"L’Église a besoin de jeunes qui s’engagent." C’est par ces mots que le cardinal François-Xavier Bustillo, évêque de Corse, s’est adressé aux étudiants de l’Université de Corse, mercredi soir, à l’église de l’Annonciation de Corte. Réunis en nombre, ces jeunes ont officialisé la création de la Cunfraterna di San Grégoriu, une confrérie étudiante fondée sous l’impulsion de l’abbé Christophe Bocchecciampe et du diacre Pierre-Ange Agostini, référent des confréries.
Les statuts canoniques de la Cunfraterna di San Grégoriu avaient été validés quelques jours plus tôt par l’évêque de Corse. Lors de cette cérémonie, les jeunes confrères ont été accueillis à travers plusieurs rites : rituel d’accueil, bénédiction et remise des habits.
Une tradition ancrée dans l’identité corse
L’entrée des jeunes confrères s’est déroulée en procession, sous le regard bienveillant des membres des autres confréries insulaires, venus témoigner leur soutien. Les novices ont été appelés un à un pour rejoindre leur parrain issu de la Confraterna di San Teofalu de Corte, avant de revêtir leurs aubes rouges, symbole de Saint Grégoire, docteur de l’Église et saint patron de la première université de Corse, fondée en 1765 par Pascal Paoli. Après l’entonnement du Veni Creator, un cierge allumé a été remis à Ghjuliu Antone Susini, premier prieur de la confrérie, avant la bénédiction du cardinal Bustillo. Dans un message prononcé en langue corse, Pierre-Ange Agostini a rappelé le sens de l’engagement des confrères : « Que l’Esprit Saint nous protège de la jalousie et de la méchanceté. Que vous soyez vêtus par Dieu en hommes nouveaux, remplis de justice, de sainteté et de vérité. »
Mgr Bustillo a insisté sur l’importance de cet engagement dans la société actuelle. « La Corse et l’Église ont besoin de jeunes comme vous qui s’engagent pour une société libre. Les paroles ne suffisent pas, il faut des actes, des comportements pacifiques. Demandez aux jeunes de s’engager avec vous. En Corse, les confréries sont une richesse : elles donnent une visibilité à une appartenance, à une identité, à une culture et à une spiritualité. Il ne s’agit pas de diviser, mais d’unir. Dans une société superficielle, il faut nourrir l’intériorité qui nous donne une structure, une colonne vertébrale pour aller de l’avant. Soyez vrais, soyez authentiques et rayonnez autour de vous. »
Un message d’ouverture et de transmission
L’abbé Christophe Bocchecciampe a félicité les jeunes confrères et leur a rappelé que les salles et l’église paroissiale leur seraient toujours ouvertes. « L’Église vous aime et je sais que vous l’aimez. »
La cérémonie s’est poursuivie à la maison paroissiale, où les jeunes confrères ont participé à une discussion avec le philosophe Benoît David, autour du thème : « Comment être heureux, comment retrouver la joie de vivre ? »