Un programme chargé dès leur arrivée
L'espoir d'actions pérennes et de résultats pour les élus
Conférence de presse
Les deux ministres sont visiblement venus pour réaffimer la présence de l'Etat et rappeler les valeurs et les engagements de la république, soulignant fortement que la Corse est la France, la République et que la Corse n'est pas un territoire à part où seraient acceptés les meurtres.
Quelques mesures déja annoncées, par le Premier ministre ont été de nouveau mises en avant : faire tomber rapidement les assassins et leurs commanditaires, prévenir l'action des bandes affairistes en renforçant le niveau et l'intensité des investigations financières et patrimoniales, pour contrer les logiques affairistes,en augmentant les effectifs des services de police, de gendarmerie, et les services spécialisés. Des investigations administratives seront, poussées, dans des secteurs clef, exposés aux pressions des affairistes.
Une cellule interministérielle, sera placée à Matignon et le prefet de Corse sera en lien avec l'autorité judiciaire et sera chargé de la coordination, de l'impulsion et de la mise en oeuvre du plan gouvenemental du 22 octobre.
On connait les commanditaires, ceux qui sont derrière ces assassinats, mais on ne parle pas! Emmanuel Valls dira sur ce sujet lancer un appel à la société corse, souhaitant une participation de chacun et assurant une protection de l'Etat.
"Pour que chaque crime soit élucidé, continuera Christiane Taubire et en ce qui concerne la justice, une attention particulière sera portée sur la prévention, connaissant la porosité entre les actes criminels et la situation économique. Le deuxième point sera de coordonner les services et les administrations entre elles, afin d'améliorer le taux d'élucidation des affaires. L'implication d'autres ministères viendra renforcer ces mesures comme le ministère de l'Economie et des Finances et celui de l'Education Nationale,
Rappeler aux Corses que ce sont eux, majoritaires, qui tiennent leur territoire, et non une poignée de délinquants.
Dans quelques jours les ministres reviendront, ils pourront à ce moment là, ont-ils dit, pouvoir annoncer l'ensemble des décisions qui auront été prises.
Marilyne SANTI
Les réactions
Simon Renucci, maire d'Ajaccio
"Avant tout, ce que je retiens de cette conférence de presse C'est la détermination du gouvernement et la volonté d'apporter au problème de la violence une réponse globale au sein de laquelle l'économie et l'éducation sont des enjeux prépondérants. Ainsi, les ministres Valls et Taubira ont décidé de relever un double défi: à la fois à l'adresse des services concernés mais aussi à l'ensemble de la société corse qui est capable de sursaut. Je n'ai qu'un mot à ajouter : oui la solution est dans la république et l'état de droit. Et je suis satisfait qu'il n'y ait " pas de législation spécifique». Manuel Valls l'a confirme"
Marcel Francisci
"Jour après jour, la Corse s'enfonce un peu plus dans la violence et le crime. Face à un tel drame, la polémique doit s'effacer: la droite, la gauche, l'opposition, la majorité sont des notions dépassées au regard du nombre de meurtres survenus en Corse depuis le début de l'année, hier soir encore à Ajaccio. Face au drame, il ne reste que des citoyens français, les corses, rassemblés dans l'espoir d'une action sincère et déterminée de l'Etat et la fin des faux-semblants. La visite des Ministres de l'Intérieur et de la Justice se devait de l'illustrer mais s'ajoute, hélas, à la longue liste des occasions manquées. Arrivés nuitamment, Manuel Valls et Christiane Taubira devaient répondre à l'indignation, à l'intolérable, à l'insoutenable. Ils ont tout au plus répondu à l'urgence en désignant les "pressions" et les "dérives mafieuses" auxquelles le gouvernement entend s'attaquer. Je leur en donne acte et leur apporte mon soutien."
Que dire en revanche de l'annonce de renforts de police et de gendarmerie? Que dire également de Manuel Valls qui laisse entendre que "si on sait, il faut parler" à propos des commanditaires de meurtres? Les corses ne sont pas des auxilliaires de police, ni des auxilliaires de justice! Je voudrais lui rappeler que les corses, les hommes et les femmes qui vivent en Corse, sont les premières victimes de cette situation meurtrière et non les complices".
François Tatti
Le groupe Gauche Républicaine condamne l’assassinat de Jacques Nacer et l’ensemble des actes de violence qui endeuillent notre île depuis trop longtemps. Il prend acte avec satisfaction de l’engagement du Gouvernement de lutter contre la grande criminalité, ainsi que cela a été détaillé par Manuel Valls et Christiane Taubira lors de leur conférence de presse du jeudi 15 novembre 2012.
Chacun a pu apprécier leur détermination à mobiliser tous les moyens de la République pour lutter contre la violence, et faire ainsi cesser le sentiment d’impunité dont jouit le banditisme en Corse.
Le groupe Gauche Républicaine réaffirme sa confiance au Gouvernement et à l’ensemble des acteurs chargés de faire respecter la loi, et demeure vigilant sur la pérennité de ces mesures, car la violence dans notre île ne pourra être éradiquée que par une action forte et s’inscrivant dans la durée."
Sauveur Gandolfi-Scheit, député de la Haute-Corse
"Je condamne avec la plus grande fermeté l’assassinat de M. Jacques Nacer, Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse-du-Sud. Ce commerçant était de longue date un acteur économique essentiel, estimé dans toute l’île. Je m’incline devant sa mémoire et tiens à présenter à l’ensemble de la famille et à ses amis mes sincères et attristées condoléances. La violence ne se limite plus à la sphère criminelle et touche progressivement l’ensemble des sphères de notre société : la longue litanie de meurtres et de drames se poursuit inexorablement, sans que la population et les élus n’y puissent rien.
Or, s’il est bel et bien du devoir des élus de dénoncer les dérives et de se mobiliser à chaque fois que le corps social est touché, le maintien de l’ordre et le respect de l’état de droit sont eux de la responsabilité directe des pouvoirs publics et de l’Etat. C’est en cela que les couplets qu’à chaque meurtre on nous sert sur la « résignation » présumée des Corses relèvent soit de l’incantation, soit de la fuite de responsabilités. De nombreux Corses ont la sensation de ne plus vraiment être à l’ordre des priorités et on ne peut laisser penser plus longtemps que la République ne se penche sur notre sort que lorsque le niveau de violence atteint un degré insupportable.
J’estime pour ma part qu’il est temps aujourd’hui d’aller plus loin que les annonces et intentions qui ont été formulées ces dernières semaines. C’est pourquoi, 15 ans après la dernière initiative, je demande la création d’une commission d’enquête parlementaire sur la situation en Corse, afin que tous ensemble nous sortions de la spirale mortifère sans fin qui frappe notre île et ses enfants."
Pierre Chaubon
"Il n’y a décidément plus de limites à la violence sommaire et barbare en Corse ; et la vie n’y a plus beaucoup de prix. Pour tous ceux qui aiment cette île, y travaillent honnêtement, et veulent construire un avenir meilleur, cette spirale mortifère, qui s’abat à intervalles réguliers en forme d’hécatombe, a quelque chose de décourageant, de désespérant et de déshonorant.
Il faut que cela cesse. Et il est impératif que les citoyens, les élus, l’ensemble de la société corse marquent solennellement leur refus de cet engrenage suicidaire et de toute banalisation du crime organisé, et que les pouvoirs publics se donnent les moyens d’arrêter les coupables, exécutants et commanditaires, de ces assassinats. C’est une question de psychologie collective. C’est désormais aussi une question de salut public.
J’adresse naturellement à la famille de Jacques Nacer, comme à l’ensemble de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Corse du sud mes condoléances attristées et l’expression de mon soutien sincère."
Joseph Castelli, président du conseil général de la Haute-Corse
" Nos mots devraient-ils à chaque événement tragique prendre un peu plus de force pour répondre à l’escalade des chiffres? Un Homme était à son travail hier à Ajaccio. Cet Homme n’est plus.
Une nouvelle fois, la violence a décidé que quelqu’un ne rentrerait pas chez lui, qu’il ne retrouverait pas les siens.
La barbarie tente par la répétition de s’inscrire dans la banalité.
Nous ne pouvons pas la laisser faire.
Nous ne devons pas la laisser faire. Refusons-la, avec nos voix, avec nos cœurs, avec nos esprits, avec nos tripes enfin. Il ne s’agit pas de statistiques mais de la seule valeur que nous avons en partage : la Vie Humaine.
Rispettemu a Vita, u sangue u fiatu.
A Vita di ognunu hè ligata à a nostra è ghjè stu rispettu chì face a differenza trà l’omu è l’animale."