Cette année encore, le parking du Musée de la Corse a accueilli les chapiteaux où militants et sympathisants de Nazione se sont rassemblés pour cet événement marquant. L'inauguration du village des artisans a lancé les festivités, avant que les invités des diverses délégations de peuples en lutte ne prennent part à la conférence de presse. Petr’Anto Tomasi, porte-parole de Nazione, a souligné les grands rendez-vous de ces Ghjurnate, organisées pour la première fois par le jeune mouvement Nazione, créé en janvier dernier. Parmi ces moments clés, le débat sur le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes figure en bonne place, avec la revendication de l'inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’ONU et la constitution d’un corps électoral. Une revendication ancienne, ayant déjà conduit à la refonte des listes électorales en 1991 lors du statut Joxe. « Depuis, la situation s’est dégradée avec l’arrivée de plus de 5 000 personnes extérieures à la Corse chaque année. Comment imaginer alors la tenue d’un scrutin sur l’avenir institutionnel de l’île dans ces conditions ? » a-t-il questionné.
Les représentants de la Martinique, de la Guadeloupe, de la Sardaigne, de la Kabylie, de la Bretagne, de la Guyane et de la Kanaky ont également pris la parole. Parmi eux, Francis Carole, président du Parti pour la Libération de la Martinique, Ali Méril de l'Union pour la Libération de la Guadeloupe, Simone Maulu et Bustianu Cumpostru de la Sardaigne, Dihya Harouni du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie, Anne Le Gac du mouvement indépendantiste Douar ha Frankiz en Bretagne, Jean-Victor Castor, député indépendantiste de la Guyane, et Mickaël Forrest, ministre des affaires étrangères de Nouvelle-Calédonie, accompagné de David Wanobo de la CCAT (Cellule de Coordination des Actions de Terrain).
Mickaël Forrest a longuement discuté de la situation politique en Nouvelle-Calédonie, notamment des émeutes déclenchées par la volonté de l’État français de dégel du corps électoral, une question pourtant réglée lors des Accords de Nouméa de 1998.
Les débats se poursuivront dimanche avec la présentation de la demande d’inscription de la Corse sur la liste des « territoires non autonomes » à décoloniser de l’ONU, suivis du traditionnel meeting de Nazione à 18h30.