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Restrictions des déplacements aériens : les parlementaires corses montent au créneau


C.-V. M le Mardi 2 Juin 2020 à 09:31

La levée de boucliers est générale en Corse après la publication dimanche matin du décret décret 2020-663 et de son article 10 prolongeant en Corse les restrictions de déplacements aériens. Jean-Jacques Panunzi, le sénateur de la Corse-du-Sud et les deux députés des secondes circonscriptions de Haute-Cors et de Corse-du-Sud, Jean-Felix Acquaviva et Paul-André Colombani, montent à leur tour au créneau



Restrictions des déplacements aériens : les parlementaires corses montent au créneau
Jean-Jacques Panunzi, sénateur de la Corse-du-Sud
Après la crise sanitaire sans précédent que nous avons vécu, notre pays s’est engagé par paliers dans une sortie de confinement  permettant de remettre l’économie en marche tout en mettant en place des dispositifs de précaution.
 
La Corse, destination touristique par excellence, s’affaire depuis plusieurs semaines à allier prudence et regain d’attractivité. Dans ce contexte sécurisé, la décision gouvernementale de restreindre la desserte de la Corse est inique. C’est la seule région métropolitaine de France à faire l’objet d’une telle mesure qui va pénaliser un secteur économique qui représente 31% du PIB !
 
Par la publication de ce décret, le Gouvernement commet une erreur d’envergure qui risque de plonger un peu plus encore la Corse dans le marasme économique et social.
 
L’exécutif nationaliste, qui ne cesse de réclamer un principe de distanciation permanent pour la Corse dans tous les domaines et toutes les circonstances, est également responsable de cet état de fait. Ils ne tarderont pas à comprendre que le tourisme, qu’ils considèrent comme « un mal nécessaire », constitue un levier économique dont la Corse ne peut pas se passer à ce jour.
 
Je demande au Gouvernement de réexaminer sa position sans attendre le 23 juin pour que les restrictions instaurées par décret portant sur la desserte et l’accès à la Corse soient levées.


Jean-Felix Acquaviva, député de la seconde circonscription de Haute-Corse
Ayant pris connaissance du décret 2020-663 prolongeant en Corse les restrictions de déplacements contenues dans la Loi d’urgence sanitaire du 11 mai 2020, je constate :
1. Depuis le projet de loi débattu en mai dernier, le gouvernement avait au final déjà prévu et programmé la fermeture de l'île jusqu'au 23 juin prochain hormis les déplacements professionnels, familiaux et de santé.
2. Pour preuve de cette volonté émise verticalement, relayée par la préfecture de Corse, les amendements que j'ai portés lors de ce débat visant pour l'un, à permettre l'ouverture dés le 1er juin aux flux économiques et touristiques au travers d'un passeport sanitaire basé sur des tests, et pour l'autre, d’inscrire dans la loi la nécessité de construire une méthode de déconfinement et de reprise progressive de l’activité économique et sociale entre l'État et la CDC en y associant les acteurs, ont tous été refusés par le Gouvernement en séance publique et la majorité présidentielle alors qu'ils recevaient le soutien de plusieurs groupes dans l'hémicycle. Le choix de la verticalité était donc confirmé dès ce jour.
3. Le décret n'est que la prolongation de cette volonté gouvernementale exprimée par la Loi. Aucune discussion sérieuse n'ayant eu lieu, ni à l'échelle du gouvernement, ni à l'échelle de l'État déconcentré pour trouver une voie par une méthode partagée conciliant économie et santé, notamment en allant au bout de la proposition du « green pass » pour permettre une ouverture au 1er juin.
4. Les mesures économiques d'accompagnement du choc provoqué par la crise du Covid et le confinement se devaient d'être adaptées en profondeur, en termes de durée notamment et par secteurs pour faire face à la situation de l'hyper-spécialisation de la Corse. Chacun l'avait constatée, dont l'État lui-même et ce, à l’occasion de deux réunions, en présence du Premier ministre et du ministre du Tourisme. Rien n'y a fait puisqu'à ce jour, rien de concret n'est venu étayer la promesse gouvernementale laissant de nombreuses entreprises dans l’angoisse.
5. Pire encore, le décret vient donner le sentiment que les masques tombent. Il vient donner le sentiment que le gouvernement, concernant la Corse veut le beurre, l'argent du beurre et le sourire de la crémière. C'est à dire, à la fois : ne prendre pour le coup absolument aucun risque sanitaire même raisonné et structuré par un "green pass" en bloquant toute entrée touristique jusqu'au 23 juin; ne pas prendre des mesures nécessaires même si relativement coûteuses pour pallier l'absence de réelle saison; et faire porter la responsabilité de cette situation à l'exécutif de Corse, relayé par quelques lobbys ayant d'autres visées.
Cette attitude est inacceptable et irresponsable. Le temps des atermoiements et des apprentis sorciers doit prendre fin pour laisser la place aux clarifications et aux mesures fortes dans cette crise profonde et grave.
Cela passe enfin par une discussion sérieuse et rapide autour du redémarrage des flux aériens et maritimes combiné à une méthode co-construite de passeport sanitaire.


Paul-André Colombani, député de la seconde circonscription de Corse-du-Sud C'est avec étonnement que nous avons découvert en ce lundi de Pentecôte la publication par le Gouvernement du décret n° 2020-663 et plus particulièrement de son article 10 qui limite la circulation aérienne entre la Corse et le Continent à un motif impérieux et ce jusqu'au 23 juin.
Cette décision que le Gouvernement sort de son chapeau est d'autant plus difficile à comprendre qu'elle a été prise sans aucune concertation préalable avec les élus locaux et les acteurs du transport aérien corse.
Nous avons donc du mal à comprendre d'où elle vient et nous avons également du mal à comprendre où elle va : pourquoi autoriser les déplacements avec le continent le 23 juin plutôt que le 2 juin ? Cette date arbitraire ne repose sur aucune donnée scientifique qui justifierait un tel report.
A l'heure où le déconfinement s'accélère et que les mesures de restriction de déplacement sont levés partout en métropole, la Corse, dont les deux départements sont pourtant classés en vert et non pas en orange, tombe sous le coup d'une mesure stricte et peu efficiente en terme de santé publique qu'elle n'a pas réclamée, alors même que les demandes que nous avons formulées de mise en place d'une étude de séroprévalence et d'une action coordonnées avec les décisionnaires insulaires sont restées lettres mortes.