Ce samedi 23 novembre, des militants de Core In Fronte ont investi la galerie commerciale de Furiani pour dénoncer la politique tarifaire d’Auchan, jugée excessive. Depuis que les magasins du groupe Rocca ont remplacé les enseignes Casino en septembre, les prix auraient considérablement augmenté, selon le parti indépendantiste. Une situation qui, selon l’organisation, aggrave les difficultés économiques déjà pesantes sur l’île.« La Corse a des bas salaires, un fort taux de pauvreté, et des prix plus élevés par rapport à la France de province : 7 % en général et 14 % sur les prix des produits alimentaires, selon une source INSEE de 2023 », a déclaré le porte-parole du mouvement, Batti Lucciardi.
Selon Core un Fronte, depuis la reprise, en septembre dernier, des 18 anciens magasins Casino par le groupe Auchan, sous la direction de Patrick Rocca, pour un montant de 30 millions d'euros, les prix auraient considérablement augment. « Depuis cette reprise, les prix dans les nouveaux magasins Auchan sont plus élevés que dans les anciens supermarchés Casino. Ceci est d'autant plus inacceptable que les prix de l'enseigne Casino étaient déjà plus hauts par rapport à la concurrence. » insiste Batti Lucciardi.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon le parti un panier type réalisé début novembre à Prunelli montre un écart de 35 euros entre Auchan (155 €) et d'autres enseignes locales (120 €). Une situation intenable pour les Corses, qui subissent déjà un pouvoir d'achat réduit. « Les consommateurs corses ne peuvent être considérés comme des vaches à lait et n'ont pas un porte-monnaie extensible. Ils désertent certains de ces nouveaux magasins. » Résultat : « des baisses de fréquentation significatives, avec une perte de 30 000 euros par jour pour le Auchan de Toga à Bastia, et une baisse de 40% de l’activité à Furiani.» dénoncent les militants.
Outre les consommateurs, la situation impacte également les employés des magasins et leurs prestataires. Core In Fronte tire la sonnette d’alarme « Les 1200 salariés du groupe craignent pour leur avenir, dans un contexte économique dégradé pour Auchan au niveau national, avec des milliers d'emplois supprimés. » affirme le parti selon lequel « la chute de fréquentation des galeries commerciales touche aussi les commerçants locaux et les sociétés prestataires, certaines enregistrant des jours de livraison à zéro.»
Des propositions pour une économie plus juste
Core In Fronte ne se contente pas de critiquer la hausse des prix. Le parti avance plusieurs mesures pour enrayer la vie chère et préserver le pouvoir d’achat des Corses. Il réclame notamment le blocage et l’encadrement des prix des produits de première nécessité, à l’instar des dispositifs appliqués en Outre-mer, notamment en Martinique. La création d’une centrale publique d’achat alimentaire figure également parmi les revendications, avec pour objectif de garantir un approvisionnement compétitif et de valoriser les productions locales.
Par ailleurs, Core In Fronte demande un contrôle public des mécanismes de formation des prix, afin de limiter les abus des grandes enseignes, ainsi qu’un moratoire sur l’expansion de la grande distribution, jugée responsable d’une concentration économique qui fragilise le tissu commercial insulaire.
Le mouvement appelle également à une rencontre avec Patrick Rocca et les dirigeants d’Auchan pour obtenir des explications sur leur politique tarifaire et plaide pour une révision des prix. Pour Core In Fronte, ces ajustements sont indispensables pour répondre aux attentes des consommateurs et atténuer les tensions économiques sur l’île.