Le Grand site de Conca d'Oru, vignoble de Patrimoniu - Golfe de Saint-Florent.
- Quel est l’objet de cette nouvelle réunion du comité de pilotage ?
- L’objectif est de présenter la candidature du territoire de la Conca d'Oru-Patrimoniu-Saint Florent à la labellisation Grand Site. Les communes et les acteurs locaux ont demandé au département d’assurer le portage de cette mission de labellisation. Nous avons, donc, réuni les élus, les représentants des professions viticoles et les différents services de l’Etat qui nous aident à constituer le dossier. Nous avons exposé la convention, qui nous permettra de candidater, et toute la démarche pour, dans un premier temps, présenter notre dossier en Conseil des Sites de Corse à Ajaccio, le 14 février. Nous escomptons obtenir une validation qui permettra d’étayer le dossier et de le présenter, dans un second temps, en Commission Supérieure des Sites, le 9 mars à Paris.
- N’est-ce pas très rapide ?
- Oui ! La démarche de labellisation dure, normalement, des années. La ministre, Mme Ségolène Royal, nous a demandé de le faire en un temps singulièrement réduit, en trois mois. Une procédure longue se justifie pour, au fil des ans, consolider la valorisation d’un territoire. Il se trouve que cette valorisation existe depuis longtemps à Patrimoniu. Si l’on regarde les éléments qui nous ont permis d’envisager cette labellisation, on se rend compte que les territoires à travers les acteurs, qu’ils soient institutionnels ou économiques, ont, depuis de très nombreuses années, réalisé des opérations, des démarches qui permettent, aujourd’hui, de considérer que nous sommes éligibles.
- C’est-à-dire ?
- La labellisation n’est pas un point de départ, mais l’aboutissement d’usages, de comportements, d’un esprit des lieux qui aura été préservé. C’est, en même temps, des conditions de préservation d’un territoire. Celui de la Conca d’Oru a fait ce qu’il fallait pour être entretenu, valorisé, et avoir un caractère particulier et reconnu. La labellisation sera, entre-autres obtenue grâce à l'existence, au milieu de ce large périmètre, du site classé du vignoble de Patrimoniu. Les reconnaissances, comme le Parc marin du Cap Corse, les terrains du Conservatoire du Littoral dans les Agriates, les zones Natura 2000… renforcent encore le caractère particulier et valorisant du territoire.
- Pourquoi ce Grand site inclut-il une partie maritime ?
- La labellisation Grand Site correspond à un certain nombre de critères, notamment la fréquentation, voire même l’hyper-fréquentation, raisons pour lesquelles la gestion et la maîtrise de ces territoires doivent être assurées pour les préserver. Elle suppose l’explosion maîtrisée d’une fréquentation, d’une économie qui se réalise, et précise les conditions d’évolution d’un site, notamment en matière architecturale et paysagère, afin de le rendre beaucoup plus attractif. Nous avons défini des objectifs avec les acteurs locaux et les vignerons qui sont membres du Comité de pilotage et du Comité d’experts.
- Cette labellisation procure-t-elle des subventions ?
- Des politiques publiques seront mises en place. Dans la mesure où un territoire bénéficie d’une labellisation Grand Site, outre le développement économique qui en résultera, il définira des projets particulièrement valorisants qui entreront dans un cadre spécifique. Participent, aujourd’hui, à la réunion, l’Office de l’environnement et un certain nombre de partenaires institutionnels qui seront, en même temps, des partenaires financiers et permettront de maintenir la labellisation, c’est-à-dire tout l’attrait du site.
- Si votre demande est agréée en mars, quand ce label sera-t-il valide ?
- Immédiatement ! Il est attribué pour six ans. Le challenge est de le conserver le plus longtemps possible en faisant, malgré tout, vivre et évoluer le territoire de façon positive. Au lieu de détériorer le paysage, l’architecture ou l’activité économique, le territoire doit encore renforcer l’esprit qui a permis la labellisation. Le risque est de perdre cette labellisation si on ne répond plus aux critères d’éligibilité qui sont draconiens. Néanmoins, si le site classé engendre des dispositions règlementaires, le Label Grand Site est une reconnaissance sans contraintes règlementaires.
- Que prévoit le projet ?
- Il prévoit de constituer un syndicat mixte communes-département de manière à assurer, ensuite, la maîtrise d’ouvrages des différentes opérations, aujourd’hui effectuée par le département. Le délai, qui nous était imparti, a fait que seule, une collectivité regroupant ou représentant d’autres collectivités a pu le faire. L’objectif est de confier aux acteurs locaux la gestion de ce territoire avec l’élaboration d’un plan de gestion qui sera issu des différentes strates intervenantes : comité d’experts, comité technique, comité de pilotage. Chaque année, les opérations réalisées seront validées, des objectifs seront assignés et des programmes d’opérations à consolider ou à maîtriser seront arrêtés.
- Concrètement, de quels types d’opérations s’agit-il ?
- Des opérations en tous genres. Il y a près de 35 opérations envisageables. Par exemple, en matière paysagère, des opérations d’élimination de réseaux aériens ou de verrues architecturales. Il y a, quelque fois, dans nos communes, des abribus ou des abri-poubelles, des éléments disgracieux qui peuvent être détruits et qui le seront. On peut, aussi, imposer des critères que devront respecter les nouvelles constructions. Sans charte paysagère ou contraintes architecturales, on peut construire un peu n’importe quoi ! On met un champ de contraintes positives pour respecter l’esprit d’un territoire.
- Avec quel budget ?
- Un budget serait attribué pour réaliser ces opérations. Les opérations, qui ont été réalisées par les communes et le département sur ce territoire en 2016, représenteraient un budget de 3,39 millions €. Les partenaires ont investi des montants assez importants. Par exemple, la commune de Saint-Florent a affecté 500 000 € pour l’entretien courant du port, pour avoir un port propre, répondant aux normes anti-pollution… Le département a estimé à 40 000 € la gestion des Agriates. La commune de Farinole a investi 30 000 € dans son sentier du littoral. 8 000 € ont été affectés à la création du sentier du couvent d’Oletta… Le festival Porto Latino, qui est un événement reconnu, permet une valorisation en termes de fréquentation et d’activités culturelles. Ce festival rentre, non pas dans le budget, mais dans la masse économique que représente la labellisation d’un territoire. Une activité, qui ne correspondrait pas à l’esprit du territoire et aux critères définis pour la labellisation, ne serait pas autorisée parce qu’elle engendrerait un risque de perte du label.
- N'y-a-t-il, donc, pas une contrainte pour un territoire ?
- Ce n’est pas une contrainte règlementaire, ni un ensemble de règles imposées de manière coercitive, mais une labellisation qui nécessite un certain nombre de critères. C’est pour cela que le nombre de Grands sites en France est particulièrement limité. Ce label est la valorisation la plus élevée d’un territoire au niveau national. C’est la reconnaissance suprême ! C’est un atout incroyable pour une microrégion !
Propos recueillis par Nicole MARI.
- L’objectif est de présenter la candidature du territoire de la Conca d'Oru-Patrimoniu-Saint Florent à la labellisation Grand Site. Les communes et les acteurs locaux ont demandé au département d’assurer le portage de cette mission de labellisation. Nous avons, donc, réuni les élus, les représentants des professions viticoles et les différents services de l’Etat qui nous aident à constituer le dossier. Nous avons exposé la convention, qui nous permettra de candidater, et toute la démarche pour, dans un premier temps, présenter notre dossier en Conseil des Sites de Corse à Ajaccio, le 14 février. Nous escomptons obtenir une validation qui permettra d’étayer le dossier et de le présenter, dans un second temps, en Commission Supérieure des Sites, le 9 mars à Paris.
- N’est-ce pas très rapide ?
- Oui ! La démarche de labellisation dure, normalement, des années. La ministre, Mme Ségolène Royal, nous a demandé de le faire en un temps singulièrement réduit, en trois mois. Une procédure longue se justifie pour, au fil des ans, consolider la valorisation d’un territoire. Il se trouve que cette valorisation existe depuis longtemps à Patrimoniu. Si l’on regarde les éléments qui nous ont permis d’envisager cette labellisation, on se rend compte que les territoires à travers les acteurs, qu’ils soient institutionnels ou économiques, ont, depuis de très nombreuses années, réalisé des opérations, des démarches qui permettent, aujourd’hui, de considérer que nous sommes éligibles.
- C’est-à-dire ?
- La labellisation n’est pas un point de départ, mais l’aboutissement d’usages, de comportements, d’un esprit des lieux qui aura été préservé. C’est, en même temps, des conditions de préservation d’un territoire. Celui de la Conca d’Oru a fait ce qu’il fallait pour être entretenu, valorisé, et avoir un caractère particulier et reconnu. La labellisation sera, entre-autres obtenue grâce à l'existence, au milieu de ce large périmètre, du site classé du vignoble de Patrimoniu. Les reconnaissances, comme le Parc marin du Cap Corse, les terrains du Conservatoire du Littoral dans les Agriates, les zones Natura 2000… renforcent encore le caractère particulier et valorisant du territoire.
- Pourquoi ce Grand site inclut-il une partie maritime ?
- La labellisation Grand Site correspond à un certain nombre de critères, notamment la fréquentation, voire même l’hyper-fréquentation, raisons pour lesquelles la gestion et la maîtrise de ces territoires doivent être assurées pour les préserver. Elle suppose l’explosion maîtrisée d’une fréquentation, d’une économie qui se réalise, et précise les conditions d’évolution d’un site, notamment en matière architecturale et paysagère, afin de le rendre beaucoup plus attractif. Nous avons défini des objectifs avec les acteurs locaux et les vignerons qui sont membres du Comité de pilotage et du Comité d’experts.
- Cette labellisation procure-t-elle des subventions ?
- Des politiques publiques seront mises en place. Dans la mesure où un territoire bénéficie d’une labellisation Grand Site, outre le développement économique qui en résultera, il définira des projets particulièrement valorisants qui entreront dans un cadre spécifique. Participent, aujourd’hui, à la réunion, l’Office de l’environnement et un certain nombre de partenaires institutionnels qui seront, en même temps, des partenaires financiers et permettront de maintenir la labellisation, c’est-à-dire tout l’attrait du site.
- Si votre demande est agréée en mars, quand ce label sera-t-il valide ?
- Immédiatement ! Il est attribué pour six ans. Le challenge est de le conserver le plus longtemps possible en faisant, malgré tout, vivre et évoluer le territoire de façon positive. Au lieu de détériorer le paysage, l’architecture ou l’activité économique, le territoire doit encore renforcer l’esprit qui a permis la labellisation. Le risque est de perdre cette labellisation si on ne répond plus aux critères d’éligibilité qui sont draconiens. Néanmoins, si le site classé engendre des dispositions règlementaires, le Label Grand Site est une reconnaissance sans contraintes règlementaires.
- Que prévoit le projet ?
- Il prévoit de constituer un syndicat mixte communes-département de manière à assurer, ensuite, la maîtrise d’ouvrages des différentes opérations, aujourd’hui effectuée par le département. Le délai, qui nous était imparti, a fait que seule, une collectivité regroupant ou représentant d’autres collectivités a pu le faire. L’objectif est de confier aux acteurs locaux la gestion de ce territoire avec l’élaboration d’un plan de gestion qui sera issu des différentes strates intervenantes : comité d’experts, comité technique, comité de pilotage. Chaque année, les opérations réalisées seront validées, des objectifs seront assignés et des programmes d’opérations à consolider ou à maîtriser seront arrêtés.
- Concrètement, de quels types d’opérations s’agit-il ?
- Des opérations en tous genres. Il y a près de 35 opérations envisageables. Par exemple, en matière paysagère, des opérations d’élimination de réseaux aériens ou de verrues architecturales. Il y a, quelque fois, dans nos communes, des abribus ou des abri-poubelles, des éléments disgracieux qui peuvent être détruits et qui le seront. On peut, aussi, imposer des critères que devront respecter les nouvelles constructions. Sans charte paysagère ou contraintes architecturales, on peut construire un peu n’importe quoi ! On met un champ de contraintes positives pour respecter l’esprit d’un territoire.
- Avec quel budget ?
- Un budget serait attribué pour réaliser ces opérations. Les opérations, qui ont été réalisées par les communes et le département sur ce territoire en 2016, représenteraient un budget de 3,39 millions €. Les partenaires ont investi des montants assez importants. Par exemple, la commune de Saint-Florent a affecté 500 000 € pour l’entretien courant du port, pour avoir un port propre, répondant aux normes anti-pollution… Le département a estimé à 40 000 € la gestion des Agriates. La commune de Farinole a investi 30 000 € dans son sentier du littoral. 8 000 € ont été affectés à la création du sentier du couvent d’Oletta… Le festival Porto Latino, qui est un événement reconnu, permet une valorisation en termes de fréquentation et d’activités culturelles. Ce festival rentre, non pas dans le budget, mais dans la masse économique que représente la labellisation d’un territoire. Une activité, qui ne correspondrait pas à l’esprit du territoire et aux critères définis pour la labellisation, ne serait pas autorisée parce qu’elle engendrerait un risque de perte du label.
- N'y-a-t-il, donc, pas une contrainte pour un territoire ?
- Ce n’est pas une contrainte règlementaire, ni un ensemble de règles imposées de manière coercitive, mais une labellisation qui nécessite un certain nombre de critères. C’est pour cela que le nombre de Grands sites en France est particulièrement limité. Ce label est la valorisation la plus élevée d’un territoire au niveau national. C’est la reconnaissance suprême ! C’est un atout incroyable pour une microrégion !
Propos recueillis par Nicole MARI.
François Orlandi, président du Conseil départemental de Haute-Corse.
Un site emblématique
Le Grand site, entre terre et mer, s’étendrait sur le territoire de la Communauté de communes de la Conca d’Oru, créée en début d’année.
D’une superficie de 7400 hectares (ha), dont 6481 ha terrestres et 919 ha maritimes, il engloberait six communes, dont une en totalité, - Patrimoniu -, cinq partiellement - Barbaghju, Feringule, Oletta, U Poghju d’Oletta, San Fiurenzu -, et quatre cœurs de villages. Soit une population totale de 4519 habitants (recensement Insee 2013).
Le site classé du vignoble de Patrimoniu représente 60% du territoire du Grand Site, soit 4500 ha, et les parties de sites inscrits – le site du cap Corse, le Désert des Agriates -, près de 26%, soit 1902 ha. A cela s’ajoutent trois sites Natura 2000, sept ZNIEFF de type 1 et 2, huit édifices protégés au titre des Monuments historiques et le Parc naturel marin du Cap Corse.
Sur ce territoire qui accueille environ 500 000 visiteurs par an, le label Grand site de France permettra de mettre en œuvre un projet de développement durable autour de quatre objectifs majeurs : le renforcement de la protection, la restauration et la gestion durable des qualités paysagères, l’amélioration de la découverte et de la fréquentation du site, le développement d’un tourisme durable et identitaire fondé sur la complémentarité terre/mer, et la promotion de l’identité et de l’esprit des lieux.
Le Grand site, entre terre et mer, s’étendrait sur le territoire de la Communauté de communes de la Conca d’Oru, créée en début d’année.
D’une superficie de 7400 hectares (ha), dont 6481 ha terrestres et 919 ha maritimes, il engloberait six communes, dont une en totalité, - Patrimoniu -, cinq partiellement - Barbaghju, Feringule, Oletta, U Poghju d’Oletta, San Fiurenzu -, et quatre cœurs de villages. Soit une population totale de 4519 habitants (recensement Insee 2013).
Le site classé du vignoble de Patrimoniu représente 60% du territoire du Grand Site, soit 4500 ha, et les parties de sites inscrits – le site du cap Corse, le Désert des Agriates -, près de 26%, soit 1902 ha. A cela s’ajoutent trois sites Natura 2000, sept ZNIEFF de type 1 et 2, huit édifices protégés au titre des Monuments historiques et le Parc naturel marin du Cap Corse.
Sur ce territoire qui accueille environ 500 000 visiteurs par an, le label Grand site de France permettra de mettre en œuvre un projet de développement durable autour de quatre objectifs majeurs : le renforcement de la protection, la restauration et la gestion durable des qualités paysagères, l’amélioration de la découverte et de la fréquentation du site, le développement d’un tourisme durable et identitaire fondé sur la complémentarité terre/mer, et la promotion de l’identité et de l’esprit des lieux.