Il a souhaité débuter l’année en traçant les grands axes qui guideront l’action de son parquet lors des mois à venir. Lors d’un moment d’échange avec la presse ce vendredi matin, le procureur de la République d’Ajaccio, Nicolas Septe, a entendu insister sur la lutte contre de grands phénomènes qui gangrènent la société corse et que sa juridiction a érigé comme priorités. Au premier rang desquels le trafic de stupéfiants « qui a pris de l’ampleur en Corse » au cours des dernières années.
« Sur 2024, nous avons beaucoup œuvré en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants, d’abord parce que la politique pénale nationale qui a été déclinée par la circulaire Dupont-Moretti de 2023 a fait de la Corse un territoire où il a été jugé opportun d’avoir une action publique particulière compte tenu des spécificités du territoire », rappelle le procureur en dévoilant que son parquet a de facto dégagé un magistrat en charge spécifiquement du suivi des infractions à la législation sur les stupéfiants. « Il aura à mener 135 prévenus devant le tribunal correctionnel au cours de cette année pour des chefs de trafic de stupéfiants, que ce soit acquisition, offre et cession, transport ou détention », ajoute-t-il.
Des formes de trafics de stupéfiants qui évoluent
Cette explosion du trafic de stupéfiants, Nicolas Septe la constate également par « une augmentation des saisies individuelles sur les trafiquants quand ils sont placés en garde à vue, notamment en matière de cocaïne ». Évoquant une « forme de pression des trafiquants », il s’alerte en outre d’une potentielle création de « ponts entre les trafiquants marseillais et la Corse ». « Nous serons vigilants face à cela et adapterons notre action. Nous allons beaucoup plus nous coordonner avec les services marseillais notamment pour limiter les facteurs d’importation des produits stupéfiants », assure-t-il. Toutefois, il concède d’ores et déjà que « l’augmentation de la consommation de cocaïne, notamment chez les plus jeunes est une réalité observable en Corse », à l’instar de ce qui est observé sur le continent. « Je pense que la société civile doit s’emparer de ce phénomène. C’est un sujet de société sur l’île qui doit faire l’objet de débats », martèle en déroulant : « L’action judiciaire est présente. Nous avons mis en place un système judiciaire d’accompagnement des auteurs d’infractions commises sous addiction, mais il appartiendra aussi à la société civile de se saisir de ces problématiques ».
« Sur 2024, nous avons beaucoup œuvré en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants, d’abord parce que la politique pénale nationale qui a été déclinée par la circulaire Dupont-Moretti de 2023 a fait de la Corse un territoire où il a été jugé opportun d’avoir une action publique particulière compte tenu des spécificités du territoire », rappelle le procureur en dévoilant que son parquet a de facto dégagé un magistrat en charge spécifiquement du suivi des infractions à la législation sur les stupéfiants. « Il aura à mener 135 prévenus devant le tribunal correctionnel au cours de cette année pour des chefs de trafic de stupéfiants, que ce soit acquisition, offre et cession, transport ou détention », ajoute-t-il.
Des formes de trafics de stupéfiants qui évoluent
Cette explosion du trafic de stupéfiants, Nicolas Septe la constate également par « une augmentation des saisies individuelles sur les trafiquants quand ils sont placés en garde à vue, notamment en matière de cocaïne ». Évoquant une « forme de pression des trafiquants », il s’alerte en outre d’une potentielle création de « ponts entre les trafiquants marseillais et la Corse ». « Nous serons vigilants face à cela et adapterons notre action. Nous allons beaucoup plus nous coordonner avec les services marseillais notamment pour limiter les facteurs d’importation des produits stupéfiants », assure-t-il. Toutefois, il concède d’ores et déjà que « l’augmentation de la consommation de cocaïne, notamment chez les plus jeunes est une réalité observable en Corse », à l’instar de ce qui est observé sur le continent. « Je pense que la société civile doit s’emparer de ce phénomène. C’est un sujet de société sur l’île qui doit faire l’objet de débats », martèle en déroulant : « L’action judiciaire est présente. Nous avons mis en place un système judiciaire d’accompagnement des auteurs d’infractions commises sous addiction, mais il appartiendra aussi à la société civile de se saisir de ces problématiques ».
Par ailleurs, là aussi de la même façon que ce qui se passe sur d’autres territoires, le procureur de la République d’Ajaccio met en exergue des formes de trafics et de revente qui « ont évolué ». « On est aujourd’hui confronté à ce qu’on appelle l’ubershit et l’ubercoke. Nous sommes face à une atomisation des trafics : nous ne sommes plus sur le schéma d’avant où la revente se faisait à la sortie des immeubles, mais nous avons désormais à faire à des revendeurs qui confectionnent la marchandise à l’abri des regards et qui livrent à la façon des Uber, ou qui profitent de la mise en relation par des réseaux cryptés, ce qui rend les enquêtes plus compliquées », détaille-t-il. Mais s’il avoue ainsi que le travail de police judiciaire est plus fastidieux, il dit dans le même temps penser que « rien n’est perdu en matière de lutte contre les trafics de stupéfiants ». « Et puis nous devons nous attaquer au trafic de stupéfiants car il est aussi lié au trafic d’armes, à l’extorsion et à la violence. C’est toute cette délinquance occulte que l’on cherche à appréhender par nos enquêtes », pointe-t-il.
La Corse, territoire le plus criminogène de France métropolitaine
Dans ce droit fil, le procureur veut également faire de la lutte contre la prolifération des armes une priorité de son parquet. « Le dramatique évènement criminel survenu au Lamparo le 23 décembre, doit être aussi un facteur de réflexion collective quant à la prolifération des armes, à l’image que renvoie le voyou dans l’île et à ce culte du port d’arme qui rend les relations entre chacun beaucoup plus dangereuse », déplore-t-il, « Nous avons une politique pénale volontariste en matière de saisie des armes. Chaque personne appréhendée en infraction à la législation sur les armes fait l’objet d’une poursuite systématique. Nous avons d’ailleurs détruit 1500 armes longues détenues dans nos scellés en 2024, Cette année, la préfecture devrait lancer une opération de dépôt d’armes »
Enfin, si la Corse reste le territoire le plus criminogène de France métropolitaine, avec 3,2 meurtres pour 100 000 habitants, Nicolas Septe veut afficher un certain optimisme et du volontarisme de la part du parquet d’Ajaccio en matière de criminalité organisée. « En 2024, ces phénomènes de criminalité organisée ont été dans le département de Corse-du-Sud moindres qu’en 2023, puisque nous avons comptabilisé deux assassinats sur fond de règlement de comptes. D’autres ont été évités par des stratégies d’enquête qui se sont intéressés à des profils de clans ou de personnes qui étaient susceptibles de passer à l’acte », annonce-t-il. Face à une « criminalité protéiforme », il indique, grâce à des actions menées en coordination avec la JIRS de Marseille et le parquet de Bastia, qu’il est tenté de « porter atteinte à tout ce qui peut s’apparenter à des formes d’extorsion, à des formes de de manquement à la probité, mais aussi aux règlements de compte criminelles ». « Et puis nous avons beaucoup plus de signalements qui remontent, à la fois par Tracfin, mais aussi des articles 40 de la part des différentes administrations spécialisées, mais aussi de la préfecture sur des situations infractionnelles. Tout ceci m’apparaît très positif », note-t-il encore.
La Corse, territoire le plus criminogène de France métropolitaine
Dans ce droit fil, le procureur veut également faire de la lutte contre la prolifération des armes une priorité de son parquet. « Le dramatique évènement criminel survenu au Lamparo le 23 décembre, doit être aussi un facteur de réflexion collective quant à la prolifération des armes, à l’image que renvoie le voyou dans l’île et à ce culte du port d’arme qui rend les relations entre chacun beaucoup plus dangereuse », déplore-t-il, « Nous avons une politique pénale volontariste en matière de saisie des armes. Chaque personne appréhendée en infraction à la législation sur les armes fait l’objet d’une poursuite systématique. Nous avons d’ailleurs détruit 1500 armes longues détenues dans nos scellés en 2024, Cette année, la préfecture devrait lancer une opération de dépôt d’armes »
Enfin, si la Corse reste le territoire le plus criminogène de France métropolitaine, avec 3,2 meurtres pour 100 000 habitants, Nicolas Septe veut afficher un certain optimisme et du volontarisme de la part du parquet d’Ajaccio en matière de criminalité organisée. « En 2024, ces phénomènes de criminalité organisée ont été dans le département de Corse-du-Sud moindres qu’en 2023, puisque nous avons comptabilisé deux assassinats sur fond de règlement de comptes. D’autres ont été évités par des stratégies d’enquête qui se sont intéressés à des profils de clans ou de personnes qui étaient susceptibles de passer à l’acte », annonce-t-il. Face à une « criminalité protéiforme », il indique, grâce à des actions menées en coordination avec la JIRS de Marseille et le parquet de Bastia, qu’il est tenté de « porter atteinte à tout ce qui peut s’apparenter à des formes d’extorsion, à des formes de de manquement à la probité, mais aussi aux règlements de compte criminelles ». « Et puis nous avons beaucoup plus de signalements qui remontent, à la fois par Tracfin, mais aussi des articles 40 de la part des différentes administrations spécialisées, mais aussi de la préfecture sur des situations infractionnelles. Tout ceci m’apparaît très positif », note-t-il encore.