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Pene in capu - Le ver est dans le fruit


le Lundi 24 Mars 2025 à 19:41

"Pene in capu" revient pour de temps à autre, dans un esprit un peu taquin et selon l'humeur du signataire de ces lignes, égratigner, critiquer, dénoncer les faits et gestes qui jalonnent, mais pas toujours de façon heureuse, notre quotidien.



Pene in capu - Le ver est dans le fruit
Ils sont venus. Une fois. Deux fois. Ils ont vu. Mais pas vaincu pour autant.
Et maintenant ?
"Nous avons une obligation de responsabilité et de résultats", répètent à l'envi ceux qui, au plus haut niveau de l'État, défilent sur l'île et qui ont décidé de resserrer les mailles du filet, espérant y capturer ceux que les ministres désignent du doigt à chaque visite.
Tout va y passer : les marchés publics, le BTP, le tourisme, le sport, les jeux, la nuit, le blanchiment d'argent. Tous les secteurs qui attisent la convoitise. Là où se font les meilleures affaires. Celles qui prospèrent. Celles pour lesquelles on élimine à un rythme insoutenable, presque chaque semaine.
Pour y parvenir, Darmanin et d’autres appellent à une mobilisation générale. Celle des Corses, bien sûr et on y vient. Mais aussi celle de l'État. Cette fois, c’est promis : tous les services vont… collaborer.
Le Parquet général avec ceux de Bastia et Ajaccio. Police, gendarmerie, préfets. Un pôle financier renforcé. Tracfin. Et bien d'autres "capteurs", selon le ministre. Tous unis, pour traquer ceux qui rackettent, menacent, tuent.
La criminalité organisée est prévenue : l'État s'engage à intensifier la lutte, avec plus de moyens et de temps.
Mais avant même que le ministre ne vienne marteler son message de fermeté, les policiers corses avaient déjà frappé à la porte de la préfecture pour dénoncer… leur manque de moyens. Et ce ne sont pas deux ou trois magistrats de plus qui suffiront à faire tourner le pôle financier à plein régime.
"La situation de la Corse est grave", répète-t-on à tous les niveaux. Mais qui l'ignore encore ? L’urgence est là. Les ministres qui se succèdent le savent : "Assez parlé, place à l'action."
Reste une réalité : le ver est dans le fruit depuis longtemps. Et à ce stade, seul un traitement radical — mais lequel ? — pourrait empêcher qu’il ne pourrisse définitivement.
À ceux qui prétendent faire front commun contre la criminalité organisée, d’appliquer leurs décisions. Mais ils le savent déjà : ce ne sera pas une sinécure.

(Photo Paule Santoni)
(Photo Paule Santoni)