- Vous avez commencé le violoncelle très tôt, à l’âge de cinq ans. La fusion s’est-elle opérée instantanément entre vous et votre instrument ?
- Oui, j'ai eu mon premier violoncelle à l'âge de 4 ans et demi. Ça a été vraiment un coup de foudre immédiat avec l'instrument, même avant la musique. C'est l'instrument qui est le plus proche de la voix humaine et qui, à mon sens, fait le plus corps avec l'instrumentiste. Ce sont vraiment deux corps qui fusionnent et n'en font qu'un. Pour un gamin de cet âge, c'est extrêmement ludique, pour un adulte aussi d'ailleurs, on l'enlace, on l'entoure. Il y a quelque chose de très sensuel, même si à cet âge bien sûr on en perçoit les sensations sans savoir mettre un mot dessus.
Donc c'est un instrument vraiment extraordinaire.
- Que diriez-vous à des parents pour les convaincre d’inscrire leurs enfants à des cours de violoncelle, face à la concurrence d'instruments comme le piano, la flûte, le violon ou la guitare ?
- Il est sans doute plus difficile au début de commencer sur un instrument à cordes, si on compare par exemple avec le piano. En revanche, le violoncelle est un instrument exceptionnel qui a toutes les capacités puisqu'on a la chance d'avoir tous les registres, des sons graves aux sons aigus. On peut jouer tous les styles de musique avec et rapidement se faire plaisir avec des petits morceaux. C'est vraiment un instrument qui a énormément évolué dans le temps et est devenu un instrument solistique, puisqu’à la base le violoncelle et la viole de gambe étaient des instruments accompagnateurs. Le violoncelle est un instrument qui chante par définition. Et on le voit d'ailleurs avec tous les grands compositeurs : souvent le thème est exposé au violoncelle parce qu’il est plus proche de la voix humaine, c’est vraiment l'instrument du chant !
- Quand on acquiert une renommée internationale à un âge aussi précoce que le vôtre, qu’est-ce qui change dans la pratique de ce métier-passion ? Et quels sont les défis qui, aujourd’hui, vous permettent de durer ?
- C'est la passion ! J'ai 42 ans et j'ai eu la chance de faire déjà pas mal de choses mais j'ai encore tellement de rêves, de choses que j'ai envie de faire, de découvrir, d'apporter, d'explorer et je pense qu’une vie ne sera pas suffisante. J'ai le désir d'aller aussi loin que je le peux avec cet instrument dans cette découverte et cette exploration. Je suis un perfectionniste et, si la perfection en musique n'existe pas, c'est vraiment à chaque fois chercher à se rapprocher un peu plus d'un idéal, d’un son que l’on entend, de la perception que l’on a d'une œuvre, de se rapprocher de la vision que l’on pense que le compositeur a voulu transmettre dans son œuvre. Donc voilà, c'est un travail infini finalement, et il n’y a pas un jour sans que je recherche et que j'explore. C'est ça qui fait aussi toute la richesse de la musique.
- Votre violoncelle est un Matteo Goffriller de 1701, baptisé L’Ambassadeur. Comment s’improvise-t-on ambassadeur de la musique classique auprès des nouvelles générations ?
- J'ai appelé cet instrument l'Ambassadeur parce qu'il ne portait pas de nom. Certains grands instruments portent le nom d'un grand musicien qui l'a joué ou d'un grand mécène du 18e ou 19e siècle qui avait acquis cet instrument, ce n’était pas le cas pour le mien. Cela fait plus de 20 ans que je le joue et j'avais toujours dit qu'un jour je lui donnerai un nom. Je ne voulais pas donner un nom juste comme ça et à l'occasion du 30e anniversaire de la Chute du mur de Berlin, j'avais été invité pour y jouer. C'était un moment bouleversant. Lors d’une interview, juste après, un journaliste me dit : « Vous êtes un ambassadeur de paix. » J'ai dit : « C'est pas moi, c’est la musique qui est un ambassadeur de paix » et j'ai décidé d'appeler mon instrument L'Ambassadeur. Je pense que la musique est là pour nous aider à dire ce qu'on n'arrive pas à exprimer avec des mots et je pense que la musique est un véritable ambassadeur de paix.
- C’est donc en Corse que vous débutez votre tournée d’été. Que retenez-vous du patrimoine musical de l’île de beauté ?
- Il y un évidemment un patrimoine musical très fort et très beau. J'adore la Corse, je suis venu depuis une vingtaine d'années passer un certain nombre de vacances dans la région de Porto-Vecchio. Cela faisait déjà quelques temps que j'avais envie, avec les équipes de Société Générale, coproducteur de la tournée, que l’on puisse venir avec la tournée Un Eté en France et de débuter cette tournée ici sur l’Ile de beauté. Je suis très heureux de ces 3 concerts en Corse.
- Vous vous êtes produit gratuitement jeudi soir à Porto-Vecchio, puis ce sera le cas à Bastia ces vendredi et samedi soir. Pourquoi avez-vous choisi le concept des concerts en plein air ?
- Oui, c'est vraiment l'ADN de cette tournée que j'ai imaginée en 2020. C'était une tournée dont je rêvais depuis longtemps et puisque les salles de concert du monde entier étaient fermées à cause de la crise sanitaire et que l’on n’avait plus de lien social, j'ai lancé cette tournée, seulement l'extérieur était autorisé. Donc voilà des concerts en plein air et gratuits pour le public. C'est très important aussi de participer à la démocratisation de la musique, de la rendre accessible pour un certain nombre de gens qui ne la connaissent peut-être pas encore. Parce que finalement, la musique classique on la connaît tous mais parfois on a peut-être encore des craintes de pousser les portes d'une salle de concert si on ne la connaît pas plus que ça. C'est le rôle de cette tournée, cette démocratisation, cette accessibilité de la musique, et puis bien sûr l'accompagnement de tous ces jeunes instrumentistes.
- Oui, j'ai eu mon premier violoncelle à l'âge de 4 ans et demi. Ça a été vraiment un coup de foudre immédiat avec l'instrument, même avant la musique. C'est l'instrument qui est le plus proche de la voix humaine et qui, à mon sens, fait le plus corps avec l'instrumentiste. Ce sont vraiment deux corps qui fusionnent et n'en font qu'un. Pour un gamin de cet âge, c'est extrêmement ludique, pour un adulte aussi d'ailleurs, on l'enlace, on l'entoure. Il y a quelque chose de très sensuel, même si à cet âge bien sûr on en perçoit les sensations sans savoir mettre un mot dessus.
Donc c'est un instrument vraiment extraordinaire.
- Que diriez-vous à des parents pour les convaincre d’inscrire leurs enfants à des cours de violoncelle, face à la concurrence d'instruments comme le piano, la flûte, le violon ou la guitare ?
- Il est sans doute plus difficile au début de commencer sur un instrument à cordes, si on compare par exemple avec le piano. En revanche, le violoncelle est un instrument exceptionnel qui a toutes les capacités puisqu'on a la chance d'avoir tous les registres, des sons graves aux sons aigus. On peut jouer tous les styles de musique avec et rapidement se faire plaisir avec des petits morceaux. C'est vraiment un instrument qui a énormément évolué dans le temps et est devenu un instrument solistique, puisqu’à la base le violoncelle et la viole de gambe étaient des instruments accompagnateurs. Le violoncelle est un instrument qui chante par définition. Et on le voit d'ailleurs avec tous les grands compositeurs : souvent le thème est exposé au violoncelle parce qu’il est plus proche de la voix humaine, c’est vraiment l'instrument du chant !
- Quand on acquiert une renommée internationale à un âge aussi précoce que le vôtre, qu’est-ce qui change dans la pratique de ce métier-passion ? Et quels sont les défis qui, aujourd’hui, vous permettent de durer ?
- C'est la passion ! J'ai 42 ans et j'ai eu la chance de faire déjà pas mal de choses mais j'ai encore tellement de rêves, de choses que j'ai envie de faire, de découvrir, d'apporter, d'explorer et je pense qu’une vie ne sera pas suffisante. J'ai le désir d'aller aussi loin que je le peux avec cet instrument dans cette découverte et cette exploration. Je suis un perfectionniste et, si la perfection en musique n'existe pas, c'est vraiment à chaque fois chercher à se rapprocher un peu plus d'un idéal, d’un son que l’on entend, de la perception que l’on a d'une œuvre, de se rapprocher de la vision que l’on pense que le compositeur a voulu transmettre dans son œuvre. Donc voilà, c'est un travail infini finalement, et il n’y a pas un jour sans que je recherche et que j'explore. C'est ça qui fait aussi toute la richesse de la musique.
- Votre violoncelle est un Matteo Goffriller de 1701, baptisé L’Ambassadeur. Comment s’improvise-t-on ambassadeur de la musique classique auprès des nouvelles générations ?
- J'ai appelé cet instrument l'Ambassadeur parce qu'il ne portait pas de nom. Certains grands instruments portent le nom d'un grand musicien qui l'a joué ou d'un grand mécène du 18e ou 19e siècle qui avait acquis cet instrument, ce n’était pas le cas pour le mien. Cela fait plus de 20 ans que je le joue et j'avais toujours dit qu'un jour je lui donnerai un nom. Je ne voulais pas donner un nom juste comme ça et à l'occasion du 30e anniversaire de la Chute du mur de Berlin, j'avais été invité pour y jouer. C'était un moment bouleversant. Lors d’une interview, juste après, un journaliste me dit : « Vous êtes un ambassadeur de paix. » J'ai dit : « C'est pas moi, c’est la musique qui est un ambassadeur de paix » et j'ai décidé d'appeler mon instrument L'Ambassadeur. Je pense que la musique est là pour nous aider à dire ce qu'on n'arrive pas à exprimer avec des mots et je pense que la musique est un véritable ambassadeur de paix.
- C’est donc en Corse que vous débutez votre tournée d’été. Que retenez-vous du patrimoine musical de l’île de beauté ?
- Il y un évidemment un patrimoine musical très fort et très beau. J'adore la Corse, je suis venu depuis une vingtaine d'années passer un certain nombre de vacances dans la région de Porto-Vecchio. Cela faisait déjà quelques temps que j'avais envie, avec les équipes de Société Générale, coproducteur de la tournée, que l’on puisse venir avec la tournée Un Eté en France et de débuter cette tournée ici sur l’Ile de beauté. Je suis très heureux de ces 3 concerts en Corse.
- Vous vous êtes produit gratuitement jeudi soir à Porto-Vecchio, puis ce sera le cas à Bastia ces vendredi et samedi soir. Pourquoi avez-vous choisi le concept des concerts en plein air ?
- Oui, c'est vraiment l'ADN de cette tournée que j'ai imaginée en 2020. C'était une tournée dont je rêvais depuis longtemps et puisque les salles de concert du monde entier étaient fermées à cause de la crise sanitaire et que l’on n’avait plus de lien social, j'ai lancé cette tournée, seulement l'extérieur était autorisé. Donc voilà des concerts en plein air et gratuits pour le public. C'est très important aussi de participer à la démocratisation de la musique, de la rendre accessible pour un certain nombre de gens qui ne la connaissent peut-être pas encore. Parce que finalement, la musique classique on la connaît tous mais parfois on a peut-être encore des craintes de pousser les portes d'une salle de concert si on ne la connaît pas plus que ça. C'est le rôle de cette tournée, cette démocratisation, cette accessibilité de la musique, et puis bien sûr l'accompagnement de tous ces jeunes instrumentistes.