Le parcours est réversible : il peut se faire dans les deux sens, pour nourrir des interprétations différentes.
Parce que le gotha de l’art contemporain expose à Bonifacio
Si la première biennale était plutôt orientée multimédia, celle-ci évoque l’art contemporain dans toute sa diversité d’expression : danse, sculpture, peinture, installations vidéo… Les œuvres de dix-huit artistes reconnus internationalement sont exposées dans la cité des Falaises. Elles sont signées Laurent Grasso, Blanca Li, Youssef Nabil, Jean-Michel Basquiat ou Bill Viola. Quatre œuvres ont même été réalisées spécialement pour la biennale bonifacienne, qui s’intéresse à un point très précis de l’histoire des civilisations : quand la mécanique s’enraye. Entre ruines et décadence, plus dure sera la chute. Mais plus belle aussi, grâce aux talents des artistes exposés. Lauréat du prix Marcel-Duchamp, le Parisien Laurent Grasso est venu assister au vernissage. A Bonifacio, il expose sa série d’huiles sur bois, Studies into the Past. Artistiquement parlant, Laurent Grasso s’y connaît un peu en fin du monde : « C’est une thématique que je traite depuis longtemps. Le monde que l’on traverse aujourd’hui n’est pas forcément stable. J’y mets une distanciation historique en créant des expériences qui sont décalées dans le temps. » Pour en savoir plus, vous savez ce qu’il vous reste à faire : attendre la fin du monde, ou bien découvrir le travail de Laurent Grasso à Bonifacio.
Parce que Roma Amor, l’histoire d’un palindrome, vous est contée
La grande idée de Prisca Meslier et Dumè Marcellesi, les deux têtes pensantes de De Renava, c’est d’avoir conçu cette biennale comme un palindrome. Le principe du palindrome, c’est d’être lu dans un sens comme dans l’autre. La ville de Laval lui doit une partie de sa notoriété et pour Roma Amor, c’est un peu la même chose. La biennale bien nommée est en effet réversible : elle peut se visiter dans un sens comme dans l’autre. Prisca Meslier explique l’intention derrière : « Il y a ce côté inévitable, car la chute est prophétique, on ne peut pas l’éviter. Il y a une raison ludique aussi : le regard est différent selon le sens de la visite. Ca permet de réfléchir aux multiples sens d’une œuvre d’art. » Comme dirait l’écrivain français Luc Etienne : « Caserne, genre sac. » Autrement dit : rendez-vous à la troisième bonne raison de découvrir la biennale.
Si la première biennale était plutôt orientée multimédia, celle-ci évoque l’art contemporain dans toute sa diversité d’expression : danse, sculpture, peinture, installations vidéo… Les œuvres de dix-huit artistes reconnus internationalement sont exposées dans la cité des Falaises. Elles sont signées Laurent Grasso, Blanca Li, Youssef Nabil, Jean-Michel Basquiat ou Bill Viola. Quatre œuvres ont même été réalisées spécialement pour la biennale bonifacienne, qui s’intéresse à un point très précis de l’histoire des civilisations : quand la mécanique s’enraye. Entre ruines et décadence, plus dure sera la chute. Mais plus belle aussi, grâce aux talents des artistes exposés. Lauréat du prix Marcel-Duchamp, le Parisien Laurent Grasso est venu assister au vernissage. A Bonifacio, il expose sa série d’huiles sur bois, Studies into the Past. Artistiquement parlant, Laurent Grasso s’y connaît un peu en fin du monde : « C’est une thématique que je traite depuis longtemps. Le monde que l’on traverse aujourd’hui n’est pas forcément stable. J’y mets une distanciation historique en créant des expériences qui sont décalées dans le temps. » Pour en savoir plus, vous savez ce qu’il vous reste à faire : attendre la fin du monde, ou bien découvrir le travail de Laurent Grasso à Bonifacio.
Parce que Roma Amor, l’histoire d’un palindrome, vous est contée
La grande idée de Prisca Meslier et Dumè Marcellesi, les deux têtes pensantes de De Renava, c’est d’avoir conçu cette biennale comme un palindrome. Le principe du palindrome, c’est d’être lu dans un sens comme dans l’autre. La ville de Laval lui doit une partie de sa notoriété et pour Roma Amor, c’est un peu la même chose. La biennale bien nommée est en effet réversible : elle peut se visiter dans un sens comme dans l’autre. Prisca Meslier explique l’intention derrière : « Il y a ce côté inévitable, car la chute est prophétique, on ne peut pas l’éviter. Il y a une raison ludique aussi : le regard est différent selon le sens de la visite. Ca permet de réfléchir aux multiples sens d’une œuvre d’art. » Comme dirait l’écrivain français Luc Etienne : « Caserne, genre sac. » Autrement dit : rendez-vous à la troisième bonne raison de découvrir la biennale.
Parce que l’art contemporain épouse bien le patrimoine bonifacien
La caserne Montlaur, c’est ce grand bâtiment de 5 hectares construit par les Génois au XVIIIe siècle. Il a été investi par les militaires jusqu’au début des années 80. Propriété de la Collectivité de Corse, il fait partie du paysage des Bonifaciens, sans pour autant leur être accessible. La biennale y a remédié dès la première édition en faisant de la caserne un lieu central pour son exposition. C’est encore le cas cette année. « L’idée, c’est de défricher, pour montrer aux Bonifaciens des lieux qui sont restés fermés pendant très longtemps », souligne Romain Mangion, du service communication de la biennale. Il en va de la caserne, comme de la chapelle Saint-Barthélémy... ou de l’Agora, l’ancienne boîte de nuit.
Au cours de la visite dans la caserne, on s’est amusé de voir les œuvres posées devant des murs à la peinture écaillée ou contenant diverses inscriptions. Prisca Meslier ne s’en cache pas : ce type de bâti s’inscrit parfaitement dans la thématique de la chute des empires : « Ca aide à raconter un palais antique qui aurait été un haut-lieu de pouvoir avant d’être décrépi. » De Renava a donc pris soin de conserver en l’état « l’aspérité des murs, les tags faits par les militaires ou les papiers peints ». L’organisation culturelle est même allée plus loin en créant des ouvertures dans des murs de la caserne, pour faciliter le cheminement ! « Il y avait déjà quelques trous dans les murs et on les agrandis pour faciliter le passage", confire Prisca Meslier, qui précise à toutes fins utiles : « On a eu l’accord de la Collectivité de Corse et des architectes des Bâtiments de France. » Certains artistes, comme Alexandre Bavard, ont pleinement joué le jeu, leur travail venant épouser le patrimoine historique de Bonifacio.
Parce qu’il n’y a pas que la fin du monde dans la vie
La quatrième bonne raison de venir à la biennale, c’est tout simplement de pouvoir flâner dans Bonifacio. Les œuvres sont concentrées dans la caserne Montlaur, mais aussi dans cinq autres lieux emblématiques de la ville : la cisterna, l’agora, l’impluvium, la chapelle Saint-Barthélémy et la batterie Saint-François. Ils se situent de part et d’autre de la haute-ville, ce qui veut dire qu’on peut s’accorder une pause café-terrasse entre deux évocations de la fin du monde. Ou bien profiter de la vue exceptionnelle sur les falaises et la Sardaigne pour se dire que la vie vaut encore un peu la peine d’être vécue. La fin du monde peut bien attendre, oui. La biennale aussi, mais six mois, pas plus : jusqu’au 2 novembre.
« Roma Amor, la chute des empires ». Du 10 mai au 2 novembre 2024. Tarif : 9 euros ; tarif réduit (étudiants en art, moins de 26 ans) : 5 euros. Gratuit pour les moins de 18 ans et les résidents corses.
La caserne Montlaur, c’est ce grand bâtiment de 5 hectares construit par les Génois au XVIIIe siècle. Il a été investi par les militaires jusqu’au début des années 80. Propriété de la Collectivité de Corse, il fait partie du paysage des Bonifaciens, sans pour autant leur être accessible. La biennale y a remédié dès la première édition en faisant de la caserne un lieu central pour son exposition. C’est encore le cas cette année. « L’idée, c’est de défricher, pour montrer aux Bonifaciens des lieux qui sont restés fermés pendant très longtemps », souligne Romain Mangion, du service communication de la biennale. Il en va de la caserne, comme de la chapelle Saint-Barthélémy... ou de l’Agora, l’ancienne boîte de nuit.
Au cours de la visite dans la caserne, on s’est amusé de voir les œuvres posées devant des murs à la peinture écaillée ou contenant diverses inscriptions. Prisca Meslier ne s’en cache pas : ce type de bâti s’inscrit parfaitement dans la thématique de la chute des empires : « Ca aide à raconter un palais antique qui aurait été un haut-lieu de pouvoir avant d’être décrépi. » De Renava a donc pris soin de conserver en l’état « l’aspérité des murs, les tags faits par les militaires ou les papiers peints ». L’organisation culturelle est même allée plus loin en créant des ouvertures dans des murs de la caserne, pour faciliter le cheminement ! « Il y avait déjà quelques trous dans les murs et on les agrandis pour faciliter le passage", confire Prisca Meslier, qui précise à toutes fins utiles : « On a eu l’accord de la Collectivité de Corse et des architectes des Bâtiments de France. » Certains artistes, comme Alexandre Bavard, ont pleinement joué le jeu, leur travail venant épouser le patrimoine historique de Bonifacio.
Parce qu’il n’y a pas que la fin du monde dans la vie
La quatrième bonne raison de venir à la biennale, c’est tout simplement de pouvoir flâner dans Bonifacio. Les œuvres sont concentrées dans la caserne Montlaur, mais aussi dans cinq autres lieux emblématiques de la ville : la cisterna, l’agora, l’impluvium, la chapelle Saint-Barthélémy et la batterie Saint-François. Ils se situent de part et d’autre de la haute-ville, ce qui veut dire qu’on peut s’accorder une pause café-terrasse entre deux évocations de la fin du monde. Ou bien profiter de la vue exceptionnelle sur les falaises et la Sardaigne pour se dire que la vie vaut encore un peu la peine d’être vécue. La fin du monde peut bien attendre, oui. La biennale aussi, mais six mois, pas plus : jusqu’au 2 novembre.
« Roma Amor, la chute des empires ». Du 10 mai au 2 novembre 2024. Tarif : 9 euros ; tarif réduit (étudiants en art, moins de 26 ans) : 5 euros. Gratuit pour les moins de 18 ans et les résidents corses.