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Le nouveau préfet de Corse a officiellement pris ses fonctions


le Lundi 28 Octobre 2024 à 18:46

Le nouveau préfet de Corse, Jérôme Filippini, a officiellement été installé ce lundi par la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin. Une prise de fonctions un peu particulière pour celui qui se définit comme "un serviteur de la République" et qui a souhaité esquisser la manière dont il compte travailler sur les dossiers de l'île. Entre dialogue et écoute de l'ensemble des acteurs de la société insulaire.



Jérôme Filippini a officiellement pris ses fonctions de préfet de Corse, préfet de Corse-du-Sud, ce lundi (Photos : Paule Santoni)
Jérôme Filippini a officiellement pris ses fonctions de préfet de Corse, préfet de Corse-du-Sud, ce lundi (Photos : Paule Santoni)
Pour lui, « c’est l’un des postes les plus beaux et les plus exigeants de la République ». Le nouveau préfet de Corse, Jérôme Filippini, a pris ses fonctions ce lundi, après avoir été nommé en Conseil des ministres le 10 octobre dernier. Tout droit arrivé de La Réunion, celui qui se définit comme « un serviteur de la République » a officiellement été installé par Catherine Vautrin, la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, en charge du dossier corse, qui terminait sa visite sur l’île, devant le monument aux morts sur la place Campinchi à Ajaccio.
 
Après s’être recueilli devant la stèle en hommage au préfet Érignac, au sein du palais Lantivy, Jérôme Filippini a également profité de cette première journée pour se présenter à la presse afin de dessiner sa méthode de travail. Fort d’un quatrième poste de préfet après le Lot, l’Eure et donc La Réunion, il dit avoir conservé « la même passion et la même foi pour servir l’autre et l’intérêt général » et vouloir privilégier le dialogue, chaque fois que cela est possible. « J’ai plutôt tendance à aimer m’occuper des sujets concrets, à me mettre à la place des gens, à essayer de comprendre quelles sont leurs difficultés. J’assume tout à fait la posture d’autorité qu’un préfet doit assurer quand il faut le faire, mais mon grand plaisir c’est plutôt de sentir que c’est avec les personnes elles-mêmes qu’on a pu construire une solution qui fonctionne », explique-t-il. « Le pari que je fais systématiquement c’est de commencer à vouloir aller au contact et de vouloir travailler avec tous sans aucune exclusive, sans aucun préjugé, et avec une neutralité et une impartialité à laquelle je tiens beaucoup », insiste-t-il en indiquant vouloir travailler au contact « de tous les partenaires », qu’ils soient élus, acteurs économiques et sociaux, acteurs associatifs, et « chaque fois que cela sera possible avec les habitants ». 
 
« Il n’y a pas de bonne solution où l’État et la CdC ne fonctionnent pas ensemble »
 
Dans ce droit fil, il affirme vouloir s’astreindre à « trouver des solutions qui sont les bonnes pour le territoire » en s’efforçant de s’occuper « des sujets qui sont importants pour la Corse et pour les habitants de la Corse ». « Tous les défis de l’insularité, la question des transports, du logement, des déchets, de l’eau et de l’assainissement, du développement des communes dans tous leurs projets, mais aussi des préoccupations que peuvent avoir nos concitoyens sur le bien vivre ensemble, le bien vieillir, la santé, l’éducation... », liste-t-il. 
 
Mais l’arrivée du nouveau préfet de Corse se fait aussi à un moment particulier où les écritures constitutionnelles relatives au processus d’autonomie sont actuellement soumises à l’étude des parlementaires à Paris. « Il y a une dynamique très forte du processus institutionnel que le gouvernement a confirmé de façon très claire. On ne laisse rien de ce qui avait été commencé, on ne repart pas à zéro », confirme-t-il. Sa prise de fonctions intervient également quelques semaines après la crise qui avait entouré le dossier de la future gestion des ports et aéroports de l’île – sujet qui, rappelle-t-il fera d’ailleurs l’objet d’une réunion à Paris ce jeudi – et crispé quelque peu les relations entre son prédécesseur, Amaury de Saint-Quentin, et le président de l’Exécutif de Corse, Gilles Simeoni. « Avec le président du conseil exécutif de Corse, j’espère qu’on installera une relation très confiante, chacun dans son rôle, avec de ma part un grand respect pour ce qu’est la Collectivité de Corse. Il n’y a pas de bonne solution où l’État et la CdC ne fonctionnent pas ensemble. Je connais l’histoire, les difficultés et les tensions mais je parie sur le fait qu’on peut construire et réussir beaucoup de choses ensemble », souligne Jérôme Filippini en dévoilant avoir déjà eu un échange téléphonique avec le principal intéressé qu’il rencontrera en outre dans les prochains jours, tout comme la présidente de l’assemblée, les parlementaires de l’île, et les présidents des associations de maires. « Je vais essayer d’aller le plus vite possible au contact », appuie-t-il. Le nouveau préfet précise par ailleurs qu’à l’occasion de ses premiers entretiens, il verra aussi l’autorité judiciaire pour aborder notamment la question du grand banditisme. « Il y a beaucoup à faire, au-delà de ce qui existe déjà, pour mettre fin à des activités qui portent atteinte à la vie des habitants », commente-t-il en affirmant vouloir mener une « très étroite coopération avec l’autorité judiciaire ».
 
Interrogé sur le défi que ses origines corses – son arrière-grand-père est originaire d’Olmi-Capella-  peuvent représenter dans son nouveau poste, Jérôme Filippini dit ne rien en renier, tout en ne voulant pas surjouer. Lui qui est le fruit d’origines multiples confie en effet n’avoir passé que quelques vacances sur l’île. Pourtant il glisse ne pas avoir hésité quand on lui a proposé le poste de préfet de Corse. « Je suis avant tout un serviteur de la République et c’est dans ce sens que je vais travailler et il se trouve que je vais le faire dans une terre qui a beaucoup de sens pour moi », livre-t-il encore. 

Le nouveau préfet de Corse a officiellement été installé dans ses fonctions par la ministre du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, en charge du dossier corse, Catherine Vautrin, ce lundi matin devant le monument aux morts de la place Campinchi à Ajaccio (Photos : Paule Santoni)