La première vedette non polluante de France pour le lycée maritime de Bastia

Ce sera une première en France. Début 2024, le lycée maritime et aquacole de Bastia se dotera d’une nouvelle vedette dernier cri, entièrement alimentée par une propulsion électro-hydrogène. Le navire conçu sur mesure pour le lycée sera « un formidable outil pédagogique » pour la directrice de l’établissement, Evelyne Orsini.
Mais avant le début de la construction dans les chantiers navals Gatto à Martigues, place aux derniers préparatifs. Ce vendredi 25 mars au dernier étage du lycée maritime de Bastia, l’ensemble des acteurs du projet étaient réunis sous la houlette du groupement Mauric. Il coordonne les travaux de l’entreprise EODev spécialisée dans les technologies utilisant les énergies renouvelables, Alternatives Energies expert dans l'intégration de systèmes propulsion-énergie zéro émission et les chantiers navals Gatto.

Le navire long de 20 mètres et large de cinq pourra embarquer 12 personnes en même temps et sera entièrement propulsé par une énergie propre. « C’est un navire 0 pollution et 0 émission pour former les élèves à être des ambassadeurs de la transition écologique », insiste Julien Cometto, directeur adjoint du lycée maritime.
Apprendre tout en respectant l’environnement était le souhait premier pour les équipes du lycée maritime. « Ce navire, c’est le Graal pour les élèves et les enseignants », s’enthousiasme Jean-Jacques Riutort, professeur spécialisé en pêche.

Cette nouvelle vedette sera un véritable « porte-avion pédagogique » où les élèves pourront travailler dans plusieurs domaines. Mécanique, navigation, techniques de pêche. Il est conçu pour être polyvalent et peut changer son équipement en fonction des enseignement visés. Mais surtout, il est un outil indispensable pour former les élèves aux technologies de demain et à une utilisation maritime plus respectueuse de l’environnement. « C’est un projet magnifique, la concrétisation de la transition écologique mais surtout un formidable gain de qualité dans l’enseignement pour des élèves qui seront les seuls en France à être formés sur ce genre d’équipements », se réjouit Michel Ceccaldi, professeur en mécanique.

Un projet qui a un coût : près de 4 millions d’euros financés grâce au Plan France Relance. Mais pour les élèves, l’excellence n’a pas de prix. « C’est une chance de travailler sur un navire aussi écologique », confie Arnaud Lapaquellerie, étudiant en Bac Pro commerce et diplômé d’un Bac Pro en électromécanique. Une chance aussi d’agrandir la flotte du lycée maritime. Il s’agit de leur troisième navire, et le seul équipé pour la pêche. « Nous allons pouvoir faire plus de navigation », sourit Tilde Ollier de Marichard, étudiante en Bac Pro commerce. Grâce à son autonomie d’une centaine de milles, les équipes pourront partir plusieurs jours en mer et participer à des opérations avec les partenaires du lycée maritime comme la SNSM de Bastia.
Tous l’espèrent, ce premier prototype pourrait servir d’exemple pour des navires plus propres. Que ce soit dans l’enseignement, le tourisme, le transport et pour toutes les autres activités nautiques.