toutes, une étape qui les a revalorisées,  qui leur a permis de créer de nouveau liens et de conforter leur parcours professionnel.
L’outil qu’est ce dispositif d’insertion, s’ajoute à d’autres dispositifs permettant de réduire les inégalités et lutter contre les discriminations. Pour exemple, le  Plan Territorial contre les Discrimination, financé par la DRJSCS-Acsé, sur lequel la ville d’Ajaccio s’est appuyée pour mettre en œuvre une action d’accompagnement des femmes de plus de 50 ans. Le Plan Local pour l’Insertion et l’Emploi (PLIE), a permis un accompagnement spécifique de ces personnes.
Ce sont ces femmes, qui ont été aidées et accompagnées lors de leur passage au sein de l’entreprise insertion, que Patrick Strzoda a rencontré ce 8 mars. Le parcours de chacune d’elles, reste un exemple de motivation, d’ambition et d’exigence, pour aller toujours plus loin dans leur intégration sociale et professionnelle. 

Exemples d'intégration sociale et professionnelle

Photo Marilyne SANTI
Photo Marilyne SANTI
Dalila Chichi, jeune femme d’une trentaine d’année, a été embauchée en octobre 2010 sur un poste d’insertion. Diplômée en chirurgie dentaire en Tunisie, elle n’a pu avoir ses équivalences en France, ce qui lui a demandé une importante remise en question sur le plan professionnel. Après un an de contrat d’insertion et beaucoup de désillusions, une proposition de Médiatrice Sociale à l’Atlas, en remplacement d’une salariée, lui a permis de trouver une nouvelle voie. Aujourd’hui Dalila coordonne également les ateliers de savoirs socio linguistique, et elle s’est engagée sur un Master2 « Cadre de proximité des secteurs sanitaire et social », ce qui lui permettra d’envisager d’autres perspectives d’avenir.
Marie Ruda, recrutée en octobre 2000 sur l’atelier couture. Titulaire d’un CAP de couture, elle connaitra une période de chômage de près de 7 ans. Après 2 ans de contrat d’insertion, et une nouvelle période de chômage après la fermeture de l’atelier couture de l’Atlas, Marie reprendra une mercerie qui venait de fermer ses portes, dans la même rue que l’association.
Nadia Lamrouny, recrutée en juillet 2009, sur un poste de commis de cuisine. Titulaire d’un Bac à Rabat, elle a suivi une formation de 3 ans,  de styliste modéliste, qui lui a permis de travailler 8 ans dans des entreprises de lingerie. Après être arrivée en Corse, elle recherchera en vain du travail dans son domaine de compétence, et s’inscrira au bout de 2 ans à l’Atlas, comme adhérente, dans le cadre des échanges de savoir, avant d’être embauchée sur un poste d’insertion. Elle intégrera une formation de cuisinière à l’AFPA, et travaille aujourd’hui comme second de cuisine dans un restaurant.
Houaria Ben Khatar recrutée en décembre 2003, en qualité de cuisinière. Scolarisée jusqu’au Bac au Maroc, elle n’avait aucune formation professionnelle à son arrivée en France en 1990. Petits boulots, troisième enfant, ennui de santé n’ont pas altérés son envie de travailler. C’est ainsi qu’elle arrivera en contrat d’insertion puis en CDI. Elle est aussi formée comme Encadrant Technique d’Insertion.
Annick Lebourgeois, plus de 50 ans, a quant à elle été invitée à déjeuner le 8 mars à l’Atlas, afin de découvrir ce lieu et les personnes qui y travaillent. Arrivée en Corse, en 2011, où elle a rejoint deux de ses enfants, avec son mari malade, Annick n’a pas retrouvé d’emploi. Elle assistera aux ateliers de remise en confiance en soi.

Dominique Merlenghi : " Un lieu d'accueil et d'échanges"

Dominique Lerlenghi, Présidente Atlas Insertion / Photo Marilyne SANTI
Dominique Lerlenghi, Présidente Atlas Insertion / Photo Marilyne SANTI
Dominique Merlenghi, découvre un jour le monde associatif et l’Atlas. Elle n’imaginait pas à ce moment là le chemin qu’elle allait parcourir  afin que l’Atlas soit le tremplin qu’il est actuellement pour les femmes en difficulté. Présidente de l’Atlas Insertion, et vice-présidente de l’Atlas (la présidente étant Nora Ettori), elle s’implique dans tous les domaines, assurant l’administratif et la comptabilité. De restructurations en idées nouvelles, elle a su faire progresser cet entreprise pour en faire, avec les bénévoles et les salariés qui la composent, un lieu d’accueil et d’échanges, mais aussi un endroit ou l’on peut trouver ou retrouver l’énergie pour envisager un nouvel avenir professionnel.
Claudine Filippi, déléguée territoriale à la politique de la Ville, collaboratrice du préfet de région, soulignera la très grande importance de cette association dans les quartiers Cannes/Salines. Elle permet de réunir les habitants, de maintenir le lien social, et d’accompagner les femmes les plus éloignées de l’insertion professionnelle. Dans le cadre de la cohésion sociale, il est primordial d’accompagner cette association et d’en saluer aujourd’hui ses dirigeantes.
Marie-Ange Susini, déléguée régionale aux droit des femmes, était très heureuse d’être à l’Atlas, parmi ces femmes aux parcours difficiles. Parcours de la réussite ou réussite du parcours, c’est aujourd’hui le constat positif d’un vieux partenariat, avec des contrats de mixité et des formations qui ont fait leur preuve.