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Législatives 2924. Jean-Félix Acquaviva "J’appelle à la convergence nationale et patriotique"


Mario Grazi le Dimanche 30 Juin 2024 à 21:52

Après avoir passé la journée dans son village de Lozzi, le député sortant de la deuxième circonscription de la Haute-Corse, Jean-Félix Acquaviva, a rejoint son QG cortenais, au bar La Coupole, sur le cours Paoli, en début de soirée. « Déçu » par les résultats, il reste néanmoins « confiant pour le 2e tour ».



Ce soir à Corte
Ce soir à Corte
- Les résultats de ce premier tour vous placent en deuxième position à 2500 voix de François-Xavier Ceccoli. C’est une déception ?
- Déçu par le vote de colère d’une part qui continue sur le RN dans la ruralité, mais aussi sociologiquement et culturellement, on voit bien que la présidentialisation secondaire produit maintenant des votes de l’extrême. Cela va poser des problèmes politiques, sociologie et culturel important dans les années à venir. Outre le fait qu’il y a une colère dans la ruralité, s’ajoute donc ce phénomène-là qui n’était pas là lors des scrutins précédents et cela crée un problème profond au-delà même de l’élection. En ce qui me concerne, permettez-moi d’abord de remercier les milliers d’électrices et électeurs qui ont porté leurs suffrages sur notre candidature, car malgré tout nous progressons de plus de 2000 voix par rapport aux élections de 2022. Cela ne suffit pas. Nous sommes en deuxième position, mais nous sommes dans une triangulaire et donc va se jouer la question du projet national corse avec l’ensemble des nationalistes qui doivent converger, mais aussi des progressistes qui veulent faire barrage au RN, qui veulent construire un projet de développement qui n’est pas la spéculation, mais qui est l’autonomisation des choses par la décision et qui respecte la justice sociale, ce qui n’est pas le projet de François-Xavier Ceccoli, car sur l’autonomie nous ne sommes pas d’accord, y compris sur la question de l’urbanisme et de la spéculation. À partir de là, j’appelle au rassemblement et à la convergence le plus large possible sur notre projet. Nous pouvons remporter cette élection pour le bien de la Corse. Nous respecterons bien sûr les urnes après le 2e tour, car nous sommes des démocrates. L’heure est grave et elle est à la mobilisation. L’élection ne se joue pas en un tour, d’autant plus que nous sommes dans une triangulaire. J’appelle à la convergence nationale et patriotique, mais aussi au rassemblement national des forces de progrès sur cette élection qui est important quand on voit ce qu’il se passe ailleurs en Corse.

- Faire barrage au RN veut peut-être dire aussi qu’il y ait un désistement de votre part en faveur de François-Xavier Ceccoli. Vous y avez songé ?
- Je maintiens ma candidature pour deux raisons. Premièrement parce que François-Xavier Ceccoli a dit, sauf à ce qu’il revienne en arrière, qu’il siégerait dans sa famille politique des Républicains Or il y a une extrême ambiguïté sur le fait que cette famille politique puisse être en majorité conjoncturelle ou durable avec le RN. Cela veut dire qu’il y a un problème de fond. Deuxièmement, il n’est pas pour l’autonomie et il n’est pas pour les projets du maintien du foncier contre la spéculation tel que le somme. Et le troisième, nous pouvons remporter cette élection. Je me tourne vers les électeurs de Core in Fronte, mais aussi vers la gauche d’Hélène Sanchez qui peut trouver une alternative e cadre du projet que nous proposons. Tout ce qui a été fait sur l’autonomie et la construction d’une émancipation de la Corse se retrouve dans ce projet qui résiste au second tour. Je crois que nous pouvons sortir gagnants de cette triangulaire. Il est donc de ma responsabilité de maintenir le cap dans cette élection.
Comment mobiliser les 35% d’abstentionnistes, qui constituent une importante réserve de voix ?
Je crois que nous sommes aujourd’hui dans un moment historique grave. Il y a eu ce premier tour et un vote de colère. Je m’adresse à c elles et ceux qui ont voté, peut-être en défouloir pour le RN et qui ne partage pas leurs idées, et puis il y a celles et ceux qui ont voté pour d’autres candidats au premier tour. Aujourd’hui nous savons ce qu’il se passe en Corse, nous savons ce qu’il se passe à Paris, nous savons ce que nous voulons faire nous si nous sommes élus, à savoir un groupe indépendant LIOT qui fera barrage au RN et qui participera s’il le fait à des majorités alternatives, qui soient bien sûr sur des valeurs communes, en dehors des extrêmes, mais ce n’est pas le cas des autres choix proposés avec les ambiguïtés entretenues par François-Xavier Ceccoli. Maintenir ce cap et ce projet, vu le travail effectué, vu les décennies de combats qui ont été les nôtres et vu ce qu’il y a devant de résister face à ce qu’il se passe à Paris ? me paraît être al solution la plus responsable.

- La poussée du RN vous inquiète ?
- C’est inquiétant électoralement et il nous incombe d’investir le terrain électoral et politique pour résorber les colères, mais cela m’inquiète aussi culturellement et sociologiquement comme je l’ai dit précédemment. Il y a un vote décomplexé aujourd’hui qui n’existait pas par le passé. On voit bien qu’il y a un vote issu du Continent français lié aux grands débats sur les chaînes télé en continu et des réseaux sociaux, et cela ne correspond pas à la réalité culturelle et politique de la Corse. C’est un problème profond. Et pour maintenir le cap d’une solution politique de la paix et d’une cohésion qui doit aller vers une intégration par la langue, la culture, l’identité et le respect de ce que nous sommes, il nous semble que nous devons tenir le cap de ce projet national que nous proposons aux électrices et aux électeurs au second tour.