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La Corse au salon de l'agriculture pour valoriser, malgré leurs difficultés, les agriculteurs et les savoir-faire de l'île


Livia Santana le Dimanche 23 Février 2025 à 09:01

Crise agricole, problèmes sanitaires… une fois encore l’année écoulée n’a pas épargné les agriculteurs insulaires. Ce samedi 22 février, conscients des défis à venir, représentants politiques et agricoles, n'ont pas cependant manqué d'inaugurer le village corse qui, dans le cadre du salon international de l'agriculture (SIA), a encore trouvé place au parc des expositions de la porte de Versailles.



De gauche à droite : Angèle Bastiani (présidente de l'ATC), Jean-Baptiste Arena (président de la Chambre d'agriculture de Corse), Gilles Simeoni (Président du Conseil Exécutif) et Dominique Livrelli (président de l'ODARC) réunis pour inaugurer le village corse au Salon de l'Agriculture 2025
De gauche à droite : Angèle Bastiani (présidente de l'ATC), Jean-Baptiste Arena (président de la Chambre d'agriculture de Corse), Gilles Simeoni (Président du Conseil Exécutif) et Dominique Livrelli (président de l'ODARC) réunis pour inaugurer le village corse au Salon de l'Agriculture 2025
Exit les guitares et les chants. Ce samedi 22 février, l'inauguration du village corse au salon de l'agriculture Porte de Versailles n'a rien d'habituel. Et pour cause, "nous avons annulé toutes les festivités en raison de la tragédie qui a touché la Corse", explique Gilles Simeoni, le président de l'Exécutif.

Si l'heure n'est pas à la fête, les représentants politiques insulaires gardent bien en tête la raison de leur venue : mettre en valeur les agriculteurs et les savoir-faire de l'île. Une mise en valeur qui a un coût : 650 000 euros et pourtant l'espace corse compte 40 mètres carrés de surface en moins que l'an passé. "Malgré les restrictions budgétaires des collectivités, nous avons réussi à proposer 370 mètres carrés pour mettre nos agriculteurs et la richesse corse en avant", relativise Dominique Livrelli, président de l'Office du développement agricole de la Corse (Odarc).  Un choix politique assumé agissant comme un pansement dans un contexte agricole délétère.

L'élevage en ligne de mire 

Depuis plusieurs années, les éleveurs ovins, caprins, bovins et porcins sont en souffrance. Et pour cause, ils accusent d'années en années des baisses de production liées aux maladies et au dérèglement climatique. Un problème dont Dominique Livrelli saisit toute la mesure : "Ce sont des filières sur lesquelles il faut mettre le paquet parce qu'il y a de vrais enjeux. Après le salon, sans doute en milieu de semaine, nous nous mettrons tous autour d'une table avec tous les représentants des filières et la chambre régionale pour trouver des solutions."

Un cordon sanitaire 

Fièvre catarrhale, Xylella fastidiosa qui touche l’olivier, cicadelle qui s'attaque à la vigne et le cynips qui décime les châtaigneraies... autant de maladies et de parasites qui paralysent l'agriculture insulaire. Le président de la chambre d'agriculture de Corse, fraîchement élu, Jean-Baptiste Arena, en a d'ailleurs fait une priorité de son mandat  : "Il faut mettre en place un cordon sanitaire pour éviter la propagation de ces maladies. La mer est une frontière naturelle et un atout."

Pour mener son combat, Jean-Baptiste Arena entend demander l'aide du député et, depuis peu, ministre de la Fonction publique, Laurent Marcangeli. "Il sera présent sur le salon de l'agriculture mercredi. Nous devons nous rencontrer et je lui demanderai un rendez-vous avec la ministre de la Santé", poursuit le nouveau président de la chambre d'agriculture. Il compte aussi sur l'aide du président de l'Exécutif pour porter l'aspect sanitaire auprès des autres îles méditerranéennes et faire du lobbying au parlement européen.
Ce samedi, Gilles Simeoni a d’ailleurs réaffirmé sa « volonté de travailler au service de l’agriculture corse pour en faire un pilier de l’économie de notre île ».