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Législatives. Viviane Rongione (Lutte Ouvrière) : "Les travailleurs doivent prendre leur sort en main"


MV le Mardi 18 Juin 2024 à 19:27

Pour cette élection législative Lutte ouvrière a aligné un candidat dans trois de quatre circonscription de l'île. En Haute-Corse, Viviane Rongione, enseignante à la retraite, est candidate dans la 2ème. Elle explique à Corse Net Infos les raisons de ces candidatures autour d’un objectif : défendre le camp des travailleurs



iviane Rongione, enseignante retraitée résidant en région parisienne, est candidate dans la deuxième circonscription de Haute-Corse aux élections législatives
iviane Rongione, enseignante retraitée résidant en région parisienne, est candidate dans la deuxième circonscription de Haute-Corse aux élections législatives

 

- Candidate de Lutte ouvrière, vous ne vivez pas en Corse. Qu’est-ce qui a motivé votre candidature ? 
- C’est la nécessité de défendre partout l’idée que c’est aux travailleurs de prendre leur sort en main. Il ne faut pas qu’ils comptent sur les politiciens, qu’ils soient de droite, de gauche ou d’extrême droite. Voter dans le camp des travailleurs, c’est refuser une société fondée sur l’exploitation, c’est refuser la dégradation des conditions de vie. 

- Comment voyez-vous la situation politique actuelle en France, où l'extrême droite, et notamment le Rassemblement National, semble gagner en popularité ?
- C’est une crise politique. Elle est profonde et liée à la crise économique et sociale qui sévit depuis 50 ans. Se sont usés au pouvoir : la droite, la gauche, et Macron. L’extrême droite progresse sur le terreau de cette crise. Des travailleurs veulent essayer le RN, mais ils se trompent lourdement. Le RN a soi-disant un programme, mais c’est un programme modifié au jour le jour. Le RN revient déjà sur ses promesses avant même le  premier tour. Il invoque déjà le déficit budgétaire, les accords qu’il doit passer avec ses alliés. Ce qui prouve bien que ses alliés ce ne sont pas les travailleurs, mais les hommes politiques de droite qui le rejoignent et espèrent un ministère. Ceux-là mêmes dont les partis se sont usés au pouvoir et que les travailleurs rejettent. Voter pour le RN c’est voter pour eux. Le Nouveau Front Populaire remet en selle la gauche, il a d’ailleurs été rejoint par François Hollande, celui dont les travailleurs ne voulaient plus et qui a intronisé Emmanuel Macron en politique. Ces partis et ces rassemblements ne représentent pas un espoir pour les travailleurs.

- Quels sont les principaux axes de votre programme électoral pour les législatives ?
- Notre axe principal, c’est que les travailleurs doivent prendre leur sort en main. Lutter pour augmentation des salaires, des pensions, des allocations et les indexer sur les prix au rythme de l’inflation, mois après mois, s’il le faut, pour annuler les reculs sur la retraite ou l’assurance chômage, pour ne pas se laisser entraîner dans une troisième guerre mondiale. La force des travailleurs, c’est le seul barrage non seulement aux idées d’extrême droite, mais aussi à la politique antiouvrière du patronat.

- Comment Lutte Ouvrière prévoit-elle de contrer cette montée en termes de stratégie électorale et de mobilisation ?
- Pour renforcer ce camp des travailleurs, nous appelons tous les travailleurs à constituer là où ils sont des petits groupes de militants prêts à lutter pour reconstruire l’unité de tous les travailleurs en lutte contre le capitalisme. Ils peuvent prendre contact avec nous sur notre site.  

- Comment comptez-vous répondre aux préoccupations des électeurs qui sont attirés par les discours de l'extrême droite ?
Les préoccupations portant sur les conditions de vie, l’inflation, les risques de guerre, la destruction des services publics sont légitimes. Mais en dressant les travailleurs français contre les travailleurs étrangers, le RN divise la classe ouvrière, l’affaiblit, au profit du patronat. Nous appelons tous ceux qui le veulent à lutter contre cette division, à refuser le repli national et le racisme.

- Défendez-vous des problématiques plus spécifiques à la Corse ?  
- En Corse, en France, en Europe, tant que les capitalistes dirigeront l’économie, ils n’auront de cesse d’exploiter les travailleurs, de leur soutirer du profit et les travailleurs n’auront pas le droit de décider de ce qui les concerne. L’autonomie des travailleurs en Corse, ou d’ailleurs, c’est d’abord d’en finir avec le capitalisme.

- Quelle est la position de Lutte ouvrière sur la question de l'autonomie de la Corse ? 
- C’est aux Corses de décider, que l’on soit Breton, Auvergnat, Guadeloupéen, Martiniquais etc. nous sommes tous entraînés dans la même dégradation de nos conditions de vie, dans le processus de guerre, l’autonomie ne protège pas des méfaits de l’impérialisme à l’échelle mondiale.  

- Comment allez-vous mener cette campagne éclair ? 
- Nous appelons tous les travailleurs convaincus qu’il faut défendre le camp des travailleurs à relayer nos idées et à appeler à voter pour nos candidats : Voter pour un candidat de Lutte ouvrière, c’est envoyer au parlement un député qui sera les yeux et les oreilles des travailleurs, qui pourra soutenir toutes les propositions qui vont dans le sens des intérêts des travailleurs, et dénoncer toutes les magouilles qui se trament contre eux !