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Le SC Bastia en coupe Gambardella : les Lionceaux de Furiani face à « Lyon »


Philippe Jammes le Lundi 24 Février 2025 à 16:19

Après un parcours impressionnant, les U18 du SC Bastia s’apprêtent à disputer un 8e de finale de Coupe Gambardella contre l’Olympique Lyonnais, ce dimanche à 16 heures à Armand-Cesari. Une affiche de prestige pour les jeunes joueurs dirigés par Philippe Le Maire, dont l’ambition dépasse ce seul rendez-vous.



Philippe Le Maire (à l'extrême gauche), son adjoint Pasquà Lucchetti, à droite, et les U18  du Sporting qui tenteront l'exploit face à Lyon. (Photo SC Bastia)
Philippe Le Maire (à l'extrême gauche), son adjoint Pasquà Lucchetti, à droite, et les U18 du Sporting qui tenteront l'exploit face à Lyon. (Photo SC Bastia)

À la tête des U18 du SC Bastia, Philippe Le Maire s’apprête à vivre un moment fort avec un 8e de finale de Coupe Gambardella face à l’Olympique Lyonnais, ce dimanche à Furiani. Passé par Guingamp, Fougères et Reims, l’entraîneur breton revient sur son parcours, son arrivée au Sporting et ses ambitions pour cette génération prometteuse.

Vous avez un long parcours dans la formation. Comment êtes-vous venu au coaching ?
J’ai débuté dans le football chez moi, en Bretagne, dans les Côtes-d’Armor. J’ai d’abord travaillé au sein de la ligue régionale, notamment dans le football scolaire, avant d’intégrer l’En Avant Guingamp. Là-bas, j’ai pris en charge l’école de foot, la préformation, les U17 et l’équipe réserve. Ensuite, j’ai rejoint Fougères, un club de National 3, où j’ai découvert un football plus proche du monde amateur. Puis, au Stade de Reims, j’ai encadré la préformation et les U17, une expérience qui m’a permis de structurer encore davantage ma vision du jeu et de la formation des jeunes.

Comment votre arrivée au SC Bastia s’est-elle décidée ?
J’ai été contacté par Manu Giudicelli, responsable du Centre de formation. On se connaissait depuis longtemps, on s’était souvent croisés lors de tournois et compétitions. Nous avions déjà eu l’occasion d’échanger sur nos méthodes de formation et nos idées se rejoignaient. Lorsque l’opportunité s’est présentée, il m’a proposé de prendre en charge les U18 du Sporting, et j’ai rapidement été convaincu.

Vous aviez pourtant évoqué l’idée de ralentir après votre expérience à Reims… Qu’est-ce qui vous a poussé à relever ce défi en Corse ?
Effectivement, à 62 ans, je pensais plutôt lever le pied. Mais j’ai été séduit par le projet sportif du club, qui repose sur une vraie cohérence entre le président Claude Ferrandi, Frédéric Antonetti, Benoît Tavenot et Manu Giudicelli. Il y a une ligne directrice claire en matière de formation et d’accompagnement des jeunes joueurs. J’ai décidé de m’inscrire dans cette dynamique en prenant en charge les U18, avec un objectif précis : structurer leur progression et préparer l’avenir du club.

Cette équipe U18, comment l’avez-vous prise en main ?
D’abord, il a fallu digérer la relégation des U19 Nationaux en U18 Régional. C’était un moment compliqué pour le groupe, car nous repartions d’un niveau inférieur. Dès la reprise, le 22 juillet, j’ai fait un état des lieux et j’ai commencé à travailler avec un effectif de 16 joueurs plus deux gardiens, âgés de 17 et 18 ans. Ce sont des jeunes Corses et des joueurs venus du continent, et très vite, j’ai senti que cette mixité pouvait être une force. Chacun a quelque chose à apprendre de l’autre. Aujourd’hui, c’est un groupe solidaire, travailleur, qui ne ménage pas ses efforts.

Comment définiriez-vous votre approche du coaching ?
Je suis un entraîneur exigeant. J’attends de mes joueurs qu’ils s’investissent pleinement : efforts, discipline, engagement collectif. Pour moi, le football, c’est aussi courir avec les autres, courir pour les autres. Nous nous entraînons quotidiennement, avec des séances doubles le mercredi, et le groupe répond très bien. En championnat, chaque match est un défi, car porter l’écusson du Sporting implique une pression supplémentaire : toutes les équipes veulent nous accrocher. C’est une charge mentale supplémentaire que mes joueurs doivent apprendre à gérer.

Quels sont les objectifs de cette saison ?
L’objectif principal, c’est le retour en U19 Nationaux. Pour cela, nous devons terminer premiers de notre poule, puis remporter le barrage face au leader de l’autre poule.

La Coupe Gambardella est-elle un bonus ou un véritable enjeu pour vous ?
Pour moi, cette Coupe Gambardella est une vitrine du travail de formation que nous réalisons. C’est la première fois que je découvre cette compétition, et nous avons déjà franchi huit tours, en éliminant notamment Rodez et Troyes, qui évoluent au niveau U19 Nationaux. C’est une belle reconnaissance pour les joueurs et pour le staff. Cela met en lumière notre projet et confirme que nous sommes sur la bonne voie.

Comment abordez-vous ce 8e de finale contre Lyon ?
Nous allons affronter l’un des trois meilleurs centres de formation français. L’Olympique Lyonnais a une identité forte, une puissance offensive redoutable, et une expérience incomparable dans cette compétition. Mais pour nous, c’est une rencontre à prendre comme une opportunité, un défi à relever. Nous n’avons rien à perdre, tout à gagner. Ce que j’attends avant tout, c’est que mes joueurs montrent leur vrai visage et ne passent pas à côté de ce qu’ils savent faire.

Quels sont les points forts et les points faibles de votre équipe ?
Notre gros point fort, c’est notre capacité à répéter les efforts. Nous utilisons un système GPS pour analyser les performances athlétiques, et les résultats sont excellents. L’engagement physique et la solidarité sont nos meilleures armes. Autre point clé, cette mixité dans l’effectif, qui crée une dynamique positive où chaque joueur peut progresser au contact de l’autre. Concernant nos axes d’amélioration, certains joueurs manquent encore de technicité et la gestion des émotions reste un défi. Mais justement, la Coupe Gambardella est un excellent outil pour apprendre à évoluer sous pression.

Jouer à Furiani, un atout ?
Évoluer à Armand-Cesari est une chance. Il y aura une ambiance, une attente. Il faut savoir gérer cette pression, mais mentalement, mes joueurs sont prêts. Nous avons tout à gagner, rien à perdre.
 
Philippe Le Maire, entraineur des U18 du SC Bastia (photo SCB)
Philippe Le Maire, entraineur des U18 du SC Bastia (photo SCB)