Marie-Armance Lenziani, militante de l’Unione, a lu un communiqué dans lequel le mouvement est revenu sur le jugement de la cour administrative d’appel de Marseille, qui a estimé que l’usage de la langue corse dans les débats de l’Assemblée de Corse était anticonstitutionnel. Une décision jugée « contraire aux droits du peuple corse », selon les jeunes militants. « Nous réitérons notre demande de cooficialité de la langue corse, un droit que nous réclamons depuis longtemps et que la France continue de refuser malgré la signature de la charte européenne des langues régionales en 1999 », a déclaré Lenziani, soulignant l’importance de cet enjeu pour la culture corse.
Les étudiants et lycéens présents lors de cette conférence ont exprimé leur solidarité avec la mobilisation, dénonçant une « décision judiciaire issue d’une tradition étatique coloniale ». L’Unione a également appelé à une révision complète du programme scolaire, afin d’y intégrer l’enseignement de la langue corse et de son histoire, avec une pleine autonomie donnée à l’Académie de Corse pour mettre en œuvre ces changements. « Nous comprenons la colère des lycéens, car, tout comme nous, ils se battent pour la reconnaissance de notre peuple », a ajouté la militante. « Ce pays des droits de l’Homme, qui bafoue les droits du peuple corse, impose l’obscurantisme », a-t-elle conclu, dénonçant un double discours de la part de l’État français.
Malgré la fermeté de ses positions, l’Unione a appelé à l’apaisement en vue de la visite prochaine du Pape en Corse. « Cette visite est un honneur pour la Corse et son peuple, et nous appelons à repousser toute initiative de mobilisation qui pourrait perturber l’événement », a précisé Lenziani. Toutefois, le mouvement a insisté sur la nécessité de maintenir une vigilance face aux décisions de l’État.
Dans ce contexte, l’Unione a demandé aux élus, ainsi qu’à l’ensemble du mouvement national, de se préparer à soutenir cette mobilisation et à participer à une réunion dans les semaines à venir, afin de convenir d’un calendrier d’actions. « Nous voulons que les revendications pour la langue corse soient enfin entendues et acceptées », a affirmé Dominique Antone Martinetti, représentant de l’Unione. Il a souligné que la mobilisation devait se poursuivre de manière pacifique, tout en réaffirmant que les actions en faveur de la langue corse ne devaient pas être suspendues. « Toute la jeunesse corse a compris l’affront fait par l’État, et la lutte continue, mais dans le calme et l’unité », a-t-il conclu.