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Législatives : ce que proposent les candidats corses sur l'environnement


Rose Casado le Jeudi 27 Juin 2024 à 13:30

C’est l’une des grandes absentes de la campagne des élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. La question environnementale a largement été laissée à la marge, malgré son importance capitale à l’heure où l’avenir de la planète est menacé. Du Nouveau Front Populaire au Rassemblement National en passant par le mouvement nationaliste et le centre de l’échiquier politique, quels sont les priorités des 31 candidats en course dans les quatre circonscriptions corses pour répondre aux enjeux environnementaux ?



Législatives : ce que proposent les candidats corses sur l'environnement
Du côté du Nouveau Front Populaire, Marc-Antoine Leroy (1ère circonscription de Corse-du-Sud), Jean-Baptiste Luccioni (2ème circonscription de Corse-du-Sud), Sacha Bastelica (1ère circonscription de Haute-Corse) et Hélène Sanchez (2ème circonscription de Haute-Corse) veulent avoir tout agir sur la question des transports afin de réduire l’empreinte carbone. Ils appellent ainsi à renforcer les transports en commun et notamment le train, ainsi qu’à développer les pistes cyclables. D’autre part, ils aspirent également à agir sur la question de l’agriculture. « Avoir une agriculture moderne et durable, suppose que l’on se mette autour d’une table sur les grandes questions du foncier sur la Corse », pointe Hélène Sanchez, tandis que Sacha Bastelica ajoute : « Nous voulons lutter contre l'agriculture intensive et l'utilisation de pesticides ». 
 
Pour les quatre candidats du Rassemblement National – Ariane Quarena (1ère circonscription de Corse-du-Sud), François Filoni (2ème circonscription de Corse-du-Sud), Jean-Michel Marchal (1ère circonscription de Haute-Corse) et Sylvie Jouart-Fernandez (2ème circonscription de Haute-Corse) -, la priorité sur l’île s’articule autour de la question de la maîtrise de l’eau. « Nous allons manquer d’eau », constate François Filoni en posant : « Nous proposons de faire des barrages à Olivesi et Cavu. Leur financement est acté. C’est un enjeu fondamental ». 

Le mouvement identitaire Mossa Palatina – représenté par Lisandru Luciani (1ère circonscription de Corse-du-Sud), Michel Chiocca (2ème circonscription de Corse-du-Sud) et Nicolas Battini (1ère circonscription de Haute-Corse) – veut pour sa part s’attaquer à la lancinante question de la gestion des déchets sur l’île. « Nous sommes les partisans de la mise en place d'un incinérateur et d'une unité de valorisation thermique », indique Nicolas Battini en expliquant : « Nous ne pouvons pas continuer à enfouir et à dépasser les quotas d'enfouissement en Corse. Cela va devenir une situation catastrophique, y compris d'un point de vue écologique lorsque cette méthode tend à empoisonner les nappes phréatiques et les sols de façon durable ». 
 
La problématique des déchets est aussi centrale pour Core in Fronte et ses candidats – Emmanuelle Dominici (1ère circonscription de Corse-du-sud), Jean-Baptiste Cucchi (2ème circonscription de Corse-du-Sud), Jean-Baptiste Lucciardi (1ère circonscription de Haute-Corse) et Antoine Carli (2ème circonscription de Haute-Corse)-. « C’est un chantier qui a deux facettes : tout d’abord sur le plan technique, il faudra faire des choix courageux, et puis il y a aussi la nécessité de remettre une gestion publique qui permette de faire en sorte que la filière déchets ne fasse pas l’objet d’une prédation », souligne Emmanuelle Dominici. Le parti indépendantiste qui a fait de l’environnement un de ses sujets de prédilection depuis de nombreuses années entend aussi aller « vers un tourisme maîtrisé pour la protection de nos sites environnementaux ». 



Dans la 1ère circonscription de Corse-du-Sud, Laurent Marcangeli, le député sortant et candidat Horizons invite à « trouver un juste équilibre qui tienne compte de ce sujet de société et de civilisation majeur », mais aussi des enjeux économiques. « Il ne faut qu’on ne déséquilibre trop par la législation, parce que la plupart du temps on s'en est aperçu que plus on légifère de manière restrictive avec une volonté de protection de l'environnement, plus ce sont les plus fragiles qui en payent le prix en premier ».
 
De son côté, son challenger des législatives de 2022, le candidat de Femu a Corsica, Romain Colonnaavance : « Il existe différents moyens à travers l'éducation, à travers le levier fiscal, à travers une police environnementale sur certains sites, à travers un certain nombre de mesures qui doivent nous permettre de faire de la Corse un exemple en matière de protection environnementale ».
 
Jean-François Luciani, le candidat d’Avanzemu invite pour sa part à porter une attention particulière à la construction. « Nous sommes aujourd’hui face à une situation où nous avons un nombre d’habitants croissant en Corse, il faut cibler les zones de construction, car la Corse est encore préservée mais cela peut basculer », pose-t-il. 
 
 
Dans la 2ème circonscription de Corse-du-Sud, le second candidat d’Avanzemu de ce scrutin et député sortant, Paul-André Colombani affirme être de « tous les combats contre le réchauffement climatique ». Il rappelle notamment avoir obtenu au cours des deux années passées un amendement relatif au choix de carburant pour la nouvelle centrale du Ricanto afin qu’il soit « vertueux écologiquement et respectueux de la santé des Ajacciens ». Par ailleurs, il souhaite qu’une attention particulière soit portée à la rénovation énergétique. 
 
Son adversaire principale, Valérie Bozzi, martèle que « la Corse doit devenir un exemple en matière d’énergies propres et attirer des investissements ». « Je crois en l’économie verte », insiste-t-elle en pointant par ailleurs : « Le rôle d’un parlementaire, est de réussir à peser sur l'Europe, qui est aujourd'hui compétente en termes de réglementation climatique ». 
 
 
Dans la 1ère circonscription de Haute-Corse, au cours de ses deux ans de mandat, le député sortant, Michel Castellani, rappelle avoir notamment obtenu « au terme d’une journée de bataille dans l’hémicycle, qu’on ne touche pas aux moyens de lutte contre les incendies en Corse ». 
 
Pour Julien Morganti, c’est la gestion de l'eau qui est « prioritaire ».  « Bien que nous soyons la région méditerranéenne la plus arrosée, nous manquons d'eau », relève-t-il en annonçant : « Nous voulons simplifier la création de retenues de barrages ». Il souhaite par ailleurs « valoriser les labels environnementaux, notamment dans le parc marin du Cap Corse et des Agriates, ainsi qu'à l'étang de Biguglia ».

Jean-François Paoli, le vice-président du parti radical, veut agir en matière d’énergie. « Nous ne pouvons pas continuer dans le système de production que nous suivons. Pourquoi ne pas aller vers l'hydrogène ? Des projets ont été portés par des Corses à l'Assemblée nationale à ce sujet, mais il faut aller plus vite, plus loin. Il faut aussi une écologie au service de l'agriculture », indique-t-il. 

Jean-Michel Lamberti, seul candidat Reconquête! de ce scrutin en Corse, pose avant tout : « La France n'est pas le pays qui contribue le plus au réchauffement climatique ou au déclin de notre planète. C'est presque un bon élève dans le monde actuel ». Pour lui, la priorité est de « limiter les distances d'approvisionnement, surtout pour des produits que nous pouvons produire sur le territoire ». « On se doit de faire des circuits courts, y compris pour les agriculteurs », insiste-t-il en notant par ailleurs : « Le nucléaire, avec un mix énergétique éolien, doit garder sa prépondérance ». 

Alexis Fernandez, candidat Rassemblement pour la Corse, s’intéresse lui-aussi à la gestion des déchets. « Certains candidats proposent un incinérateur. Après une étude d’impact environnemental et sociétal, je propose la mécanisation des déchets afin de pouvoir fabriquer de l’électricité verte, Made in Corsica, et ainsi mieux traiter les problématiques de l’hydrologie », indique-t-il. 

 

Dans la 2ème circonscription de Haute-Corse, le député sortant, Jean-Félix Acquaviva, rappelle avoir négocié « 200 millions d’euros dans le cadre du Plan Pluriannuel de l’Énergie ». « Ils permettent outre la rénovation des centrales du Ricantu et de Lucciana, d’installer l’autonomie énergétique en micro hydraulique, en biomasse, en géothermie, en photovoltaïque, mais aussi de rénover les logements sociaux », précise-t-il.
 
François-Xavier Ceccoli, veut un « new deal sur l’énergie ». « Si des barrages venaient à être construits, il faut les rendre hydro-électriques. En utilisant cette manne d’énergie en Corse, nous pourrions avoir de l’énergie propre. Nous devons également continuer à avancer sur la politique de l’énergie solaire », explique-t-il en ajoutant par ailleurs : « Et puis, il faut de la rigueur au niveau agricole. Les produits autorisés en Europe doivent être autorisés en Corse et en France. Nous ne pouvons pas avoir une double réglementation ».   

Marie-Louise Mariani, candidate du mouvement Suvranu, veut promouvoir « des pratiques durables et respectueuses de l'environnement ». « Nous exploiterons l'énergie solaire pour produire de l'électricité, des carburants, et de la chaleur, afin de rendre la Corse énergétiquement autonome. Nous encouragerons également des initiatives locales de conservation et de reforestation pour préserver notre biodiversité unique ».