La 2ème circonscription de Haute-Corse est celle qui dispose du territoire le plus vaste. Celui-ci s'étend de la Balagne à la Plaine Orientale en passant par Corte et les territoires ruraux du centre de l'île.
C’est la plus vaste des quatre circonscriptions de l’île, mais aussi un territoire à faible densité de population où 21,5% des habitants vivent sous le seuil de pauvreté. De la Balagne à la Plaine orientale, en passant par Corte et les territoires ruraux de l’intérieur de l’île, la deuxième circonscription de Haute-Corse compte 67 903 électeurs. Dans ce territoire, le dernier scrutin législatif s’était soldé par une victoire sur le fil pour Jean-Félix Acquaviva qui avait récolté 50,23% des voix face à François-Xavier Ceccoli qui avait pour sa part rassemblé 49,77% des suffrages. Au total, le député sortant l’avait emporté avec un écart de seulement 156 voix. Un duel serré qui pourrait bien se reproduire pour les élections anticipées des 30 juin et 7 juillet pour lesquelles sept candidats sont cette fois en lice.
À commencer par le député sortant, Jean-Félix Acquaviva. Dans ce contexte de crise politique importante au niveau national, le candidat de Femu a Corsica se présente comme « une offre politique stable, lucide et claire, qui ne cache pas d’où elle vient ». Face aux critiques de ses adversaires, il défend son bilan et espère retrouver son siège au Palais Bourbon afin notamment de poursuivre le travail dans le cadre du processus d’autonomie qu’il juge essentiel pour régler le problème politique corse.
François-Xavier Ceccoli, le maire de San Giuliano, avait échoué d'une centaine de voix en 2022. Il est de nouveau candidat dans le cadre d'une offre transpartisane pour ce scrutin anticipé.
Son challenger des dernières législatives, François-Xavier Ceccoli, est également de nouveau candidat et espère cette fois une issue favorable. Le maire de San Giuliano a une nouvelle fois fait le choix d’une candidature sans étiquette, afin de proposer une offre transpartisane aux électeurs. Son fer de lance : le bilan de la mandature nationaliste à la Collectivité de Corse qu’il juge « cataclysmique ». Il souhaite en outre agir sur des sujets qui touchent au quotidien des Corses, en commençant par donner une nouvelle impulsion en matière d’infrastructures.
Lors du premier tour des législatives de 2022, Lionel Mortini avait fini en troisième position avec 17,99 % des suffrages. Nazione ayant décidé de ne pas présenter de candidat pour ce scrutin, les quelques 5 736 voix que son candidat avait pu récolter pourraient se reporter vers un autre mouvement du courant indépendantiste. Faute d’accord trouvé entre les différents partis de la famille nationaliste, Core in Fronte a en effet décidé de présenter ses propres candidats, dont Antoine Carli sur cette circonscription. Apiculteur et conseiller municipal de Canavaggia, ce militant de 50 ans veut porter la voix de la lutte de libération nationale tout en formulant des propositions qui répondent aux problèmes du quotidien des Corses.
Après les scores enregistrés par le Rassemblement National lors des dernières élections européennes, le parti à la flamme a également décidé de placer des candidats dans les quatre circonscriptions de l’île pour ces législatives. Pour cette circonscription, c’est Sylvie Jouart-Fernandez, commerçante installée à Ajaccio, qui a été choisie. À 58 ans, elle se lance en politique « pour remettre la France debout » face à la « pauvreté, l’insécurité, une immigration non contrôlée, et la vie trop chère ». Lors du scrutin de 2022, le RN avait enregistré 11,47% des suffrages exprimés sur cette circonscription lors du premier tour.
Militante écologiste de longue date, Hélène Sanchez est pour sa part la candidate du Nouveau Front Populaire. Sous cette bannière de l’alliance des partis de gauche, celle qui avait déjà candidaté aux élections européennes sur la liste EELV menée par Marie Toussaint, veut permettre à la Corse de « retrouver son ADN de gauche ». Se revendiquant d’une « gauche solidaire écologiste », Amélie Raffaelli-Franceschi avait recueilli 1879 voix en 2022, soit 5,8% des suffrages exprimés.
Viviane Rongione est la candidate de Lutte Ouvrière. Cette enseignante à la retraite veut « défendre l’idée que c’est aux travailleurs de prendre leur sort en main » en démontrant que « refuser une société fondée sur l’exploitation, c’est refuser la dégradation des conditions de vie ». Déjà candidate en 2022, elle avait recueilli 215 voix soit 0,67 % des suffrages.
Enfin, Marie-Louise Mariani, dite Baronne Marie-Louise Mariani, est la représentante du mouvement souverainiste Suvranu. Jeune étudiante de 26 ans aux Beaux-Arts de Nantes, elle motive sa candidature par « un profond sentiment d’injustice » lié à un « système électoral actuel (qui) marginalise la voix du peuple » et souhaite « donner une véritable voix aux citoyens ». Lors des législatives de 2022, 75 électeurs lui avaient accordé leurs voix, soit 0,24% des suffrages exprimés.
L’abstention avait pour sa part caracolé à 51,8 % lors du premier tour de ce scrutin.
L’abstention avait pour sa part caracolé à 51,8 % lors du premier tour de ce scrutin.